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Palestiniens sous perfusion financière sans demande de contrepartie adéquate
Hélène Keller-Lind
Article mis en ligne le 28 août 2010
dernière modification le 29 août 2010

Europe ou États-Unis et à un degré bien moindre certains pays arabes servent de planche à billets pour l’Autorité palestinienne mais aussi pour la Bande de Gaza. Et le Quai d’Orsay, par exemple, se félicite d’une gestion selon lui exemplaire. Pourtant tout cet argent est déversé sans que cela soit assorti de conditions pourtant essentielles. Ce qui n’est guère un facteur de paix, tant s’en faut.

Plus de 550 millions annuels pour une population palestinienne de quelque 4 millions et un milliard d’€ de l’UNRWA en dix ans



Le 28 août 9,7 millions d’Euros seront payés par l’Union européenne à l’Autorité palestinienne avec quatre semaines d’avance pour un seul poste : celui d’une aide payée à près de 50.000 Palestiniens pauvres dont plus de la moitié vivent dans la Bande de Gaza. Il y aura don versement de près de 5 millions d’Euros dans la Bande de Gazaaucun contrôle ne s’exerce. D’ailleurs, alors que la somme versée aux Palestiniens de Judée Samarie dépend du nombre de personnes par famille ainsi que de leurs conditions, la somme allouée dans la Bande de Gaza est de quelque 200 € par famille. Si cette aide précise est versée en avance cette année c’est pour permettre aux Palestiniens nécessiteux de célébrer comme il se doit la fin du Ramadan.

Cette somme représente le troisième quart du montant total de cette aide spécifique qui n’est qu’une aide parmi tant d’autres. Comme les allocations versées par l’UNWRA, par exemple, au titre de statut de « réfugié » héréditaire chez les Palestiniens, une exception notable. Cet organisme qui privilégie les Palestiniens a reçu de l’Union européenne à ce titre « plus d’un milliard d’Euros depuis 2000. L’UE n’étant qu’un des bailleurs de fonds. A titre d’exemple, en mai 2009 la richissime Arabie saoudite offrait – seulement – 25 millions de dollars pour la reconstruction du « camp » palestinien Nahr el-Bared au Liban, détruit en parti lors de combats entre Palestiniens et l’armée libanaise. Mais « la Commission européenne est le premier pourvoyeur d’aide financière aux Palestiniens » qui, selon elle, vivent dans « le territoire palestinien occupé. »


Selon l’agence Wafa, « depuis 2007 l’Union européenne a fourni aux Palestiniens une aide totale...d’en moyenne plus de 500 millions d’Euros par an – y compris la société civile et les réfugiés- » La Commission européenne fait état, en effet et pour elle seule, de 436 millions d’Euros pour 2009

Et l’UE précise : « La contribution proposée par la Commission à Charm-el-Cheikh pour l’année 2009 sera comparable à l’enveloppe importante annoncée lors de la conférence des donateurs de Paris de décembre 2007 (440 millions €), qui a été intégralement utilisée en 2008 et complétée par d’autres ressources.  » Le montant est pas précisé ci-dessous.


Par ailleurs, explique la Commission, « à Gaza, PÉGASE est actuellement utilisé pour l’approvisionnement en carburant destiné à la production d’électricité [ ce qui a été suspendu, Salam Fayyad ayant demandé ces fonds, d’où les coupures d’électricité à Gaza causées par l’Autorité palestinienne, le versement d’allocations sociales à 24 000 familles vulnérables et le paiement des salaires et des retraites de plus de 28 000 fonctionnaires et retraités. Depuis sa création en janvier 2008, PÉGASE a permis d’apporter une aide de plus de 550 millions € aux Palestiniens (421 millions € provenant de fonds communautaires ; 130 millions € fournis par d’autres bailleurs de fonds).


Quant au gouvernement français, il s’est engagé en 2007 à verser directement 200 millions d’Euros sur trois ans, soit quelque 67 millions par an.
Soit un versement annuel de la France d’environ 120 millions par par an auxquels on peut ajouter les subventions de l’Agence française de Développement (AFD) :
120 millions d’euros de subventions pour les Territoires palestiniens, de 1998 –date de l’implantation de l’AFD sur place- à 2007. Puis 75 millions d’euros sur 3 ans à partir de 2008 .


