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Chronique de Michaël Bar-Zvi | Kaf H’et Tevet 5773, 10 janvier 2013
Article mis en ligne le 9 janvier 2013

Boker tov amis auditeurs de Radio J, contrairement à ce qu’affirment les hommes politiques israéliens et leurs conseillers, l’avenir d’Israël ne va pas se jouer lors des élections législatives du 22 janvier mais bien au Congrès américain à Washington. En effet, après la nomination de John Kerry à la tête de la diplomatie américaine, le président Barack Obama s’apprête à remplacer le secrétaire d’Etat à la défense par le sénateur républicain Chuck Hagel, si les parlementaires n’arrivent pas à empêcher cette désignation.

Les positions de ce vétéran de la guerre Vietnam, converti au pacifisme, à l’égard d’Israël sont connues et elles rejoignent celles de Pat Buchanan, ancien candidat indépendant à plusieurs élections présidentielles qui avait inscrit dans son programme la suspension de l’aide financière et militaire à Israël. Ce n’est pas un hasard si Buchanan défend aujourd’hui ardemment la candidature de Chuck Hagel, qui s’oppose à toute intervention militaire et aux sanctions contre l’Iran et dont les contacts avec les Frères musulmans en Egypte sont nombreux.

Redoutant d’être rejeté par le Congrès, Hagel ne cesse de répéter qu’il n’est pas anti-israélien. Pourtant il est l’un des quatre sénateurs qui refusèrent de condamner les attentats suicides lors de la seconde Intifada, il est l’un des signataires d’un appel à cesser les violences de deux côtés lors de la seconde guerre du Liban en 2006, et a toujours renié la désignation du Hezbollah comme organisation terroriste.

De nombreux observateurs s’interrogent sur les raisons qui animent Obama à nommer à ce poste un sénateur républicain, et il ne semble pas logique de penser qu’il entend uniquement sanctionner la politique de Netanyahou. L’expérience limitée de Hagel en matière de politique internationale n’est pas non plus un atout majeur pour justifier le choix d’une personnalité pour le moins controversé.

En effet, le sénateur est connu pour son opposition à l’avortement, et pour son mépris à l’égard des homosexuels. Il s’était violemment élevé contre la nomination d’un ambassadeur américain gay au Luxembourg en 1999. Il soutient l’application de la peine de mort dans son Etat, le Nebraska et il souhaite que l’on enseigne la prière dans les écoles laïques.

Il a toujours fait partie du lobby en faveur de l’achat libre des armes à feu. La liste des idées très libérales de Chuck Hagel serait longue à établir, mais ce qui surprend le plus c’est la totale contradiction entre sa vision du monde et celle de Barack Obama. Ou bien un des deux n’est pas vraiment cohérent.

Or Chuck Hagel n’a pas changé d’opinion sur tous ces sujets depuis plus de trente ans de carrière. Obama avait, au lendemain de sa première élection, demandé au républicain Robert Gates de rester au Pentagone, mais celui-ci avait rapidement démissionné. Force est de constater que le locataire de la Maison Blanche manque de cohérence dans sa politique de défense et de lutte contre le terrorisme. Après la nomination de John Kerry au département d’Etat celle de Peter Brennan à la tête de la CIA, et celle de Chuck Hagel au Pentagone, le nouveau gouvernement israélien qui émanera des urnes aura fort à faire avec l’administration américaine la plus hostile depuis Jimmy Carter.



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