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L’identité nationale israélienne, son concept, ses évolutions futures,
B.Ramas-Muhlbachpour : http://lessakele.over-blog.fr et www.aschkel.info
Article mis en ligne le 17 janvier 2010

Ce 10 janvier 2010, le Premier Ministre israélien a décidé de fermer la frontière sud d’Israël qui sépare l’Etat hébreu de l’Egypte pour « préserver le caractère juif et démocratique d’Israël ». Estimant logiquement qu’une immigration massive de personnes africaines était susceptible de remettre en cause cette spécificité, le Premier Ministre a annoncé : « Nous ne pouvons laisser des dizaines de milliers de travailleurs en situation irrégulière s’infiltrer en Israël par la frontière sud et inonder notre pays de clandestins étrangers ».

L’exercice par l’Etat d’Israël de sa souveraineté, suppose effectivement une délimitation de son espace étatique et un strict contrôle de ses frontières dont l’étanchéité garantit la protection. Ainsi, et grâce au principe d’intangibilité des frontières, l’Etat est stabilisé, les populations qui demeurent à proximité sont sécurisées, et l’Etat juif est en mesure de faire respecter son intégrité territoriale et son droit inaliénable à une existence indépendante.

Si les membres de la nation juive ont fait le choix de s’autodéterminer en terre d’Israël, c’est pour gérer eux-mêmes leur devenir et partager ensemble les mêmes valeurs et les mêmes repères identitaires ou culturels, historiques. Pour sa part, l’Etat d’Israël nourrit cette identité nationale sur le territoire à travers le mode éducatif, les supports médiatiques et plus généralement par ses actions quotidiennes, de telle sorte que le peuple d’Israël éprouve constamment le sentiment d’appartenance à la même communauté humaine. Bien naturellement, la préservation de cette identité nationale exige de l’Etat d’Israël qu’il exerce un parfait contrôle des flux migratoires.

De même, et dans son rôle de maintien de la cohésion nationale, l’Etat d’Israël prend en charge la sécurité de ses ressortissants et tente autant que faire se peut, de les délivrer du joug de leurs oppresseurs, dans quelque endroit qu’ils se trouvent. Le 13 janvier 2010, un groupe d’israéliens a organisé en liaison avec le Ministre de l’Intérieur Eli Yishai, le rapatriement d’une femme juive (et de ses quatre enfants) résidant dans la bande de Gaza, retenue contre son gré par la famille de son mari arabe qui la maltraitait.

L’identité nationale israélienne s’exprime également par le formidable exemple de spontanéité et de générosité illustré lors de l’envoi à Haïti, d’une délégation composée de médecins et d’infirmières chargés de dresser un hôpital de campagne avec une unité de soins intensifs, une salle d’opération, une pharmacie et un laboratoire, et ce, sans oublier de participer à la recherche de personnes disparues.

Enfin la préservation par l’Etat juif de l’identité nationale peut prendre la forme de décisions de justice qui sanctionnent les ressortissants ayant porté atteinte, par leurs paroles ou leurs actes, à l’Etat juif. Il en a été ainsi ce même 13 janvier 2010, lorsque le sheikh Raed Salah, chef de la branche nord du Mouvement islamique a été condamné à neuf mois de prison outre six mois avec sursis pour émeute et agression d’un officier de police, qu’il a été condamné à indemniser à hauteur de 7500 shekels pour lui avoir craché dessus. Le Président du parti Balad Jamal Zahalka a certes critiqué cette décision en la qualifiant de persécution politique : « Il s’agit là d’une sentence politique qui est une vengeance politique dont le but est la persécution politique », mais ce responsable politique doit bien comprendre le sens du respect dû à chacun dans la philosophie juive près de six fois millénaire.

En fait, les ennemis d’Israël peinent à comprendre qu’Eretz Israël (tout comme le rappelle la déclaration portant fondation d’Israël) « est le lieu où naquit le peuple juif. C’est là que se forma son caractère spirituel, religieux et national. C’est là qu’il réalisa son indépendance, créa une culture d’une portée à la fois nationale et universelle et fit don de la Bible au monde entier ». Il appartient donc naturellement à l’Etat juif de maintenir cette cohésion nationale et d’assurer la transmission aux générations à venir, de ce qui constitue sa spécificité.

L’Etat d’Israël ne doit donc pas tomber dans le piège des pays européens qui ont renié leur spécificité propre en imaginant que les ressortissants du continent n’étaient qu’un agrégat de populations sans identités spécifiques, sans âmes, que l’on n’appréhende qu’au regard de la seule qualité d’agent économique.

Les pays d’Europe ont effectivement choisi collectivement de renoncer à leur souveraineté spécifique en abandonnant leur monnaie, leurs frontières, leur service national, ou encore leur législation propre au profit de législations dont la norme est européenne. Ils ont alors transformé le continent en un vaste espace exclusivement guidé par les règles économiques.

Aujourd’hui, les pays européens découvrent l’erreur qui a peut être été commise par l’abandon de leurs identités nationales respectives et du corpus de valeurs historiques sur lequel ils se sont construits.

