Editorial Jerusalem Post du 23 octobre 2006 - Traduction pour INFO"SION par Nicole Benattar
« La Grande Bretagne et la France avaient à choisir entre la guerre et le déshonneur. Elles ont choisi le déshonneur. Elles auront la guerre. » (Winston Churchill s’adressant à Neville Chamberlain à la Chambre des Communes après les accords de Munich en 1938.)
Il y a quelques jours le président iranien Ahmadinejad a déclaré lors d’une réunion :« Grâce à Dieu, ce régime (Israë l) a perdu sa raison d’exister ... Vous devriez penser que ce régime va disparaître. »
On pourrait imaginer que ceci concerne Israë l en premier lieu, mais ce n’est pas le cas car comme l’a dit Ariel Sharon : nous ne serons pas la Tchécoslovaquie. La question n’est pas de savoir s’il faut affronter l’Iran mais plutôt qui le fera, quand et à quel prix.
Bien qu’il soit difficile de se souvenir d’un concept aussi dépassé que l’honneur, le monde perçoit bien ce qui est jeu dès lors que le dirigeant d’un pays ouvertement terroriste menace de détruire un autre pays tandis que le monde libre ne fait rien.
La semaine dernière, le premier ministre Ehoud Olmert a appelé la communauté internationale « à ne pas enfouir sa tête dans le sable. »
« Il est inconcevable que ... (le président d’un) pays membre des Nations Unies continue à être reçu dans le monde entier en tant que dirigeant légitime alors qu’il se dresse et affirme qu’un autre état membre devrait être rayé de la carte, » a déclaré Olmert lors d’une conférence économique. « Nous ne répèterons pas les erreurs faites il y a 60 ans, d’ignorer ce que l’on entendait alors qu’il était encore possible de sauver des vies. »
Qu’un dirigeant israélien ait besoin de faire une telle déclaration donne la mesure de l’état de déliquescence où se trouve la communauté internationale, sans parler du fait que ses mots puissent rester sans écho.
En 2000, lorsque l’Autriche avait élu un gouvernement où siégeait le parti d’un Jorg Haider suspect de néo-nazisme, les 14 autres membres de l’Union Européenne avaient unanimement décidé d’imposer des sanctions diplomatiques à l’encontre de Vienne. Ces sanctions étaient une première au sein de la l’Union Européenne et elles comprenaient le gel des contacts gouvernementaux et diplomatiques et le rejet des candidatures autrichiennes aux postes de l’Union Européenne.
Joschka Fischer, le ministre allemand de affaires étrangères de l’époque expliqua que l’Europe devait démontrer qu’elle était une « communauté partageant des valeurs communes »et prendre ses distances par rapport à ce que Nicole Fontaine, la présidente de Parlement Européen, avait qualifié de « déclarations racistes, xénophobes et insultantes de Jorg Haider ». Xavier Solana, le chef de la diplomatie, ajouta qu’il fallait que l’UE « signale clairement » qu’elle rejetait tout ce que Haider représentait.
L’UE avait réagit vigoureusement comme cela s’imposait. Il aurait été mal de permettre à un parti dont le chef flirtait avec le néo-nazisme de prendre le pouvoir. Mais Haider ne prônait pas le retour à la dictature fasciste ou la destruction d’un autre état.
Le régime iranien, quant à lui, opprime son propre peuple, fomente le terrorisme dans la région et menace de génocide le peuple juif. Ces dirigeants considèrent Israë l comme une greffe occidentale étrangère à la région. Ainsi, les menaces iraniennes contre Israë l ne sont rien moins que des menaces contre l’ensemble de l’Occident.
Les provocations d’Adolphe Hitler contre les Juifs et les démocraties occidentales se poursuivirent de façon progressive et simultanée, l’Iran tâte le terrain de la même manière. Chaque coup porté à l’honneur de l’Occident et ignoré par lui sera dà »ment enregistré et conduira au coup suivant.
Ahmadinejad l’explique volontiers. S’adressant à l’Europe et aux USA lors de la même réunion, il dit : « Vous avez imposé la présence d’une bande de terroristes dans la région. Il est de votre intérêt de prendre vos distances par rapport à eux. Ceci est un ultimatum. Ne venez pas vous plaindre demain... Les nations se vengeront. »
Il est douloureusement évident que si les pays occidentaux suivaient le conseil d’Ahmadinejad et abandonnaient Israë l, l’Iran n’en serait que plus belliqueux, tout comme Hitler lorsque les Européens lui cédèrent la Tchécoslovaque. Hitler pas plus qu’ Ahmadinejad ne se soucient du but initial mais ils veulent plutôt voir ce que la molle réaction l’Occident laisse prévoir au sujet de leurs projets d’expansion future menés à coups d’agressions toujours plus audacieuses.
Aujourd’hui, il est donc indispensable de forcer l’Iran à abandonner ses ambitions nucléaires. Les états du monde doivent rompre toute relation avec un régime qui justifie ouvertement la destruction d’Israë l et appelle au génocide du peuple juif. Ceci doit être fait non seulement pour le bien d’Israë l mais pour choisir l’honneur et éviter la guerre.