Et il offre quelques petits extras. Comme, à la mi-juillet, « un lot de treillis de l’armée française destinés à équiper cette unité [ la garde présidentielle ] des forces de sécurité palestiniennes. Cette donation entre dans le cadre du programme d’assistance de la France aux services de sécurité palestiniens. »

Une économie florissante sous perfusion insuffisante selon les Palestiniens



Le Quai d’Orsay peut se féliciter que l’économie palestinienne en Judée Samarie, sous perfusion européenne ou française, entre autres, se porte bien et enregistre une croissance spectaculaire. Alors que la France et l’Europe connaissent une crise économique. Il est vrai qu’il y a eu progrès, à coup de millions versés, et que depuis deux ans l’Autorité palestinienne détourne moins les millions qui lui sont versés en principe pour assurer le bien-être de ceux dont ils ont la charge.

Mais ces sommes ne sont pas suffisantes, réclame une Autorité palestinienne insatiable qui aurait tort de ne pas se gêner.... Le représentant de l’UE auprès de l’Autorité palestinienne affirme, en effet, que « cela ne fait aucun doute qu’elle a dû faire face à une crise de liquidités. » La faute « aux » donateurs qui ne sont « pas toujours prévisibles, » selon lui, mais pourtant, « dans l’ensemble, les contributions de l’UE restent les mêmes qu’en 2009. » A noter qu’un organisme a été créé pour collecter et transmettre ces fonds et PEGASE a un coût de fonctionnement qui ne doit pas être négligeable.

Et ce même Roy Dickenson rassurait à la mi-août : Catherine Ashton annonçait l’arrivée imminente de 41 millions d’Euros

A titre de comparaison : 70 millions de l’UE pour 20 millions de Pakistanais


Alors que ce sont près de 20 millions de Pakistanais qui sont touchés par les inondations et la mousson d’août et qu’il y a dans ce pays une véritable crise humanitaire avec des gens qui n’ont plus rien et n’ont souvent rien à boire ni bien entendu à manger, l’UE débloque 70 millions d’Euros auxquels viennent s’ajouter des contributions de pays membres. Pour la France, 2 millions 117.500 Euros

Cette même France qui vient de signer, par exemple, « une convention de financement de 700.000 euros destinés au projet «  Préservation et valorisation du patrimoine palestinien » c’est-à-dire un musée à Bethléem On appréciera l’urgence humanitaire respective dans ces deux cas.

Le 15 juillet le consulat de France à Jérusalem signait un autre accord pour l’attribution de bourses cette fois avec une nouvelle université palestinienne, située à Gaza Le montant n’est pas spécifié. « Cet accord complète notre coopération éducative à Gaza, région dont l’avenir repose sur les épaules d’une population très jeune, vivant dans des conditions souvent très difficiles. C’est pourquoi il est important d’y soutenir l’enseignement à tous les niveaux (primaire, secondaire et tertiaire) et dans tous les systèmes (gouvernemental, privé et UNRWA).

On peut ainsi multiplier les exemples et trouver le détail édifiant de toutes les largesses palestiniennes récurrentes du Quai d’Orsay versées par le biais du consulat de France à Jérusalem sur son site


États-Unis : 400 millions de dollars



Lors de la visite de Mahmoud Abbas à Washington le Président Obama lui avait offert une aide de 400 millions de dollars. En dépit d’une incertitude concernant l’utilisation des fonds versés... Mais, et cela est une différence de taille, les États-Unis se préoccupent de l’incitation palestinienne à la violence anti-israélienne et la condamnent. Ce qui n’empêche pas Mahmoud Abbas de mentir effrontément au Président de la première puissance du monde à ce sujet Cela montre à quel point le soutien béat de nombre d’Européens conforte ceux qui restent des assistés dans des postures arrogantes. Et malheureusement irrédentistes.

Banque Mondiale


La Banque Mondial n’est pas en reste. Elle vient de décider de donner 7 millions de dollars supplémentaires pour un projet de retraitement des eaux usées à Gaza. Soit, depuis 1993 un total de 26 millions 600.000 dollars pour ce type de projet.


Une aide quasi inconditionnelle



On aurait pu croire que cette aide serait assortie de conditions devant favoriser l’établissement de la paix. Il n’en est hélas, rien. Ainsi, l’Union européenne rassurait récemment l’Autorité palestinienne : les fonds promis seraient versés sans pour autant y mettre comme condition un retour à la table des négociations avec Israël....Les deux ne sont «  absolument pas liés  » affirmait le représentant de l’Union européenne à Jérusalem, Roy Dickenson. (C’était avant l’annonce de cette reprise obtenue au forceps par les Etats-Unis) Et il rappelait que « nous utilisons cet argent pour poursuivre le plan de construction d’un État palestinien sur deux ans de Salam Fayyad [ Premier ministre palestinien ] ».


