lefigaro.fr (avec AFP et Reuters).
vendredi 25 août 2006
Selon un sondage publié vendredi, deux Israéliens sur trois veulent voir le premier ministre partir après la mauvaise gestion de la guerre contre le Hezbollah. Le ministre de la Défense, Amir Peretz, et le chef d’état-major, le général Dan Haloutz, sont aussi dans le collimateur.
« Un séisme politique ». A la « une » du Yediot Aharonot* vendredi, un sondage catastrophique pour le gouvernement israélien, sur la sellette depuis la fin des hostilités au Liban. En ligne de mire de l’opinion publique israélienne, trois hommes : le premier ministre Ehoud Olmert, le ministre de la Défense, Amir Peretz et le chef d’état-major, le général Dan Haloutz.
C’est la première fois qu’une majorité d’Israéliens se dit pour la démission d’Ehoud Olmert. 63 % des personnes interrogées réclament le départ du premier ministre. 74 % se prononcent pour le limogeage du travailliste Amir Peretz, et 54% réclament la tête du général Dan Haloutz.
Le Likoud populaire
Et la droite du Likoud de profiter de cette situation. L’ancien premier ministre, Benjamin Netanyahu, obtient ainsi 45 % d’opinions favorables. D’ailleurs, selon un autre sondage publié par le Maariv, si des élections avaient lieu aujourd’hui, le parti Kadima d’Ehoud Olmert n’obtiendrait que 14 sièges au Parlement (contre 29 actuellement). Le Likoud enverrait quant à lui 24 élus à la Knesset, de même que la formation ultranationaliste d’Avigdor Lieberman, Yisrael Beitenu. Le Parti travailliste, associé au gouvernement, s’effondrerait à neuf élus, contre 20 actuellement.
Crise politique
Ces deux enquêtes confirment la gravité de la crise politique en Israël. Depuis la cessation des hostilités, intervenue le 14 août, une part importante de la population israélienne estime que l’intervention contre le Hezbollah a été un échec. Les deux soldats israéliens enlevés le 12 juillet sont toujours en captivité et la direction du Parti de Dieu n’a pas été décapitée par les frappes de l’armée israélienne.
Démobilisés par leurs unités, des réservistes de l’armée ont affirmé par ailleurs que les militaires étaient mal préparés pour le conflit et dirigés par un état-major indécis au cours de la campagne. Dan Haloutz lui-même a reconnu des « manquements » dans la conduite de la guerre.
Pour tenter de redresser son image, Ehoud Olmert s’est rendu jeudi dans plusieurs villes du Nord, où il a promis d’allouer près 1,8 milliard d’euros à la reconstruction des zones touchées par les tirs de roquettes. Le premier ministre a également reconnu ses insuccès et promis l’ouverture d’une enquête d’Etat.
*Le sondage publié par le quotidien Yediot Aharonot a été réalisé par un institut indépendant auprès de 500 personnes représentatives de la population israélienne, avec une marge d’erreur de 4,5 %