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« La lutte des Palestiniens est sans espoir et inutile ».
Article mis en ligne le 27 septembre 2003
dernière modification le 1er octobre 2003

Extraits d’un entretien avec Abraham Poraz, ministre de l’intérieur Israélien et numéro deux du parti Shinouï dans « Le Monde »

Après trois ans d’Intifada, quel regard portez-vous sur les deux sociétés, l’israélienne et la palestinienne ?

Je crois que la société israélienne, fondamentalement, n’a pas changé. Il y a eu un grand choc, au début de l’Intifada, mais elle est restée la même.

La société israélienne est très forte. La vie continue. Il y a, c’est vrai, une récession économique, mais notre niveau de vie nous permet de nous serrer la ceinture. On peut passer d’un revenu annuel de 17 000 dollars par tête à 15 000, ce n’est pas une grande catastrophe.

Je ne suis pas qualifié pour parler des Palestiniens, cependant, quand je vois le délire aujourd’hui autour d’Arafat, le fait qu’il est encore le leader des Palestiniens, c’est quelque chose qui me paraît bizarre. Ces trois dernières années sont une catastrophe pour eux. Leur lutte est une lutte sans espoir, le rêve de faire céder Israël, de le faire se retirer des territoires sans avoir conclu au préalable un accord n’est pas réaliste. Donc cette lutte est inutile et elle n’apporte que la souffrance. Certes, nous avons fait une erreur il y a deux semaines en disant que nous allions nous débarrasser d’Arafat. Ce n’est pas à nous de décider qui doit être le leader des Palestiniens. Mais je ne comprends pas pourquoi, au cours de ces trois dernières années, les Palestiniens ne se sont pas mobilisés contre lui.

Vous êtes le seul au gouvernement à avoir voté contre le principe de se débarrasser de Yasser Arafat. Pourquoi ?

Je ne suis évidemment pas un supporter d’Arafat, je crois qu’il est un désastre pour les Palestiniens, mais ce n’est pas notre affaire. L’expulser, c’est prendre un risque. S’il est tué, ce sera un martyr. Et même si on parvient à le chasser, on n’en sera pas débarrassé pour autant. Menacer, c’est une erreur. Il y a des situations dans la vie dans lesquelles on ne peut rien faire, c’est triste mais c’est comme ça.

(...)

Israël a-t-il fait assez de gestes pour aider Abou Mazen ?

Je dirais que nous en avons trop fait. Les libérations de prisonniers, les évacuations -du nord de la bande de Gaza et de Bethléem- n’étaient qu’un début. Il fallait être patient, mais Arafat n’a pas supporté qu’Abou Mazen devienne une alternative crédible, il est le seul responsable de cette démission.

Propos recueillis par Gilles Paris



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