Au lendemain d’un raid de représailles israélien en Syrie, Washington insiste sur le démantèlement des organisations terroristes
Israël a le droit de se défendre mais doit éviter de provoquer une escalade de la tension, a affirmé hier George Bush.
« J’ai souligné clairement au premier ministre, comme je l’ai toujours fait, qu’Israël a le droit de se défendre », a déclaré le président américain en faisant référence à sa conversation téléphonique de dimanche avec le premier ministre israélien Ariel Sharon après l’attentat commis samedi à Haïfa qui a fait 19 morts en plus de la kamikaze palestinienne et qui a été suivi dimanche par un raid aérien contre une base du Djihad islamique en Syrie, puis hier par des tirs en provenance du Liban, à la frontière des deux pays, qui auraient causé la mort d’un soldat israélien, selon des sources militaires. « Israël ne doit pas se sentir entravée lorsqu’il s’agit de défendre la patrie », a souligné M. Bush. Mais l’Etat hébreu « doit éviter l’escalade et de créer de nouvelles tensions », a-t-il ajouté.
A la différence des Etats-Unis, la communauté internationale a largement condamné le raid de l’armée israélienne en Syrie jugeant souvent qu’Israël avait le droit de se défendre contre le terrorisme mais « dans le cadre de la loi internationale », comme l’a souligné le haut représentant de l’Union européenne, Javier Solana.
A Washington, le président Bush a également souligné que l’Autorité palestinienne devrait démanteler les organisations terroristes. « Pour qu’il y ait un Etat palestinien, l’Autorité palestinienne doit combattre le terrorisme, utiliser tous les moyens nécessaires, et arrêter les terroristes qui tentent d’empêcher la création d’un Etat palestinien pacifique », a affirmé M. Bush. La Syrie, qui a demandé au Conseil de sécurité de condamner le raid israélien, a appelé Washington à ne pas mettre son veto à son projet de résolution. La Russie a souligné que le texte gagnerait à être « plus nuancé ». « Selon nous, le projet de résolution gagnerait à avoir un caractère plus nuancé, et en particulier s’il évoquait le caractère indispensable de l’interdiction des actes terroristes dans la région », a déclaré un vice-ministre des Affaires étrangères russe, Iouri Fedotov. Le Conseil de sécurité s’est séparé dimanche soir sans voter sur ce projet de résolution, et sans fixer de nouvelle date pour son étude.