« Cette liste terroriste de l’Union européenne a une valeur politique et symbolique au moins aussi importante que ses conséquences pratiques »Â :
c’est ainsi qu’un diplomate expliquait récemment la décision des Européens d’inscrire globalement le Mouvement de la résistance islamique (Hamas) palestinien - c’est-à -dire sa branche politique - sur la liste des mouvements et des individus susceptibles d’encourir les sanctions liées à la lutte contre le terrorisme. Cette conclusion constitue toutefois un recul par rapport à la tonalité qui prévalait, le 6 septembre, à Riva del Garda (Italie), lors de la rencontre des ministres européens des affaires étrangères.
Cette décision signifie qu’aucune des organisations caritatives soupçonnées de récolter des fonds pour le Hamas, ni aucun de ses dirigeants, n’est spécifiquement visée. Une telle restriction atténue fortement la portée pratique de la décision des Européens de sanctionner ce mouvement coupable, à leurs yeux, d’avoir rompu la trêve qui prévalait avant l’attentat du 19 aoà »t à Jérusalem.
Trente-quatre groupes ou mouvements radicaux islamistes ou autres, ainsi que 52 individus de différentes nationalités, figurent sur la « liste terroriste » de l’Union européenne (UE). Ils encourent le gel de leurs fonds, « avoirs financiers et autres ressources économiques », mais non l’interdiction de visas pour les pays de l’UE. Les Etats membres vont coopérer entre eux, en matière pénale et sur le plan policier, pour échanger des informations sur le Hamas et ses diverses ramifications.
Le gel des ressources financières du Hamas est possible, dans la mesure où lesdits fonds seront formellement identifiés et où l’interdiction frappera des sommes déposées sur des comptes bancaires européens. La mesure n’a pas de caractère extraterritorial.
L’Union, dans son ensemble, souhaitait intervenir vite et plusieurs pays - la France, la Grèce, la Belgique, l’Autriche - ne tenaient pas à ce que la sanction frappant le Hamas (dont les activités dans les territoires palestiniens ont aussi un caractère social, et dont les liens avec l’Autorité palestinienne sont complexes) pà »t être interprétée comme un changement de la ligne politique européenne s’agissant du conflit israélo-palestinien.
A cette fin, l’UE a publié, il y a quelques jours, un communiqué réitérant son soutien à l’Autorité palestinienne et rappelant aux Palestiniens et aux Israéliens leurs obligations respectives dans le cadre de la « feuille de route ».