Images et arithmétique macabres

Rudy ROTH, Eric VAN STEENKISTE et Paul CALDERON - « Media watchers » sur le Moyen-Orient - Collectif « Bouteilles àla mer »

samedi 2 septembre 2006

Alors que le conflit engendré par le Hezbollah contre Israë l a débouché sur une trêve, on observe que certains médias continuent àprésenter Israë l sans souci d’exactitude bien plus préoccupés semble-t-il àrelayer la propagande des adversaires d’Israë l, qu’àcelui d’informer en toute impartialité.


Voir en ligne : Lire sur : http://www.lalibre.be/

Ainsi, ces médias rapportent qu’Amnesty International réclamerait une commission internationale d’enquête sur de supposés crimes de guerre israéliens, ce qui est tout àfait inexact.

En fait, Amnesty International réclame une commission d’enquête, sur la manière dont Israë l a mené la guerre et, sur celle dont le Hezbollah aurait combattu en exposant les populations civiles pour se protéger des ripostes israéliennes. Le site web de cette ONG donne les détails de cette demande.

Certains médias persistent dans la manipulation. On se souviendra de ce que l’agence Reuters a dà» retirer, le 7 aoà»t passé, 920 photos sur la deuxième guerre du Liban que son photographe libanais avait systématiquement falsifiées afin de pouvoir accuser Tsahal de férocité. Le Hezbollah n’a pas hésité àse livrer àde macabres manipulations de cadavres d’enfants morts. Certaines de ces sinistres « mises en scène » se sont déroulées devant des reporters de grands médias occidentaux. Le décryptage de ces impostures a été publié dans la presse internationale et montré sur des télévisions publiques allemandes, de même que celle de la vieille femme en pleurs devant sa maison détruite, images qui ont été présentées plusieurs fois, mais datées de moments différents...

Ce n’est pas la première fois, que dans l’interminable guerre israélo-arabe (58 ans) des procédés de propagandes dignes des méthodes de Goebbels ont servi àillustrer une réalité fabriquée. La « mort » filmée en direct du petit Mohammed Al Dura en septembre 2001 semble être une de ces grandes falsifications de l’histoire des médias  [1]. Le décryptage de ce montage médiatique est disponible sur le site Internet : http://www.seconddraft.org ainsi que d’autres que l’on appelle sarcastiquement « Pallywood », terme qui décrit bien ces macabres falsifications.

Dans le même contexte, on a appris que les morts de la plage de Gaza, prétendument tués par un bombardement de Tsahal, l’ont été soit par obus non explosé, soit par des mines posées par des Palestiniens pour empêcher un éventuel débarquement de l’armée israélienne [2]. Faut-il rappeler ce cortège funèbre où les « morts » se relèvent de leur civière, effrayés par le survol d’un avion. Les exemples d’impostures médiatiques visant àdénigrer l’Etat d’Israë l ne manquent pas.

Même une presse d’opinion n’exige pas un tel niveau d’imposture, àmoins de vouloir induire un prêt-à-penser, dont les conséquences peuvent être redoutables. Ces procédés représentent un détournement inacceptable de l’information au détriment de la vérité due àtous citoyens.

Pour la grande majorité de nos concitoyens toute personne tuée est une personne de trop. Pax Christi et 11.11.11 considèrent les attentats-suicides en Israë l (un millier de mort et trois milles blessés en trois ans) comme de simples fait divers, voire l’arme légitime du pauvre... [3] Ni les vingt mille (20 000) nouveaux morts de cet été au Darfour, ni les morts en Irak, dix fois plus nombreux qu’au Liban pendant la même période, ne semblent dignes de l’attention de ces médias uniquement préoccupés àprésenter des victimes dites civiles de cette guerre et qui pour la plupart sont les dépouilles de terroristes du Hezbollah...

Les innombrables morts d’Afrique (Darfour, Congo, Somalie, etc.) ne semblent pas mériter l’attention de ces médias. Rappelons que le nombre des victimes àCana fut de 28 et non de 54, comme avancé par le Hezbollah et relayé par des médias peu soucieux de vérifier leurs informations. Par manque de temps ou de volonté ? Combien de médias ont-ils pris la peine d’informer leurs lecteurs ou auditeurs de ces erreurs, mais ont en toute connaissance de cause répété des décomptes aussi macabres que trompeurs ?

