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Ce sont les actes qui comptent !
Par Jonathan Tobin - Jewish World Review - Adaptation française de Simon Pilczer, volontaire de l’IHC
Article mis en ligne le 7 août 2005

L’accent doit être mis sur les étapes suivant la confrontation à Gaza, pas sur le comportement outrancier du retrait.

Sous ce que nous appelons en riant des circonstances « normales », Israël est inondé de journalistes étrangers. Mais ce mois ci et le suivant, il y aura encore plus que d’habitude des journaleux parachutés dans le pays. Et vous pouvez parier que la plupart d’entre eux seront encore plus ignorants du contexte des évènements qu’ils couvrent que la foule habituelle.

La raison en est le « désengagement » programmé de la bande de Gaza, qui entraînera l’éviction des milliers de Juifs qui ne sont pas encore partis.

Le Premier Ministre israélien Ariel Sharon - toujours celui qui se concentre plus sur les tactiques que sur la grande stratégie - a tout préparé pour repousser des protestations de masse, qui ont déjà été interrompues et largement absorbées.

C’est le drame qui sera suivi de près non seulement par le monde curieux, mais aussi par une communauté juive internationale.

La majorité des Israéliens et les Juifs de Diaspora soutiennent Sharon pour ce qu’ils considèrent comme un retranchement sensé qui débarrassera Israël de plus de un million d’Arabes hostiles, bien qu’ils se soucient du danger de conflits civils.

La minorité non négligeable opposée à ce mouvement est déterminée à manifester ses griefs et sa colère concernant les implantations de Gaza, et de faire de son mieux pour illustrer la façon despotique et généralement non démocratique employée par Sharon pour réaliser son plan. Ils souligneront aussi qu’Israël n’obtiendra rien en échange des Palestiniens et de leurs chefs.

Mais tout cela va aussi devenir bien vite de peu d’importance.

Plaignez-vous tant que vous voulez des méthodes de Sharon, la vérité est que la majorité des Israéliens continuent de ne voir aucune valeur à s’accrocher à Gaza et à ses Palestiniens au nom de quelques milliers de « pionniers » [settlers, ndt]. Aussi longtemps que Sharon disposera d’une majorité à la Knesset, il n’y a rien que la minorité bruyante puisse y faire alors qu’elle peut à bon droit se plaindre de sa façon de se moquer des normes démocratiques, et de la manière dont l’opposition a été diabolisée dans la presse israélienne et étrangère. Le désengagement est un fait qui ne peut être défait.

Aussi amères que les critiques puissent être, ce serait une grande faute pour les amis d’Israël de rester trop accrochés à cette question. Pourquoi ?

Parce que si vous croyez que le retrait est lié au défi démographique que Gaza représente, ou si vous êtes simplement scandalisé de la façon dont Israël semble donner aux Palestiniens une raison de croire que le terrorisme paie, le pire va bientôt suivre.

Bien que Sharon puisse avoir proposé ce plan parce qu’il voyait dans un retrait unilatéral sur des frontières défendables, une façon d’empêcher la comédie de pourparlers avec un partenaire clairement non intéressé à la paix, le retrait ne gagnera aucun répit ni à lui ni au pays dans les épreuves du jour.

Alors que l’architerroriste et chef de l’Autorité Palestinienne Yasser Arafat vivait encore dans son enceinte à Ramallah, Sharon pouvait compter sur l’administration du Président George W. Bush pour le soutenir. Mais la mort d’Arafat a transformé un plan très sensé en un autre qui pourrait échouer si Washington changeait d’avis.

Bien que Bush continue de dire quantité de bonnes choses, les quelques derniers mois ont aussi montré que l’administration veut faire une exception à sa règle qui veut que démocratie et opposition à la terreur sont les clés de sa bonne volonté. Le président actuel de l’A.P. Mahmoud Abbas semble avoir un « permis de sortie de prison gratuit » permanent, carte décernée par Bush et la secrétaire d’Etat Condoleezza Rice.

