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Chronique de Michaël Bar-Zvi | H’et Be Tichri 5774 - 12 septembre 2013
Article mis en ligne le 12 septembre 2013

Boker tov amis auditeurs de Radio J, il est encore trop tôt pour mesurer les conséquences de la guerre civile en Syrie, dont on pensait il y a deux ans qu’elle n’était qu’un des multiples développements des printemps arabes. Or ce qui se joue en Syrie, on le comprend aujourd’hui, a une toute autre portée. D’une certaine manière, il s’agit de la deuxième phase du 11 septembre 2001, à savoir le dévoilement d’une crise de civilisation, devenue la source de nombreux conflits.

Le réveil soudain d’un président américain, au bord de la panique face à ses responsabilités et le soutien benêt d’un président français devenu le capitaine de guerre d’une Europe moribonde, sont les signes de ce profond désarroi.

La guerre civile en Syrie n’est pas seulement la triste comptabilité des dizaines de milliers de victimes, la véracité de l’utilisation d’armes chimiques, la révélation de la barbarie d’un régime ou de la férocité des rebelles djihadistes. Il s’agit d’un « multi-conflit » dans lequel se noue plusieurs affrontements de nature différente.

La guerre en Syrie ce n’est pas une bataille entre les bons et les méchants, mais un conflit entre le mauvais et le pire. Il s’agit à la fois d’une guerre tribale, ethnique et religieuse, mais au-delà des clivages historiquement connus entre alaouites, sunnites, chiites, kurdes, druzes, maronites, et autres, cette guerre est aussi celle du panarabisme nationaliste laïque contre le fondamentalisme musulman, celle de la modernité contre le conservatisme, celle des alliances régionales avec l’Iran, le Hezbollah, la Russie et la Chine, face aux Etats du Golfe, aux Frères musulmans, au Hamas, à la Turquie, aux Etats-Unis.

Ce conflit est aussi celui de l’Orient contre l’Occident, celui du moralisme contre le cynisme, celui du bellicisme face au pacifisme, celui du réalisme contre les belles âmes, celui de ceux qui pensent que tout est simple face à ceux qui pensent que c’est plus compliqué que ça, celui de ceux qui pensent tout savoir et ceux qui ne veulent rien savoir, celui des experts de la stratégie face aux hommes de bon sens, celui des interventionnistes face aux négationnistes.

Mais s’il est une chose que cette guerre a révélé c’est la faiblesse de l’« homme de la force » qu’est le président actuel des Etats-Unis. Comme le plus maladroit des cowboys, Obama a commencé par se tirer une balle dans le pied en traçant sa fameuse ligne rouge à ne pas franchir par l’arme chimique. A la troisième transgression, le vaillant pistolero annonce qu’il va sanctionner le hors-la-loi, si on ne le retient pas…

Heureusement, le Congrès est encore en vacances, et bouillant d’impatience de ne pas y aller, comme on dit, il négocie avec Poutine la poursuite d’un bain de sang propre en Syrie. Enfin, respectueux de la morale et de la Constitution il adresse un émouvant message aux parlementaires américains les invitant à débattre de la question, mais surtout de ne pas voter, car le courage politique c’est quand même de ne rien décider.

Poutine serait-il devenu le nouveau président des Etats-Unis ? Comme après le 11 septembre, un nouveau pan de l’Amérique est en train de s’effondrer sous nos yeux pantois..

Hatima Tova
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