Si quiconque pouvait garantir que les manifestations et émeutes qui ont lieu dans le monde arabe aujourd’hui et que personne n’avait vu venir déboucheront sur le remplacement de dictatures par des régimes ayant une volonté démocratique, il serait impératif de les soutenir. Mais aucun expert ne s’y risquerait aujourd’hui...Israë l, qui ne voit pas la situation de loin mais qui la voit littéralement à sa porte, notamment dans le cas de l’Égypte, opte pour la sagesse du « wait and see  » et multiplie les contacts avec ses ministres et ses alliés
Israë l observe, réfléchit en interne et parle avec ses alliés |
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Le 30 janvier, soit 6 jours après le début des émeutes en Égypte, le Premier ministre israélien déclare lors de la réunion hebdomadaire de son Cabinet : « nous suivons avec anxiété ce qui se passe en Égypte et [ailleurs ] dans notre région. Hier soir j’ai parlé avec le Président des États-Unis, Barack Obama et le Secrétaire d’État Hilary Clinton. J’ai eu également des consultations avec le ministre de la Défense, Ehud Barak, le ministre des Affaires étrangères Avigdor Liberman, et des responsables des renseignements israéliens.
Nos efforts ont pour but de continuer à maintenir la stabilité dans la région. Je vous rappelle que la paix entre Israë l et l’Égypte dure depuis plus de trois décennies et nous voulons que ces relations perdurent. Bien sà »r, nous devons actuellement montrer un maximum de responsabilité, de retenue et de sagacité. Et c’est dans ce sens que j’ai instruit mes camarades ministres de s’abstenir de faire des commentaires sur la question. Bien entendu nous continuons à organiser des consultations dans les forums gouvernementaux compétents.  »
Il poursuit en annonçant la tenue d’un cabinet commun avec Angela Merkel qui arrive le 31 en Israë l avec des ministres de son Cabinet. A ce propos il déclare : « il est évident que pendant cette visite nous discuterons de la situation qui se développe dans la région.  »
La sécurité au cœur des préoccupations israéliennes qui vit dans une région instable... |
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A noter qu’il y a quelques jours Benyamin Netanyahou redisait l’importance pour Israë l de mettre sa sécurité au cÅ“ur de ses priorités dans une région instable
On parle peu ici, en effet, des troubles au Yémen, en Jordanie ou en Algérie, or cela fait partie de la situation globale dans la région... Sans oublier la venue du Hezbollah à la tête du Liban...
Le Jerusalem Post indique d’ailleurs que l’on peut redouter qu’un changement de gouvernement en Égypte pourrait se traduire par une arrivée massive d’armes dans la Bande de Gaza
Des Bédouins ont d’ores et déjà attaqué des soldats égyptiens à la frontière entre la Bande de Gaza et l’Égypte. Toujours selon l’agence palestinienne Maan News un officier égyptien a été enlevé et assassiné et la frontière serait bouclée actuellement des deux côtés.
Et on voit partout dans la région la présence active des Frères musulmans. En Jordanie au Yémen, où ils militent entre autres pour les mariages avec petites filles Front page Magazine titre d’ailleurs un article de fin janvier « les Frères musulmans en marche.  » On comprend dès lors la prudence israélienne...
Shaked, ancien ambassadeur d’Israë l en Egypte, estimait d’ailleurs le 30 janvier, dans une interview réalisée par CNN, que « personne ne sait ce qui va se passer,  » et il ajoutait que s’il y avait des élections démocratiques en Égypte aujourd’hui, ce seraient les dernières car les Frères musulmans prendraient le pouvoir et n’autoriseraient donc plus que se tiennent auucune élection à l’avenir...
Quant à l’option El-Baradei, un ancien conseiller de Sadate n’y croit pas un instant, soulignant qu’il ne connaît pas les pays. En revanche il précise que le vice-président qui vient d’être nommé a été et est favorable à la paix avec Israë l.
Par ailleurs, selon le Jerusalem Post, des responsables israéliens s’inquiètent en privé de voir que Barack Obama semble lâcher Hosni Moubarak alors que le danger d’une prise du pouvoir par les Frères musulmans est bien réel...