On se rappellera le battage fait autour du soi-disant « massacre de Jenin », où le nombre de morts est passé de 5 000 à500 et finalement à52 victimes en majorité des terroristes palestiniens. Ce n’est donc pas la première fois que certains se livrent àcette arithmétique sinistre pour renchérir l’horreur, quand il s’agit d’imputer àIsraë l la cause de la guerre et l’accuser des pires violences. La révision àla baisse du nombre réel de victimes est systématiquement omise par des médias plus soucieux de présenter le point de vue de leurs reporters que d’exactitude.

Pour toutes autres catastrophes on observe le phénomène inverse, le nombre de victimes augmente avec le temps. Ce fut le cas pour le tsunami ainsi que pour les attentats commis récemment àMombai par des terroristes islamistes.

Il est possible que les distorsions décrites ici et répercutées par la presse soient dues aux contraintes que subissent les journalistes dans les territoires palestiniens et plus récemment au Sud-Liban. Les journalistes qui y travaillent sont obligés de louer les services d’un interprète qui fait aussi office de guide suivant un barème déterminé par le ministère palestinien de l’Information, et par le Hezbollah dans le Sud-Liban. Cela nous rappelle la période soviétique où l’Intourist encadrait tous les étrangers en déplacement sur le territoire de l’URSS. Aujourd’hui, les gens de presse travaillant sous l’Autorité palestinienne (AP) et au Sud-Liban subissent toutes sortes de pressions, voire des menaces comme l’ont rapporté des journalistes du « Corriere della Serra », du « Spiegel », de « CNBC » et d’autres médias. C’est ainsi que la télévision italienne fut obligée de présenter des excuses àl’Autorité palestinienne, parce qu’elle avait diffusé des photos de la défenestration suivie du lynchage et du dépeçage de deux soldats israéliens égarés en territoire palestinien sans l’aval de l’Autorité. Pourquoi des journalistes belges ne jugent-ils pas utile de rapporter les entraves àleur travail. Sont-ils l’exception àne pas subir les mêmes pressions que leurs confrères...? L’éthique professionnelle ne les obligerait-t-elle pas àrapporter les conditions de travail qui leur sont faites ?

Alors s’agit-il ici d’antisémitisme ? Conscient ou inconscient, contentons-nous de remarquer la similitude avec les mensonges sur les juifs au Moyen Age, lesquels étaient la cause de morts innombrables (accusation d’empoisonner les puits, pain azyme fabriqué avec le sang de nouveaux nés, etc.) et de toutes sortes d’excès. Il est flagrant que les accusations de massacres sanguinaires par Tsahal font l’objet d’un matraquage de la part de certains médias qui n’ont de cesse de victimiser les ennemis de l’Etat d’Israë l, l’Etat-nation des juifs. Ces journalistes semblent oublier que ce pays (Israë l) est un Etat démocratique et ouvert àune société multiculturelle où les minorités arabes ont des députés au Parlement (Knesset), où Druzes et Arabes chrétiens servent dans l’armée. On peut s’interroger sur leurs motivations àdénigrer systématiquement cet Etat si proche de notre civilisation occidentale mais aux marches d’un Islam conquérant alors qu’il pourrait servir d’exemple aux dictatures qui l’entourent.

Notes de la Rédaction d'upjf.org - Merci à Menahem Macina- cliquer ici

© La Libre Belgique

Notes

[1Note de la Rédaction : la controverse persiste puisque le journaliste de France2, Charles Enderlin nous a confirmé l’exactitude de sa version, soit la mort en « direct » du garçon àcause de tirs israélien. Et de préciser que s’il avait manipulé les images, la commission d’enquête israélienne aurait exigé son départ du pays, ce qui ne fut pas le cas.

[2NdlR : cette controverse a fait l’objet d’une page « Obus israélien ou mine du Hamas : les stratégies militaro-médiatiques » par le politologue Joseph Henrotin, dans « La Libre » du 23 juin 2006, p.23.

[3Sorti le 21 mai 2002 par Evelyn Lernout, collaboratrice de « Pax Christi » et de la « Plate-forme d’action Palestine », publié sur le site de 11.11.11 lequel a supprimé l’article après plainte. Après une lettre ouverte publiée dans le journal « Standard » qui lui demandait de « condamner le langage d’une collaboratrice d’une organisation chrétienne », le cardinal Danneels a dénoncé vigoureusement cette prise de position.


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