Bien qu’Abbas ait renvoyé les élections (de façon à éviter une défaite aux mains du Hamas) et n’ait rien fait pour arrêter les attaques terroristes contre des Israéliens, qui n’ont jamais vraiment cessé malgré un soi-disant cessez-le-feu, Washington ne semble pas s’en soucier. Même après une semaine de tirs, de bombardements, et d’attaques au missile qui ont coûté la vie de plusieurs Israéliens (certaines de ces attaques étaient effectuées par le Fatah, le propre mouvement d’Abbas, et non par le Hamas ou le jihad islamique), Rice était encline à louer cet homme. Avec ces fausses déclarations, la Secrétaire suit le même répertoire qui caractérisait le comportement de l’administration Clinton, quand Arafat mettait en mouvement les évènements qui ont condamné le processus de paix d’Oslo.

Ce que cela signifie c’est que dès que les Israéliens auront fini de se battre entre eux au sujet de Gaza, les Palestiniens commenceront l’agitation pour plus de concessions sans en payer le prix, par l’arrêt de la terreur, ou de réels pourparlers de paix. Ce qui s’ensuivra, ce sont les premiers actes d’une nouvelle guerre, dont le but sera le retrait d’Israéliens de cités, de villes et de villages où habitent près de un demi million de Juifs sur la rive occidentale, et dans des parties de Jérusalem. Etant donnés les résultats des quelques dernières années, au cours desquelles les propositions de paix israélienne n’ont fait qu’enhardir ses ennemis, il n’y a aucune raison de croire qu’Abbas et ses confédérés ne se préparent pas à plus de violence.

Dans le même temps, certains éléments de la presse américaine commencent déjà à interpréter les évènements entourant le retrait de Gaza de telle manière à accuser des violences futures les victimes israéliennes, plutôt que sur les auteurs palestiniens.

Les pages éditoriales de journaux comme le « New York Times » considèrent le flux de l’activité terroriste palestinienne comme sans liaison avec la politique palestinienne ; ils sont encore prompts à voir dans toute mesure israélienne d’autodéfense contre ces attaques comme blâmable. La presse mondiale et la plus grande partie de l’opinion européenne croient que les Israéliens méritent d’être assassinés par des terroristes.

L’une de ces voix - l’éditorialiste des affaires étrangères du « Philadelphia Inquirer », Trudy Rubin - a même dénoncé le retrait de Sharon parce qu’il aiderait le Hamas et nuirait à Abbas. Que les ennemis juifs du plan de Sharon soulignent cette déclaration comme preuve de la folie de Sharon - comme l’a fait la ZOA [Organisation Sioniste d’Amérique, ndt] - était en soi un acte de stupidité incompréhensible. Rubin et son espèce veulent davantage de retraits israéliens, pas moins ; ils recherchent plus de concessions face à la terreur, et pas sa fin.

UNE POUSSEE ACHARNEE

Les sources de renseignement israéliennes sont déjà largement citées pour considérer que dans les mois à venir vont amener une escalade de la terreur. L’espoir palestinien est que, à l’opposé de la situation en 2002, quand Bush a donné à Sharon le feu vert pour une contre-offensive contre les bases terroristes, cette fois les Américains vont exiger qu’Israël en donne plus à Abbas.

Et c’est là que les Juifs américains et le grand nombre de non juifs qui soutiennent l’Etat juif entrent en scène. Ce dont on aura besoin dans le futur immédiat, ce sera une poussée acharnée pour obtenir que l’administration en revienne au bon sens quant à Abbas et ses voyous.

Rien n’aidera plus la cause des tueurs que d’avoir les Juifs américains se déchirant eux-mêmes au sujet de Gaza, devenant ainsi incapables de rallier les volontés politiques pour parler fort quand cela comptera vraiment. Ni l’aile droite de Sharon, ni les ennemis centristes ne devraient faire perdre leur temps aux alliés évangéliques de Sion, et à la majorité pro-Israël du Congrès, en leur demandant d’intercéder contre Sharon, comme les critiques du plan de retrait l’ont fait stupidement. Ils doivent se plier à la volonté de la majorité israélienne, et se préparer à rebondir dans l’action quand le vrai combat commencera. Les probabilités montrent qu’ils n’auront pas longtemps à attendre.

Maintenant c’est le moment pour les amis d’Israël de garder leur poudre sèche, et non pas de gaspiller leur capital politique pour une cause perdue.


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