Une incursion militaire dans la bande de Gaza pour renverser le Hamas est nécessaire pour entamer un réel processus de paix avec les Palestiniens, selon un diplomate israélien. D’après ce responsable, qui s’exprimait avant la parution imminente de l’évaluation stratégique du ministère des Affaires étrangères pour 2008, tant que le Hamas contrôle la bande de Gaza, il y aura des négociations avec l’Autorité palestinienne, mais aucun « processus diplomatique » réel.
Un processus diplomatique exige la capacité des deux côtés pour arriver à un compromis, chose que le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas aura du mal à faire tant que le Hamas contrôle Gaza.
En dépit de la décision prise à Annapolis d’arriver à un accord avec les Palestiniens avant fin 2008, l’évaluation devrait souligner que les perspectives de l’année prochaine sont « mornes ». Cependant, le document précisera encore que la situation n’est pas considérée comme statique et que l’empressement d’Israë l d’entamer des pourparlers avec la Syrie et de renforcer Abbas en libérant des prisonniers sécuritaires et en cessant la construction dans les implantations pourrait avoir un impact positif sur toute la situation.
Le diplomate a ajouté qu’une incursion de Tsahal dans la bande de Gaza serait « extrêmement coà »teuse, » et que le traumatisme de la guerre de l’année dernière au Liban empêchait en grande partie le lancement de ce type d’opération à Gaza. Selon lui, Abbas et l’Egypte verraient d’un bon ?il l’opération israélienne, mais la condamneraient publiquement pour des raisons évidentes.
L’Egypte, selon ce responsable, voit de plus en plus le contrôle de la bande de Gaza par le Hamas comme un fait accompli et hésite en conséquence à faire face à l’organisation islamiste au sujet de la contrebande d’armes. A Jérusalem, la politique du Caire quant à Gaza est de plus en plus considérée comme : « si vous ne pouvez pas les battre, alors apaisez-les. »
Le Hamas « teste » actuellement Israë l, explique ce responsable. Pour lui, les opérations actuelles de Tsahal créaient une balance de dissuasion. Au sujet du tir de six roquettes Kassam jeudi sur Sderot, en dépit des actions de l’armée, cet officiel assure que sans les opérations militaires, ce nombre aurait pu être de 20.
D’après lui, rien n’indique que le Premier ministre du Hamas Ismail Haniyeh soit intéressé par une trêve quelconque, et le Hamas a précisé son intention de ne pas interrompre son approvisionnement d’armes via la contrebande de l’Egypte ni ses attaques terroristes. Quant aux négociations israélo-palestiniennes bilatérales, ce responsable affirme que Jérusalem n’a pas encore pris de décision quant à l’établissement de groupes de travail, contrairement à l’empressement des Palestiniens sur la question.
Au sujet de la Syrie, le diplomate affirme que Damas refuse toujours d’entamer des négociations avec Israë l tant que l’Etat hébreu ne s’est pas retiré du Golan et tant que les Etats-Unis ne sont pas totalement impliqués dans le processus. Si ces deux conditions ne sont pas remplies dans un avenir proche, il y a peu de chance d’arriver à des progrès sur la question syrienne en 2008.