La Russie, soucieuse d’améliorer ses relations avec la nouvelle administration américaine, est réticente à l’égard de la livraison à l’Iran de systèmes antiaériens S-300, a rapporté mardi le quotidien russe Kommersant, alors que le ministre iranien de la Défense est à Moscou. « La Russie n’a pas l’intention pour l’instant de livrer ces systèmes à l’Iran pour ne pas empêcher le dialogue avec la nouvelle administration américaine », écrit le journal.
Selon des sources diplomatico-militaires, cette question est au centre de la visite du ministre iranien de la Défense, Mostafa Mohammad Najjar, qui doit s’entretenir mardi avec son homologue russe, Antoli Serdioukov.
« Le contrat de livraison de S-300 peut être appliqué à tout moment (...) Pourtant, pour le faire, il faut une décision politique qu’on attend toujours », a déclaré une source au sein du complexe militaro-industriel russe citée par Kommersant.
Interrogé par l’AFP, le porte-parole de la société russe Rosoboronexport, qui assure les livraisons d’armes, a renvoyé à une interview du chef du groupe Anatoli Issaïkine.
« En ce qui concerne les livraisons de S-300, s’il y a une décision du président ou du gouvernement russe, nous allons la mettre en oeuvre », avait déclaré M. Issaïkine dans un entretien au quotidien Nezavissimaïa Gazeta le 6 février.
« Rien n’a changé dans notre position depuis », a expliqué le porte-parole, Viatcheslav Davydenko, à l’AFP.
Le Service fédéral de la coopération militaro-technique a démenti fin décembre avoir livré des systèmes antiaériens S-300 à l’Iran, après des informations en ce sens diffusées par la presse russe.
Les agences russes avaient indiqué en décembre que la livraison de ces missiles sol-air très sophistiqués avait commencé.
Moscou a plusieurs fois démenti par le passé livrer à Téhéran ces missiles sol-air d’une portée de 150 km, capables d’atteindre un avion à 30 km de hauteur.
En 2007, la Russie avait livré à l’Iran 29 systèmes de défense antiaérienne TOR-M1, moins sophistiqués que les S-300, pour une valeur estimée à 700 millions de dollars.
L’ambassade iranienne était injoignable mardi matin pour réagir à ces informations.