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Les pirates de l’Islam et les piratés
Par Jonah Goldberg - Jewish World Review | Adaptation française de Sentinelle 5771 ©
Article mis en ligne le 8 janvier 2011

Depuis des années, on nous a répété combien la religion pacifique qu’est l’islam a été prise en otage par des extrémistes. Qu’en serait-il si c’était l’autre voie qui prévalait ? Pire, qu’en serait-il si les pirates pacifiques perdaient leur tentative de dominer la religion ? Cela semble être certainement le cas du Pakistan. Salman Taseer, un gouverneur pakistanais populaire, a été assassiné cette semaine parce qu’il critiquait la loi sur le blasphème au Pakistan.

En particulier, Taseer a soutenu une femme chrétienne, Asia Bibi, qui a été condamnée à mort pour avoir « insulté Mohammed ».

Bibi avait offert de l’eau à des camarades ouvriers agricoles. Ils refusèrent de la boire parce que des mains chrétiennes rendent apparemment l’eau impropre. Une dispute s’ensuivit. Elle défendit sa foi, ce qu’ils considérèrent comme une agression contre la leur. Ensuite, dit-elle, une foule de ses accusateurs la viola.

Naturellement, un juge pakistanais la condamna à la pendaison pour blasphème.

Et le gouverneur Taseer, qui lui rendit courageusement visite et sympathisa à sa détresse, reçut 40 balles tirées en rafale par l’un de ses gardes du corps.

« Salman Taseer est un blasphémateur et ceci est la punition d’un blasphémateur » déclara Malik Mumtaz Hussain Qadri devant les caméras de télévision lors de son arrestation.

Maintenant, jusqu’à ce jour, il est difficile de dire qui est le pirate et qui l’otage. Après tout, Taseer le modéré était un politicien de premier plan, Qadri un simple garde du corps.

Une personne raisonnable pourrait considérer cette situation tragique et dire qu’il s’agit en vérité d’une preuve de la tentative de détournement de la religion et du pays par les extrémistes.

Sauf que c’est Taseer qui voulait changer le statu quo et Qadri qui voulait le protéger. Les lois sur le blasphème du Pakistan sont dans les codes depuis de décennies, et alors que les sentences capitales judiciaires pour blasphème sont rares, la police et les forces de sécurité les ont appliquées unilatéralement depuis des années.

Et quelle a été la réaction à l’assassinat ?

Beaucoup d’éditorialistes et de commentateurs ont dénoncé le meurtre, mais la réaction du public a été souvent de le célébrer. Un page d’admirateurs de Qadri sur ‘Facebook’ a été interdite alors qu’elle avait suscité des milliers de partisans.

Et quid des représentants officiels de la foi dans le pays ?

Un groupe de plus de 500 autorités parmi les érudits musulmans, représentant ce que l’agence ‘Associated Press’ décrit comme une « école modérée de l’islam » et que le journal britannique ‘Guardian’ appelle les ‘organisations religieuses principales’ au Pakistan ont non seulement célébré le meurtre, mais prévenu qu’aucun musulman ne doit porter le deuil pour le meurtre de Taseer ou prier pour lui.

Ils en sont même allés au point de prévenir les officiels du gouvernement et les journalistes que « celui qui soutient est aussi coupable que celui qui a commis le blasphème », et que donc ils doivent tous tirer « une leçon de la mort exemplaire » de Salman Taseer.

Si c’est cela qui rend compte de la modération religieuse au Pakistan, je pense qu’il est un peu tard pour parler des extrémistes prenant en otage la religion. Celle-ci a depuis longtemps été prise en otage, et cela prend aujourd’hui de plus grandes proportions.

Le Pakistan est un cas particulier, mais il n’est pas un cas unique. En Egypte, des Chrétiens coptes ont été récemment massacrés lors d’une attaque terroriste islamiste. Le gouvernement égyptien, qui a un long passé de brutalité et de meurtres contre sa propre minorité chrétienne, a été suffisamment embarrassé par la concurrence d’islamistes non gouvernementaux pour offrir désormais une protection. Combien de temps cela va-t-il durer est laissé dans l’incertitude.

Mais le Pakistan est particulier parce qu’il détient des armes nucléaires et il est inextricablement lié à la guerre dans l’Afghanistan voisin et plus largement dans la guerre contre le terrorisme. Les relations entre les USA et l’armée pakistanaise demeurent fortes, mais comme nous l’avons vu avec la Turquie, de bonnes relations avec une armée ne sont une assurance contre la perte du soutien d’un gouvernement allié qui devient islamiste. Et il semble improbable qu’un gouvernement puisse longtemps demeurer laïque quand le peuple veut qu’il devienne toujours plus islamiste.

Sadanand Dhume, éditorialiste au ‘Wall Street Journal’ (et mon collègue à ‘l’American Enterprise Institute’), écrit que même « des Pakistanais à l’état d’esprit relativement laïque sont une espèce en danger ».

Pendant que la plupart des bavardages éclairés demeurent muets ou incohérents en se battant pour trouver la manière de fustiger Israël pour tout cela, la question devient bien plus urgente : Comment devons-nous traiter un mouvement ou une nation qui refuse de respecter le cliché essoufflé : « l’islam signifie la paix » ?


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