Pour essayer de faire machine arrière, le Ministre de l’Immigration français Eric Besson a lancé son grand débat sur la question de l’identité nationale française, pour favoriser la construction d’une vision partagée tout en soutenant que le débat n’est pas uniquement focalisé sur l’immigration et l’Islam. Il en est de même de l’Italie qui découvre l’absence d’homogénéité de ses classes scolaires et qui a décidé, le 8 janvier 2010, de limiter à 30% le pourcentage d’étrangers dans chaque classe. Bien évidemment, l’identité nationale n’est pas un objet de discussion théorique mais bien un concept qui doit être cultivé à chaque instant au sein de la nation...

Plus gênant, les institutions européennes n’entendent pas respecter les identités nationales des différents pays de l’Union à l’instar de la Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH) qui a déclaré illégales les lois anti-terroristes du Royaume-Uni permettant à la police d’interpeller et de fouiller des personnes sans avoir à prouver qu’elles agissent de manière suspecte. Le ministre de l’Intérieur britannique, Alan Johnson, a fait appel de cette décision mais le problème se situe ailleurs. Il en est de même lorsque la Commission de Bruxelles s’indigne de la réaction du Président de la République Française Nicolas Sarkozy dans sa critique du constructeur automobile Renault qui entend assembler les pièces de la nouvelle génération de Clio électrique en Turquie. Ce modèle européen pourra certainement fonctionner à condition d’instituer, aux côtés de la Déclaration des Droits de l’Homme, une Convention des Devoirs de l’Homme.

En tout état de cause, la disparition des identités nationales européennes pourrait être une opportunité pour accorder la nationalité israélienne aux juifs qui résident dans les pays européens, l’identité nationale israélienne ayant vocation à être partagée par l’ensemble des membres du peuple d’Israël, y compris pour ceux qui vivent en diaspora. Personne ne sera bientôt plus en mesure de suspecter une quelconque double allégeance.


Commentaires

Bonsoir Bertrand,

le dernier point mériterait débat : d’abord, cette nationalité est accordée, pour peu que l’impétrant en fasse la demande. Or, elle stipule une résidence variable sur place (minimum 4 mois/an ce qui n’est pas le bout du monde !), qui vaut pour le fait de contribuer physiquement, financièrement et autres (militairement au besoin, en tout cas via l’impôt), à la présence juive sur sa terre ancestrale. A partir d’un terreau commun. Que l’Israélien entrant ait des activités à l’extérieur, cela reste à son libre choix. Mais il dispose d’un ancrage jugé suffisant sur la terre à laquelle il prétend.

Distribuer à tout-va la nationalité à tout membre de la Diaspora n’impliquerait d’aucune façon cette adhésion, cette fusion dans un creuset commun. A la limite, n’importe quel trublion psychopathe, ou antisioniste convaincu pourrait la réclamer de la même façon (ce qui est déjà le cas), en s’exemptant de toutes les difficultés, donc, précisément de ces devoirs, qui ne font plus partie de la définition occidentale. En s’ancrant dans un arbitrage droits et devoirs, on a encore une chance que certaines règles soient souscrites.

Comme disait un de mes amis, Roland Dajoux, c’est là encore confondre « identité et nationalité » et c’est, sans doute, le parfait travers des débats français sur la question, puisqu’on passe, sans sourciller, d’un registre à l’autre. Ceux qui disposent de la nationalité française et de la présence sur le sol, l’obtiennent automatiquement, sans nécessairement adhérer à un projet de vie collective, ou identité, quelle que soit sa nature, culturelle, ou politico-culturelle : les droits de l’homme et de la femme, la prééminence du respect de cet etat et de ses lois sur toutes autres considérations ethniques, originelles, et donc « identitaires ». En un mot, un minimum de civisme. de civilité. Les référentiels restent externes à mesure que « l’intégration » économique ou résidentielle se réalise. On est là, tout en vivant dans un pays imaginaire, mythifié, ailleurs. Et c’est suffisant pour enclencher les phénomènes de désintégration massive. L’Algérie est plus grande et plus belle, nul besoin d’y vivre ou d’en subir les travers.

Et pour que cette cohésion s’impose, il faut des creusets, creusets que les sociétés multiculturelles occidentales se font fortes de faire disparaître les uns après les autres, comme le service militaire, les valeurs « républicaines » de l’école, ou même, les partis et syndicats ouvriers, éclatés entre le FN et l’islamisme militant du MRAP et autres officines des Frères Musulmans, réclamant du Halal au service des ressources humaines.

Donc, il est bon qu’Israël ne cède pas à ces sirènes de la désintégration morale des sociétés occidentales, en cherchant des justificatifs de l’être israélien dans l’accomplissement d’une vocation juive qui, jusqu’à ce certain point, demeure virtuelle (religieuse, culturelle, pas forcément actée).

Bon, je prends aussi ta remarque pour un pied de nez ironique /à ce qui se délite ici. Mais raison de plus pour ne pas adapter une identité « israélienne » désincarnée, globalisée et parfaitement soluble dans toutes les autres, sans feu ni lieu !

Commentaire n°1 posté par Gad



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