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Ce n’est pas la faute à Voltaire….mais c’est la faute à Israël
Par David Ruzié, professeur émérite des universités, spécialiste de droit international
Article mis en ligne le 4 janvier 2009

Dans quelques jours, le mandat de Mahmoud Abbas vient à expiration en tant que président de l’Autorité (sic) palestinienne et le Hamas a, déjà, fait savoir qu’il ne le reconnaîtrait plus en tant que tel – comme s’il l’avait fait, réellement, jusqu’à présent…. – à partir de cette date. C’est le moment que choisit Le Monde, « à la une » de son numéro daté du 3 janvier – donc avant même l’intervention terrestre à Gaza - pour rendre responsable Israël, en raison de son « offensive », de l’affaiblissement de Mahmoud Abbas.

Car, il faut bien trouver un responsable à l’échec de Mahmoud Abbas.

Comme si Israël avait cherché, directement ou indirectement, à saper l’autorité de celui-ci, dès lors qu’il représente – volens nolens - le seul interlocuteur, disons valable, du côté palestinien, à l’heure actuelle.

Or, les dirigeants israéliens ont toujours affirmé qu’ils étaient prêts à négocier avec ceux qui reconnaissent Israël, ce qui est le cas, officiellement, du moins, du Fatah, après qu’il a renoncé à prôner, comme ce fut le cas, pendant longtemps, l’Etat d’Israël.

Ce qui ne veut pas dire, hélas, que Mahmoud Abbas, compagnon de route de Yasser Arafat, se soit toujours comporté comme un partenaire loyal.

Nous avons eu l’occasion, fréquemment, de dénoncer ici-même son double jeu (v. notamment (->art9053).

Il est vrai que, pourtant parvenu à l’âge adulte (il est né en 1935), Mahmoud Abbas avait rédigé, en 1982, à Moscou, une thèse d’histoire sur « L’envers du décor : les relations secrètes entre le nazisme et le sionisme », dont il fera, en 1984, un livre très controversé.

Il y soutenait que des dirigeants du mouvement sioniste avaient collaboré avec les nazis, lors de la Seconde Guerre mondiale, pour augmenter le nombre de victimes juives et ainsi pousser la communauté internationale à soutenir la création de l’État d’Israël. Cette thèse mettant, ainsi, en doute le nombre des victimes de la Shoah. lui valut, à l’époque, d’être accusé de négationnisme.

Et ce n’est pas parce que son directeur de thèse Evgueni Primakov, à l’époque directeur de l’Institut d’études orientales de l’Académie des sciences, a fait, par la suite, dans le sillage de Mikaël Gorbatchev, puis de Boris Eltsine, une « brillante » carrière politique (ministre des affaires étrangères avant de devenir même premier ministre) que Mahmoud Abbas est, pour autant, « lavé » de ce « péché originel ».

Pour justifier, mais sans s’en excuser, la tonalité de sa thèse, Mahmoud Abbas ne trouva, d’ailleurs, rien de mieux que d’invoquer, bien plus tard, le contexte : « Nous étions alors en guerre avec Israël »…….

Israël n’est pour rien dans l’échec de Mahmoud Abbas, qui n’a pas été en mesure de séduire l’électorat palestinien, qui, un an après l’avoir porté à la présidence de l’Autorité (sic) palestinienne, préféra voter majoritairement pour le Hamas.

Le faible laps de temps dont il disposait pour faire oublier les turpitudes du Fatah n’explique pas tout.

Il n’est pas évident qu’il ait fait le meilleur usage de l’aide financière massive, notamment de l’Union européenne, dont il a bénéficié.

Ses troupes ont été incapables de résister à la prise de pouvoir du Hamas dans la Bande de Gaza.

Mais le voulaient-elles réellement ?

Il a, manifestement, manqué d’énergie pour condamner les lancements de roquettes depuis la Bande de Gaza, alors qu’il aurait eu plus de chance d’être entendu s’il avait mis en garde les partisans d’actions terroristes contre la réaction d’Israël, qui s’avérait inévitable.

D’ailleurs, même en Cisjordanie, où, finalement avec l’aide technique et financière de l’Union européenne, Mahmoud Abbas a pu mettre sur pied une force de police capable de maintenir l’ordre dans les principales villes, sur lesquelles il était sensé exercer, il n’a pas – ou plutôt voulu – agir contre les mouvements terroristes (dont certains relèvent d’ailleurs du Fatah).

Ses carences ont obligé Israël, non seulement à maintenir un contrôle rigoureux de la circulation sur les routes pour empêcher les mouvements des terroristes, mais de plus, à intervenir ponctuellement dans les villes et villages pour procéder à des arrestations.

Mahmoud Abbas ne savait que « crier au loup », comme il le fait, maintenant, devant la réaction massive – mais contrôlée – d’Israël.

Aussi, lorsque Le Monde , en page 5 du même numéro, paru la veille de l’engagement terrestre d’Israël, considère que « la stratégie de dialogue du président de l’Autorité palestinienne n’a pas produit les effets escomptés » et que « l’attaque israélienne affaiblit Mahmoud Abbas », il retombe, dans ses errements d’un passé pas tellement lointain, où Israël est responsable de tout.

Qu’Israël agisse ou non, c’est toujours lui le responsable, d’où notre parodie « C’est la faute à Voltaire….).



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