Il précisait : «  l’aide est donnée pour éliminer la pauvreté chez les Palestiniens, pour garantir des services publics centraux, pour renforcer les institutions d’un État palestinien naissant. Cela doit se faire, indépendamment du fait qu’il y ait des négociations ou pas. »


Il est étonnant que l’UE veuille «  éliminer la pauvreté chez les Palestiniens  ».... alors que la pauvreté n’est pas totalement éliminée dans les pays donateurs de l’UE, tant s’en faut et comme on le voit actuellement avec le sort des Roms roumains ou bulgares qui s’expatrient pour tenter de trouver un sort meilleur dans d’autres pays, dont la France.

L’UE qui soutient ce plan de deux ans de Salam Fayyad soutient l’Autorité palestinienne à coups de centaines de millions d’Euros depuis des lustres. Pour un résultat nul jusqu’à très récemment. Si ce n’est l’enrichissement invraisemblable de dirigeants palestiniens. Alors si elle a déversé tant d’argent sans contrôle jusqu’ici et s’en lave les mains, en quoi serait-elle plus apte aujourd’hui à vraiment vérifier l’utilisation des fonds énormes dont il est question. Ce qu’elle ne fait pas.

Ainsi une partie de l’argent versé contribue à financer une éducation à la haine, que ce soit par la télévision officielle palestinienne ou dans ses manuels scolaires. Entre autres exemples de détournements

Or il semble que le consul qui représente l’État français auprès des Palestiniens ne soulève jamais ni la question de l’enseignement de la haine, la glorification du terrorisme ou la captivité de l’otage franco-israélien Guilad Shalit. Jamais officiellement. Pas plus, d’ailleurs, que la nouvelle Représentante de l’Elysée auprès des Palestiniens.

Quant à la corruption, elle n’a pas entièrement disparu, loin delà. En février dernier Fahmi Shabaneh, le Monsieur anti-corruption palestinien avait averti que si celle-ci continuait, alors le Hamas avait toutes les chances de gagner des élections en Judée Samarie.

Par ailleurs, parmi les conditions il aurait été essentiel de demander que la loi palestinienne condamne enfin les crimes dits « d’honneur » dont sont victimes les femmes palestiniennes. Ce qui n’est toujours pas le cas.

Ou que l’Autorité palestinienne ne mette pas au chômage quelque 35.000 Palestiniens en leur interdisant de travailler dans les implantations israéliennes. Ce qui touche, entre autres, 6.500 femmes à revenus très modestes peu susceptibles de retrouver un emploi . Elles « n’ont qu’à » s’inscrire auprès des services sociaux, répliquaient leurs dirigeants. Qui demanderont aux donateurs une enveloppe encore plus conséquente de ce fait. Ce qui reviendra pour ces donateurs à financer cette mise au chômage de Palestiniens par leurs dirigeants bien nourris au nom de leur «  dignité  » ( sic) . Donateurs qui financent déjà cette campagne, d’ailleurs puisque cela fait partie des institutions palestiniennes et a fait l’objet de lois....Et cela va de pair avec le boycott des produits venant des implantations ou qui y ont transité, quelles qu’en soient les conséquences négatives pour la population palestinienne... Avec ce même financement, bien entendu, l’Autorité palestinienne étant assistée.

Bernard Kouchner remet le couvert




Compte tenu de tout ce qui précède, il est donc ironique de lire les dernières déclarations de Bernard Kouchner du 27 août 2010 devant les ambassadeurs de France
« Un accord de paix doit intervenir d’ici un an ? Nous devons y contribuer, à notre échelle et à celle de l’Europe :

d’abord en rappelant de manière équilibrée aux parties la nécessité d’avoir le courage de la négociation, dans le respect des paramètres bien connus du règlement.

ensuite en organisant la deuxième conférence d’aide au peuple palestinien, à la suite du succès reconnu par tous qu’avait été sa première édition en décembre 2007. Et elle aura lieu dans ces mêmes murs, comme en 2007. »

L’UE ne favorise pas la paix, bien au contraire


Comment, en effet, compte tenu de toutes ces largesses sans conditions, ne pas comprendre que Mahmoud Abbas ait tant traîné les pieds pour accepter de reprendre du bout des lèvres des négociations directes...Qu’avait-il à perdre en refusant ? Et il se sent les coudées tout à fait franches pour mettre des préconditions après avoir accepté pour la forme... Là encore, qu’a-t-il à perdre ? De fait l’UE et la France effectuent un travail de sape par rapport aux efforts de la diplomatie américaine.



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