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Le gouvernement Obama pourrait user aujourd’hui pour la première fois de son droit de veto au Conseil de sécurité face à la proposition palestinienne / Barak Ravid, Shlomo Shamir et Natacha Mozgovaya – Haaretz
Revue de la presse israélienne du service de Presse de l’ambassade de France en Israël
Article mis en ligne le 18 février 2011

Le Conseil de sécurité des Nations-Unies devrait se prononcer aujourd’hui sur la proposition de résolution déposée par l’Autorité palestinienne et les pays arabes, qui établit que les colonies de Cisjordanie « sont illégales et constituent un obstacle à la solution des deux Etats ». Les Etats-Unis devraient opposer leur veto à cette résolution, pour la première fois depuis l’entrée en fonctions du président Obama. Pour éviter d’avoir à user de son droit de veto, le gouvernement américain propose aux Palestiniens une série de démarches diplomatiques en échange du retrait de leur proposition.

Le président Barack Obama s’est entretenu hier avec le président de l’Autorité palestinienne, Mahmud Abbas (Abou Mazen), pour tenter de le convaincre de renoncer au vote d’aujourd’hui au Conseil de sécurité. Au terme de cet entretien téléphonique de cinquante minutes, Abou Mazen a annoncé qu’il réunirait ce matin d’urgence l’exécutif palestinien afin de décider s’il y a lieu d’accepter la proposition américaine, au risque de se heurter à de vives critiques de la part de l’opinion publique, ou s’il faut réclamer un vote au Conseil de sécurité, et risquer un affrontement avec le président américain.

Selon un haut responsable du ministère israélien des Affaires étrangères, les Etats-Unis ont exercé ces derniers jours de lourdes pressions sur l’Autorité palestinienne et les pays arabes afin qu’ils retirent leur projet de résolution. La secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton, s’est entretenue il y a trois jours avec Mahmud Abbas. L’ambassadrice des Etats-Unis à l’ONU, Susan Rice, a quant à elle rencontré cette semaine ses homologues arabes et leur a indiqué que Washington souhaite parvenir à un compromis pour ne pas avoir à user de son droit de veto.

Les « mesures diplomatiques » qu’ont proposées les Américains en remplacement de la résolution comprennent une intensification de la pression exercée sur Israël afin qu’il cesse de construire dans les colonies ; une déclaration du Quartette ou du président Obama condamnant sévèrement la colonisation ; et l’appui à la proposition russe d’organiser un déplacement conjoint en Cisjordanie des membres du Conseil de sécurité, en signe de soutien à l’Autorité palestinienne.

Selon les informations parvenues à Jérusalem, les Américains sont même allés jusqu’à proposer que lors de la réunion du Quartette au mois de mars soit publiée une déclaration sur la solution à apporter à certaines des questions fondamentales qui opposent Israël à l’Autorité palestinienne tout en mettant l’accent sur le fait que les frontières de l’Etat palestinien seront basées sur celles de 1967, ce à quoi s’oppose le gouvernement israélien.

Les Palestiniens et les pays arabes ont rejeté les propositions américaines. Riyad Mansour, l’ambassadeur palestinien auprès des Nations-Unies, a déclaré que la résolution serait soumise ce soir au vote du Conseil de sécurité.

Hier, dans une tentative de dernière minute pour empêcher le vote, Washington a proposé à l’Autorité palestinienne que soit adoptée, au lieu d’une résolution, une déclaration présidentielle du Conseil de sécurité à laquelle s’ajouteront les mesures diplomatiques évoquées ci-dessus. Le Premier ministre Netanyahu et ses conseillers se sont entretenus hier avec des représentants de la Maison Blanche à qui ils ont indiqué qu’Israël ne s’oppose pas à la publication d’une déclaration présidentielle qui n’a pas de conséquences juridiques ou pratiques.

Aux Nations-Unies on estimait hier soir que les négociations autour de la proposition palestinienne se termineront aujourd’hui par la renonciation des Palestiniens au vote d’une résolution et leur acceptation d’une déclaration présidentielle condamnant la colonisation.

Les Etats-Unis sont les seuls à s’opposer à la résolution, bien que son texte ne contredise pas sa politique vis-à-vis des colonies. Les quatorze autres membres du Conseil de sécurité soutiennent cette résolution. Les Etats-Unis craignent eux que si la résolution est adoptée, cela rendra encore plus difficile la reprise des pourparlers entre Israël et l’Autorité palestinienne.

Le gouvernement américain a d’ores et déjà annoncé son intention d’opposer son veto à la résolution, ce qui serait cependant très embarrassant pour le président Obama qui, jusque là, s’est abstenu d’user de son droit de veto, conformément à sa politique de renforcement de la coopération internationale.
Les Américains estiment que leur attitude durant la crise en Egypte leur a permis de gagner des points auprès du monde arabe et ils craignent que l’usage du droit de veto entraîne un retour en arrière.

Des diplomates et des commentateurs affirmaient hier que la position ferme affichée par les pays arabes et leur rejet des propositions américaines sont l’expression de l’influence qu’ont la révolution en Egypte et les émeutes dans les pays arabes sur la politique étrangère de ces pays. L’Egypte est en effet un élément dominant du groupe arabe aux Nations-Unies dont elle assume actuellement la présidence. « L’ambassadeur d’Egypte à l’ONU et les ambassadeurs des autres pays arabes veulent prouver qu’ils ne sont pas sourds aux aspirations des manifestants », a déclaré hier un haut responsable des Nations-Unies.



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