Monette Bohrmann
mardi 12 décembre 2006
Cette analyse se démarquant de toute polémique, politique, prosélytisme, se veut avant tout informante.
Racisme est issu du mot race, qui est un concept fondé sur des notions fausses, ce que je vais démontrer.
RACE (ratio = sorte, espèce) indique simplement la diversité sur notre planète qu’il s’agisse de l’être humain, du monde animal ou du monde végétal. Le dictionnaire étymologique en donne la définition qui apparaît au VIe siècle : ”espèce d’animaux ou de fruits” Pour les humains, le terme race indique ceux qui sont jaunes, noirs, blancs du fait de la diversité de la couleur de leur peau et le sens de « race » est le même lorsqu’il définit les différences du monde animal : race canine, race des chevaux etc. Dans ce concept de “race” l’homme reste un homme, l’animal un animal et la plante une plante. La diversité de tout un chacun ne met pas en cause l’égalité de tout un chacun mais souligne la richesse du monde de la nature.
RACISME : Le dictionnaire étymologique mentionne que le terme racisme est créé en 1902 et qu’en 1950 existe le terme antiracisme, antiraciste. Passer du concept de race à racisme : Où en est la progression de l’être humain ?
Le concept de race n’a rien à voir avec le racisme du monde des nazis qui rejetaient au point de les éradiquer tous ceux qui n’appartenaient pas à ce qu’ils prétendaient être le type aryen primitif.
L’Aryen est à l’origine un peuple de l’Antiquité qui envahit le Nord de l’Inde en venant de la Perse et du Caucase. Le terme est utilisé dans le domaine linguistique où l’on parle de langues indo-européennes à l’origine de la plupart des langues (latines, germaniques, slaves etc.).
Dans la doctrine nazie le terme aryen signifie « race pure et supérieure ». Hitler a exploité l’explication des origines linguistiques préhistoriques de l’Europe pour prétendre à l’existence d’une « race des seigneurs ».
A ce concept de supériorité (élément pur et supérieur de la race blanche) s’ajoute le principe de l’éradication de tout être considéré comme inférieur donc à éliminer de la terre, qu’il soit Juif, Gitan, communiste, homosexuel, malade mental dont le sort tragique fut analysé dans un film diffusé le 15/1/2005 sur Fr3 “le cimetière des fous”. Tout autre est inaccepté par la théorie raciste du nazisme.
LE RACISME NAZI, basé sur une soi-disante pureté du sang germanique est une ineptie totale , ce que montre l’analyse des termes : migration et sang.
1-MIGRATION : Comme tous les pays du monde et particulièrement d’Europe, l’Allemagne a subi les invasions ou migrations des peuples (Vœlkerwanderungen en allemand) notamment à la fin de l’Antiquité. Il n’y a donc pas un type unique d’Allemand blond aux yeux bleus (cf Hitler lui-même) qui serait la caractéristique de l’Aryen.
Pour ce qui est de l’Europe, elle a connu la migration des peuples, entre autres Francs, Ostrogoths, Wisigoths.
On constate que les populations sont toujours le résultat des migrations. L’analyse de la migration des peuples prouve l’erreur grave du concept de « pureté du sang »...
2-LA PURETÉ DU SANG : Le racisme du monde nazi est un concept totalement faux scientifiquement, à savoir « la pureté du sang ». Pour le nazi, le Juif est une race.
La haine allait jusqu’à éliminer les convertis, ce qui montre jusqu’où va ce faux concept de « race juive ».
Deux cas sont célèbres :
Réponse scientifique à cette erreur profonde :
« Dans une proportion très élevée de cas, la distance entre moi et un Français est supérieure à la distance entre moi et un noir ou un jaune. Selon les critères retenus, je peux être plus proche de tel Mélanésien ou de tel Lapon que du garde champêtre de mon village. Si je dois recevoir une transfusion de sang, un flacon prélevé dans les Andes peut être plus indiqué qu’un flacon prélevé dans ma propre famille...La réponse du généticien est claire : pour lui le mot « race » n’a pratiquement pas de contenu. Le mot « race » ne serait il pas prudent de l’éliminer comme on fait d’un outil inutile et dangereux ? ».
Suite à cette analyse, il me semble qu’utiliser le terme « ethnie » serait plus raisonnable avec sa définition : « communauté de langue et de culture ».
Le racisme n’a rien à voir avec la raison. Il est donc une dérive humaine « irrationnelle »
Je suis menée à parler de l’antisémitisme, puisque les nazis considéraient que les Juifs étaient une « race ».
L’antisémitisme : « Racisme dirigé contre les Juifs », selon la définition du dictionnaire Robert.
Existerait-il une race catholique, protestante, musulmane ?
Le judaïsme est une religion qui comme les autres monothéismes accepte tout un chacun. Exemple : il existe des Juifs noirs depuis des siècles : les Éthiopiens dont leur propre appellation est « Béta Israël » qui signifie en guèze « Maison d’Israël ».
Ils seraient descendants de l’union du roi Salomon (Xème s. av. notre ère, successeur de David) avec la reine de Saba. Branche de la communauté juive Yéménite ils auraient émigré d’Egypte en Ethiopie. De 1970 à 1984 ont émigré en Israël. Environ 15 milles restent en Ethiopie.
Le judaïsme étant une religion, il me semble important de réfléchir sur l’affirmation de l’abbé Grégoire (Essai sur la régénération physique morale et politique des Juifs » 1788, collection Champs, Flammarion). Il est député du clergé aux Etats généraux de 1789, représentant de la gauche à l’assemblée constituante, partisan du suffrage universel ; élu à la Convention, il contribua à faire voter des décrets accordant les droits civiques et politiques aux Juifs et à l’abolition de l’esclavage.
Il dit : « La religion est d’ailleurs l’article sur lequel on pardonne le moins aux autres de penser différemment » (chap.IV,.59), affirmation publiée en 1788.
Le racisme est à l’origine du concept de l’inégalité de l’être humain où l’un est supérieur, l’autre inférieur, ce qui est grave pour l’avenir de l’être humain et le respect des Droits de l’Homme.
Monette Bohrmann
Docteur ès Lettes (histoire des religions), auteur de « Une Haine gratuite pour un monde mal connu : Le Juif » (édit.Europecopie67, Strasbourg)