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Guy Sorman - arouts 7 Être solidaire avec le Liban, c’est très bien. Mais de quel Liban parle-t-on ? À l’origine, c’est une colonie française découpée dans l’Empire ottoman, en même temps que la Syrie et l’Irak. ( La diplomatie française en 1920 a inventé deux Etats , le Liban et la Yougoslavie : ce qui explique un attachement , parfois au-delà du raisonnable, pour ces deux concepts ) . Ce Liban devait doter les Chrétiens du Proche-Orient d’un Etat. Mais après l’indépendance , les musulmans sont rapidement devenus majoritaires au Liban tandis que les Chrétiens continuaient à contrôler l’économie et la politique ; ce qui conduisit à une guerre civile jamais terminée. Il se trouve aujourd’hui plus de Libanais en exil - ou diaspora- en France, aux Etats-Unis, en Amérique latine, en Afrique de l’ouest qu’au Liban même. Ce pays vidé de ses élites est devenu la proie de son voisin syrien -qui n’a jamais reconnu sa légitimité- et plus encore des milices : ces mercenaires vivent de la guerre , mais aussi de trafics d’armes et de drogues. Dans les années 1970, le sud-Liban est ainsi devenu le repaire de l’OLP dirigé par Yasser Arafat ; lorsque les soldats israéliens, soutenus par des milices chrétiennes, sont entrés au sud-Liban pour en chasser Arafat , les Libanais accueillirent ces Israéliens en libérateurs , pas en envahisseurs. L’Hezbollah n’a fait que remplacer l’OLP , dans les mêmes lieux ; sans aucun doute , bien des Libanais haïssent l’Hezbollah financé par l’Iran autant qu’ils rejetaient l’OLP. Les Israéliens ne sont plus accueillis en libérateurs (il reste trop peu de milices chrétiennes pour cela) mais ce ne sont pas des envahisseurs non plus. Pour emprunter une image douteuse à Nicolas Sarkozy, l’armée israélienne passe le sud-Liban au Karcher. Avec l’assentiment des grandes nations : pour la première fois depuis la guerre des Six jours, en 1967, le gouvernement français n’a pas condamné l’attaque israélienne. Ainsi « nettoyé », le Liban recommencera-t-il à exister ? Paradoxalement, la démocratie libanaise ne facilitera pas la restauration : le Liban étant une collection de tribus, la politique y est le moyen de favoriser les intérêts de la tribu plus que de poursuivre un intérêt national. C’est aussi le cas de l’Irak. La difficulté d’implanter la démocratie au Proche-Orient tient, non pas à l’Islam, mais au caractère tribal de ces nations. Mais il n’existe pas d’alternative à la démocratie dans le monde arabe : ce sera toujours mieux que le despotisme qui d’Alger au Caire ou à Damas enferme ces peuples dans la pauvreté. Les intégrismes islamistes, Hezbollah ou Hamas , s’expliquent moins par la lecture du Coran que par l’échec économique du monde arabe. Guy Sorman, 21 juillet 2002 Retourner à l'article Liban , vérités dérangeantes |
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