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L’ Union Européenne est détachée de la réalité
de Yochanan Visser | Traduction française :Galila
Article mis en ligne le 20 décembre 2012

La semaine dernière, le Conseil des affaires étrangères de l’Union européenne a publié une déclaration sur les récents développements dans ce qu’il a appelé le « processus de paix au Moyen-Orient. » L’UE a déclaré que toutes les parties doivent s’abstenir de tout acte qui mine la confiance et la viabilité d’une solution à deux Etats. La déclaration a montré comment l’Union européenne est devenue détachée de la réalité en Israël .
http://www.ynetnews.com/articles/0,7340,L-4321400,00.html

Le fait est qu’il n’y a eu aucun processus de paix du tout depuis que la direction palestinienne a décidé de se retirer des négociations bilatérales avec Israël en 2009, une décision qui a été le résultat d’un changement dans la stratégie calculée de la politique palestinienne concernant Israël.

En outre, la plupart des pays de l’UE ont sapé les chances d’un accord négocié sur la solution à deux Etats en votant en faveur, ou en s’abstenant de voter contre la demande unilatérale d’un état à l’ONU par l’Autorité palestinienne en Novembre. L’UE est devenue ainsi un complice de l’abrogation des Accords d’Oslo .

Ces accords comprennent le passage suivant de l’article 31 : « Aucune partie ne prendra d’initiative qui pourrait changer le statut de la. Cisjordanie ou de la bande de Gaza tant que des négociations n’auront pas déterminé les modalités d’un statut permanent .

L’Autorité palestinienne a contourné les négociations sur le statut permanent afin d’obtenir une reconnaissance internationale d’un Etat palestinien. . C’était clairement une tentative de modifier le statut de la Cisjordanie.

Cet acte unilatéral a clairement ébranlé la confiance. Il a également mis en danger le calme relatif et le statu quo fragile en Cisjordanie. Cela a été précisé par une série d’incidents violents au cours des deux dernières semaines. Des palestiniens à Hébron ont même annoncé samedi que la troisième intifada (soulèvement) avait commencé.

Mais il y a plus. La lecture attentive de la déclaration du Conseil met en évidence que l’UE fonde sa politique d’information à partir de sources palestiniennes ou d’ONG affiliées aux Palestiniens.

Par exemple, lorsque nous parlons des lignes de cessez-qui existaient avant la guerre des Six Jours en 1967, l’UE utilise le mot « frontières ». Ces « frontières » étaient en fait des lignes d’armistice qui sont nées après l’agression arabe contre Israël en 1948. Les Palestiniens parlent de frontières parce que l’existence de celles-ci favoriserait leur revendication sur la Cisjordanie.

En exprimant sa « profonde consternation » et sa « forte opposition » aux plans israéliens pour développer la zone dite E1 entre Jérusalem et Maale Adumim, l’UE a déclaré que ce plan « mettrait en péril la possibilité d’un Etat palestinien contigu et viable. » L’UE a même affirmé que le plan « pourrait entraîner le transfert forcé de la population civile. »

Ce sont aussi des déclarations venant de la propagande utilisée par l’Autorité palestinienne.

Concernant E1, les faits démontrent que le plan ne menace en rien la contiguïté d’un Etat palestinien viable.

E-1 est une zone de 11.7 km ² au sommet de collines dénudées limitrophes de la périphérie Est de Jérusalem, la rejoignant à Ma’ale Adumim, qui est une banlieue de 40.000 habitants à 4,5 km à l’est de Jérusalem.

La ville est dans le consensus israélien. Chaque gouvernement israélien, y compris le gouvernement Rabin, a déclaré que Ma’ale Adumim fera partie d’Israël dans tout accord permanent avec les Palestiniens et que le développement de la région E1 est nécessaire pour éviter que Jérusalem devienne une ville frontière éloignée une fois de plus. Cela avait été le cas avant et après 1948 jusqu’en 1967, quand Jérusalem a été divisée et soumise aux attaques constantes.

