Le Premier ministre palestinien Ahmed Koreï a confirmé lundi son intention de rencontrer son homologue israélien Ariel Sharon, mais seulement s’il est assuré que cette entrevue permettra de relancer la « feuille de route » internationale pour la paix.

Cette « feuille de route » stipule dans la Phase I : « mettre fin au terrorisme et à la violence, normaliser la vie des Palestiniens et mettre en place les institutions palestiniennes... » (lire le texte complet du plan de la « feuille de route »)

Le nouveau gouvernement Koreï, où le président Yasser Arafat a réussi à conserver la haute main sur les affaires de sécurité, devrait se soumettre mercredi à un vote de confiance du Conseil législatif palestinien. Ce n’est qu’après que Koreï, un des principaux négociateurs des accords d’Oslo de 1993, compte rencontrer le Premier ministre israélien comme c’est envisagé de part et d’autre depuis une dizaine de jours, indique-t-on dans son entourage.

Le chef du cabinet de Koreï, Hassan Abou Libdeh, a pris contact avec celui de Sharon, Dov Weisglass, pour préparer cette rencontre. Mais, selon Abou Libdeh, Koreï « ne tient pas à une rencontre pour une rencontre. Ce qu’il veut, ce sont des résultats. »

De source palestinienne, on indique que Koreï souhaite qu’Israël s’engage à lever le blocus des villes autonomes et à respecter tout cessez-le-feu qu’il pourrait obtenir de la part des mouvements radicaux palestiniens.

« Pour que la rencontre avec Sharon ait lieu, elle doit être bien préparée et nous devons nous entendre par avance sur ce qui en débouchera, afin de briser l’impasse actuelle dans le processus de paix », a déclaré Koreï à Reuters.

« Des responsables des deux camps continuent à discuter des questions en suspens pour préparer la rencontre. Nous n’avons abouti pour le moment à aucun accord, mais, si on y arrive, la rencontre pourrait avoir lieu rapidement », déclare-t-on dans l’entourage du Premier ministre palestinien.

De même source, on indique que Koreï insistera une nouvelle fois auprès de Sharon pour que Tsahal lève le siège du quartier général d’Arafat à Ramallah, qui dure puis deux ans, et lui permette à nouveau d’aller et venir librement.

Israël accuse Arafat d’encourager en sous-main le terrorisme, ce que celui-ci nie farouchement, et cherche à le contourner dans les négociations de paix, ce que le président palestinien cherche à tout prix à éviter.

Raanan Gassin, porte-parole de Sharon, a confirmé que des contacts étaient en cours en vue d’organiser une rencontre avec Koreï, mais que celui-ci avait jusqu’à présent déclaré qu’il n’y était pas prêt.

« Quand les deux hommes se rencontreront, nous réaffirmerons notre exigence que l’Autorité palestinienne fasse ce qu’elle n’a pas fait jusqu’à présent, honorer ses obligations aux termes de la feuille de route », a-t-il ajouté faisant allusion à la neutralisation des groupes radicaux.