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Le père des accords d’Oslo était un optimiste obligatoire Gilles William GOLDNADEL | Le Figaro.fr Tout a été dit sur lui, de nombreuses vérités, et beaucoup de sottises. L’homme était madré, on le disait roué. C’est qu’il connaissait bien la nature des hommes. Un optimiste obligatoire se décide sans doute un jour d’aimer les hommes, à commencer par lui, malgré leurs défauts et à cause d’eux. Il faut beaucoup d’optimisme, lorsqu’on est israélien et que l’on souhaite contribuer à la survie d’un pays menacé en permanence, pour accepter la médiocrité intellectuelle et morale de son personnel politique. On ne dira jamais assez combien le système de recrutement électoral de celui-ci - les législatives ont lieu à la proportionnelle intégrale - handicape les meilleurs esprits et favorise les apparatchiks sinueux. Shimon le madré ne s’était pas couvert de gloire sur les champs de bataille, mais avait contribué à la survie d’Israël en achetant des armes tchécoslovaques ou en nouant une alliance atomique avec la France socialiste et empathique à l’égard de l’État juif dont il était si proche dans les années 1950. Plus d’un demi-siècle plus tard, son peuple ne l’a pas oublié. Plus profondément, le mérite principal de Pérès, complexe et pascalien, fut d’avoir compris qu’Israël pour survivre était condamné à être fort et juste. Il fut les deux. Et arriva à convaincre son rival plus populaire, Rabin, de tenter la paix avec le peuple Arabe de Palestine. Il faut l’avoir entendu en privé désespérer des atermoiements et des reculades de Yasser Arafat pour mesurer l’abnégation du personnage. C’est vrai que les Israéliens dont la majorité avait voulu croire à Oslo lui ont tenu d’abord méchante rancune de leur déception. Mais ils n’ont pas été les seuls à se montrer injustes envers les deux parents de cet accord manqué. Qu’il me soit permis de rappeler un article qu’il m’a fallu commettre à l’époque dans ces mêmes colonnes, intitulé « SOS Rabin », et qui aurait pu tout aussi bien s’appeler « SOS Pérès ». Au beau milieu des pourparlers entre les protagonistes d’alors, le Hamas jetait ses bombes à Tel-Aviv comme à Jérusalem. Arafat condamnait du bout des lèvres ces attentats mais en profitait pour exiger plus de concessions. Il arrêtait le soir des terroristes islamistes pour les relâcher le lendemain matin. Pérès et Rabin avaient donc décidé de « négocier comme s’il n’y avait pas de terrorisme et de combattre le terrorisme comme s’il n’y avait pas de négociations ». Rabin a été enterré sous des tonnes de fleurs. Le 30 septembre, Shimon Pérès sera couvert d’éloges. Je n’ai pas oublié les crachats qu’ils ont reçus en Occident et de leur vivant lorsqu’ils ont essayé de lutter contre la terreur en même temps que pour la paix. L’ancien président de l’État d’Israël est mort compris et respecté. Il n’aura pourtant pas été épargné par la méchanceté et la sottise des hommes. Le plus grand hommage posthume qu’on puisse lui rendre est de juger le pays qu’il aura si bien servi et qu’aujourd’hui l’on maltraite, avec la même équité. L’histoire est souvent injuste et cruelle. Mais comme Shimon Pérès, condamnons-nous à l’optimisme obligatoire. Retourner à l'article Le père des accords d’Oslo était un optimiste obligatoire |
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