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Diabolisation, délégitimation d’Israël
Jérusalem : offensive islamique
Hélène Keller-Lind
Article mis en ligne le 12 août 2012

Après « La Conférence Internationale pour la Défense d’Al Quods occupée » - lire Jérusalem – de fin février à Doha, puis une marche globale sur Jérusalem fin mars – un gigantesque flop -, c’est le tour de l’Iran d’organiser à Téhéran une conférence intitulée « Résistance, Éveil Islamique et Libération de la Palestine » à la veille de la Journée d’Al Quods marquant le dernier jour du Ramadan dans les pays arabo-musulmans et célébrée avec une vigueur particulière en Iran. Jérusalem utilisée comme symbole de ralliement, au-delà de profondes divergences entre Chiites et Sunnites, pour cimenter une unité anti-israélienne particulièrement nocive.

Le Mont du Temple et Jérusalem instrumentalisés

Bien que Jérusalem ne soit pas mentionnée une seule fois dans le Coran, qu’en revanche le lieu où s’élevait le Temple de Salomon, détruit par les Romains en 70 de l’ère chrétienne, soit mentionné quotidiennement avec ferveur dans les prières juives, au fil du temps, après l’apparition de l’islam au VIIème siècle, elle est devenue un point focal pour les musulmans sunnites. Et ce sont plus particulièrement la mosquée Al-Aksa et le Dôme du Rocher, construits au VIIème siècle sur le Mont du Temple – renommé « Esplanade des Mosquées » par la tradition musulmane –qui sont devenus objets de vénération dans le monde islamique.Venant après La Mecque et Médine. Ou bien après Qoms, en Iran, pour les Chiites qui, eux, ne vénèrent pas le prophète Mahomet, mais son cousin Ali.

Désormais sous contrôle israélien, pour l’extérieur, l’accès à la mosquée Al-Aksa et au Dôme du Rocher est, bien entendu autorisé, la liberté de culte étant inhérente à la démocratie israélienne. Autorisation assortie de contrôles indispensables, des émeutes ou échauffourées y ayant été fréquemment organisées, avec parfois le caillassage des fidèles juifs priant en contrebas, devant le Mur des Lamentations, vestige de ce qui fut le soubassement du Mont du Temple. Pour prendre un seul exemple de la virulence des passions que peut déchainer tout ce qui touche à ce lieu on se souviendra que c’est la visite d’Ariel Sharon sur le Mont du Temple, dûment organisée en accord avec l’Autorité palestinienne qui fut utilisée comme prétexte à la seconde Intifada

C’est par la Rampe Mughrabi, une passerelle en bois qui part de l’esplanade devant le Mur des Lamentations, que les non-musulmans, bien entendu contrôlés eux aussi, peuvent entrer sur le Mont du Temple. Passerelle fragile, qui s’est déjà écroulée, mais dont les réparations, même essentielles, sont problématiques étant donné que le Wakf, autorité islamique en charge de l’Esplanade, et les diverses parties prenantes musulmanes s’opposent systématiquement à ce qu’elles puissent être faites. Agitant chaque fois la menace d’un embrasement du monde arabo-musulman si elles étaient entreprises, accusant Israël de vouloir, en réalité, s’en prendre aux édifices religieux musulmans en ce lieu.

Wakf qui s’est pourtant livré à des fouilles sauvages ou à des travaux détruisant les vestiges archéologiques s’y trouvant ou refusant de laisser entrer des archéologues israéliens pour vérifier ce qui s’y passe. Les heurts provoqués sont constants, suspicions, mensonges et accusations infondées sont permanents.

Tout dernièrement, c’est l’Autorité palestinienne qui soufflait sur les braises, en cette période sensible qu’est le mois de Ramadan, en affirmant par le truchement « d’experts » qu’Israël s’efforçait de détruire la mosquée Al-Aksa en injectant des substances chimiques dans ses fondations...

Unir Sunnites et Chiites, profondément divisés, autour d’une question politique

Le Mont du Temple et, par extension Jérusalem, sont délibérément instrumentalisés pour fédérer le monde arabo-musulman contre Israël. Le but étant de « faire oublier les conflits inter-religieux entre Sunnites et Chiites. Car qu’est-ce qui unit une Oumma divisée, mis à part la question palestinienne » ? souligne Maître Souhail Ftouh, avocat tunisien, expert en matière du droit des religions et en islamisme A propos du rôle joué par l’Iran chiite, il fait ce commentaire : « comment exporter la révolution islamique iranienne, en dépit de conflits doctrinaux fondamentaux entre Sunnites et Chiites ? Qui sont tels qu’ils ne peuvent même pas prier dans les mêmes mosquées...En initiant une Journée Al-Quods. C’est alors une question politique qui les unit ».

En effet, dans une dépêche du 12 août 2012, l’agence de presse iranienne Fars News, rappelle que « cette Journée a été lancée par feu le fondateur de la République Islamique, l’Imam Khomeini, en 1979 pour exprimer une solidarité avec les Palestiniens et souligner l’importance de la ville sainte de Quods pour les musulmans. La Journée internationale Quods est un événement annuel pour s’opposer à l’occupation israélienne de Beitul-Muqaddas [ la Maison Sainte ]. Des rallies et manifestations anti-sionistes ont lieu le dernier vendredi du Ramadan dans les pays musulmans et arabes dans le monde, surtout en Iran. Tous les ans des millions de personnes prennent part à ces meetings en signe de solidarité avec le peuple palestinien opprimé et toutes les nations opprimées du monde ».

Dans cette même dépêche on apprend que le 13 août, quelques jours avec cette Journée Al Quods, se tiendra une conférence sur le thème « Résistance, Éveil islamique et Libération de la Palestine »à Téhéran. Avec des responsables iraniens de premier plan, des ambassadeurs de pays islamiques et des représentants de groupes palestiniens » Cette idée que les révolutions du « printemps arabe » ont leurs racines dans la révolution iranienne est un thème souvent repris par les dirigeants iraniens.

L’agence de presse officielle, IRNA , précise pour sa part que l’un des buts de cette conférence « est de se concentrer sur la manière de parvenir au but ultime de libérer la Sainte Quods qui incarne la dignité des musulmans dans le monde et d’utiliser les idées d’experts et d’universitaires pour définir une feuille de route très complète pour y parvenir ».

Dernière précision : « un rassemblement d’ONG et de militants pour la Palestine aura lieu en marge de cet événement » .

Des manifestations s’inscrivant dans un ensemble très structuré d’incitation à la haine d’Israël

Ces dernières manifestations destinées à rallier le monde arabo-musulman autour du symbole usurpé mais très porteur de Jérusalem, incitant à la haine d’Israël, viennent à la suite de manifestations ayant le même but et s’inscrivant dans un ensemble structuré. Il y a eu, par exemple fin mars 2012, « La Conférence Internationale pour la Défense d’Al Quods occupée », grand messe anti-israélienne pour accuser Israël de « judaïser » Jérusalem. Une absurdité qui réunit pourtant à Doha nombre de pays acquiesçant, dont la France...

Il y eut aussi fin mars une Marche Globale sur Jérusalem, organisée sans doute à grands frais, et qui devait faire converger des foules venues de toute part sur la capitale d’Israël pour y protester contre... sa « judaïsation » et son « occupation » . Une opération de grande envergure qui fut, fort heureusement un flop... Mais les revers ne découragent pas les anti-israéliens qui persistent. Comme ils le feront dans ces manifestations de fin de Ramadan, à Téhéran, notamment.



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