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Le Chemin de Damas

Charles Krauthammer, Washington Post, 4 mars 2005 - Traduction française de Simon Pilczer, volontaire de l’IHC

Bien sûr, cette révolution laminante a commencé en dehors du Moyen-Orient avec les élections afghanes. Elles furent suivies des élections irakiennes. Entre temps sont survenues les élections libres palestiniennes qui ont conduit à une direction modérée, inspirée par la réforme, suivie par un étonnant mini soulèvement du parlement palestinien qui a rejeté une tentative de force des vieux copains dans le nouveau gouvernement.

Et cela a continué - manifestations en Egypte pour la démocratie, un phénomène choquante, qui a conduit le président Hosni Moubarak à promettre les premières élections disputées dans l’histoire égyptienne. Et aujourd’hui, bien sûr, « la révolution du Cèdre » au Liban, où l’assassinat du chef de l’opposition Rafik Hariri a conduit à une explosion du pouvoir populaire dans les rues qui a fait tomber le gouvernement des marionnettes de Beyrouth aux mains de la Syrie.

La révolution est dans l’air. Que faire ? Nous entendons déjà des appels à la retenue pour la libération du Liban. Flynt Leverett, votre expert habituel du Moyen-Orient, est passé par le New York Times pour s’opposer à la fin immédiate de l’occupation de la Syrie au Liban. Au lieu de cela, nous devrions être capables d’essayer « de retenir et de renforcer » la tyrannie à Damas.

Ces gens n’apprennent jamais rien. Nous sommes là au seuil de ce que les Arabes dans la région appellent la chute de leur propre mur de Berlin et nos « réalistes » veulent que nous retournions en arrière pour faire affaire avec des dictateurs. Ce ne serait pas seulement une bourde mais une tragédie. Cela trahirait nos principes. Et cela trahirait le peuple du Liban qui a été encouragé par ces principes.

De plus, la révolution du Cèdre promet non seulement de libérer le Liban, mais de transformer le Moyen-Orient. Pourquoi ? Parce que un retrait forcé de la Syrie du Liban pourrait faire tomber la dictature d’Assad. Et changer Damas transformerait la région.

Nous ne parlons pas ici d’envahir la Syrie. Nous avons suffisamment envahi et il n’y a pas de nécessité. Si Bashar Assad perd le Liban, son régime pourrait être affaibli de manière fatale. Et cela pour deux raisons : économique et psychologique. Comme tous les systèmes de style soviétique, l’économie syrienne est moribonde. Elle vit du commerce libanais et de la corruption. Ôtez cela et un pilier de la kleptocratie assadienne disparaît. Comme le fait le pilier psychologique. Les dictatures comme celles d’Assad gouvernent par la peur, qui est soutenue par le pouvoir et l’illusion du pouvoir. Le contrôle du Liban est la pièce maîtresse de cette illusion. Sa perte, aux mains de pas moins que des civils désarmés, jetterait un souffle mortel à la mystique d’Assad.

Bashar Assad a succédé à Saddam Hussein dans le rôle du principal méchant acteur de la région. La Syrie, un îlot de dictature dans une mer de libéralisation, essaie désespérément de déstabiliser ses voisins. L’attentat à la bombe contre Hariri est universellement crédité à l’oeuvre de la Syrie. Les ordres du dernier attentat à la bombe de vendredi à Tel Aviv, conçu pour faire exploser le nouveau rapprochement palestino-israélien, est venu de Damas. Et nous savons que Damas abrite les chefs baathistes des insurgés qui tuent des Irakiens et des Américains.

Il y eut un bref printemps de Damas i y a cinq ans quand les Syriens exigèrent plus de liberté. Assad l’a réprimé. Aujourd’hui 140 intellectuels syriens ont lancé une pétition pour demander à leur gouvernement de se retirer du Liban. Ils ont signé de leur nom. La peur se lève, là-bas aussi. Si la contagion s’étendait à Damas, toute la région de la mer Méditerranée à la frontière iranienne serait sur le chemin de la démocratisation.

Tout cela pourrait être inversé, bien sûr. Des révolutions libérales ont été éradiquées en Europe en 1848, en Hongrie en 1956, en Tchécoslovaquie en 1968 et sur la place Tien An Men en 1989. Des régimes déterminés et impitoyables peuvent éteindre des révolutions. C’est pourquoi la pire des choses que nous puissions faire serait « de retenir et de renforcer » des tyrans.

Ce n’est pas le moment d’écouter les voix du tremblement, de l’indécision, du compromis et de la peur. Si nous les avions écoutées il y a deux ans, nous en serions encore au programme « pétrole contre nourriture », aux zones de non survol et aux embargos sans efficacité. Ce sont nos principes qui nous ont conduits à ce moment par la voie de l’Afghanistan et de l’Irak. Ils doivent nous guider maintenant - de Beyrouth à Damas.


Version originale :
http://www.washingtonpost.com/wp-dy...



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