La zone E-1, qui fait partie de Ma’ale Adumim et qui est à l’intérieur du secteur C, a été le théâtre de constructions palestiniennes incessantes et illégales en plus de l’accaparement de terres par les tribus bédouines. Dans la zone C, en fonction de l’Accord Oslo 2, Israël a conservé les pouvoirs de zonage et de planification.
La construction dans E-1 ne menacera pas la contiguïté d’un Etat palestinien, car à l’est de Ma’ale Adumim au moins 15 kilomètres de terre restent pour relier le nord de la Cisjordanie, au sud. En outre, Israël a élaboré un plan pour une route de contournement à l’est de Ma’ale Adumim qui relierait Bethléem à Ramallah. La nouvelle route réduirait effectivement le temps de déplacement des Palestiniens.

La carte d’Israël ci-dessous montre clairement que le développement de la région E1 ne compromettra pas un état palestinien contigu et que le corridor qui reliera le nord de la Cisjordanie au sud, est de la même taille que le couloir qui existait en Israël avant la Guerre des Six Jours.

Photo courtesy of Camera

Quant à la revendication de l’UE comme quoi le développement de E-1 pourrait entraîner le transfert forcé de la population civile, E-1 est un espace presque vide d’habitants. Les seuls Palestiniens qui vivent là-bas logent illégalement dans la région. Dans ce contexte, il est important de noter qu’aucune activité de colonisation israélienne n’a jamais donné lieu à aucun transfert de populations palestiniennes.

L’UE ignore aussi le fait que l’Autorité palestinienne a mis en place une politique du fait accompli à Jérusalem-Est. En 2001, l’ancien dirigeant de l’OLP Fayçal Husseini a dit que la construction sans permis dans la région de Jérusalem était l’une des armes palestiniennes dans la lutte contre Israël. Aujourd’hui, plus de 40% des maisons à Jérusalem-Est sont construites illégalement. Muhammed Nahal, un expert en planification urbaine employé par l’Autorité palestinienne, a également élaboré un plan pour la construction de trois villes palestiniennes autour de Jérusalem. Ceci afin d’entourer les quartiers juifs. La seconde Intifada a empêché l’exécution du plan.

A la fin de sa déclaration sur le processus de paix au Moyen Orient l’Union européenne appelle une nouvelle fois à la réconciliation intra-palestinienne comme un élément important pour l’unité d’un futur Etat palestinien et pour parvenir à une solution à deux Etats.

Le communiqué a été publié suite à une réunion des ministres européens des Affaires étrangères à Bruxelles et a été suivie par une condamnation des dirigeants du Hamas avec des « propos incendiaires niant le droit d’Israël à exister. »

Selon des responsables israéliens, quatre pays de l’UE ont même tenté de bloquer la condamnation de ces « déclarations incendiaires ». Le fait est que ce ne sont pas seulement des déclarations, mais la politique officielle du Hamas.
Le Hamas est convaincu que les attaques incessantes contre la population israélienne finiront par provoquer l’effondrement de la société israélienne et par conséquent la disparition de l’Etat d’Israël.

Il est difficile de comprendre pourquoi l’UE favorise les efforts de réconciliation entre l’Autorité palestinienne et le Hamas en vue de parvenir à une solution à deux Etats, alors que dans le même temps, il admet que les dirigeants du Hamas appellent à la disparition d’Israël.

Le discours du chef du Hamas, Khaled Mashaal, au cours de sa récente visite à Gaza a fait clairement comprendre que le Hamas ne peut pas être un partenaire dans un processus de paix quel qu’il soit et que l’organisation terroriste ne reconnaîtra jamais l’Etat d’Israël.

Selon Mashaal, tout le territoire que représente Israël aujourd’hui appartient aux Palestiniens. Il a dit qu’il ne renoncera ou n’abandonnera pas même un pouce ou une petite partie de celui-ci.

Ces déclarations n’ont reçu aucune condamnation immédiate de l’Union européenne. Au contraire, deux jours après que Mashaal ait fait ces déclarations, l’UE a de nouveau appelé à la réconciliation entre le Hamas et l’Autorité palestinienne comme un élément indispensable pour parvenir à un accord à la solution de deux Etats.

Tout cela montre à quel point l’Union européenne est devenue détachée de la réalité du conflit israélo-palestinien et la façon dont la propagande palestinienne a influencé sur les décisions européennes.


Yochanan Visser est un journaliste indépendant et le directeur de Missing Peace, un bureau d’information basé en Israël



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