"Bernard Kouchner se rend aujourd’hui au Caire, où il restera deux jours, afin de rencontrer ses homologues égyptien, espagnol, tunisien et jordanien et d’avoir avec eux une séance de travail qui portera notamment sur l’Union pour la Méditerranée (UPM).

Les réunions ministérielles dans le cadre de l’UPM ont repris. Il convient de veiller, avec la coprésidence égyptienne et la Présidence espagnole de l’Union européenne, à maintenir cette dynamique de rencontres de haut niveau comme à préparer un certain nombre de décisions ayant trait aux institutions de l’UPM, notamment à la mise en place du secrétariat général, à Barcelone.

Bernard Kouchner avait déjà reçu ses homologues égyptien et espagnol à Paris le 29 novembre 2009 pour travailler sur ces sujets institutionnels.

Le ministre s’entretiendra par ailleurs avec A. Aboul Gheit et d’autres responsables politiques égyptiens, ainsi qu’avec le Secrétaire général de la Ligue Arabe, Amr Moussa.

Ces entretiens permettront de traiter des différents sujets évoqués notamment pendant la visite en France du président Moubarak, le 14 décembre dernier. La France et l’Egypte recherchent activement le moyen de relancer ensemble et rapidement les négociations de paix entre Israël et l’Autorité palestinienne.

Je vous rappelle l’intensité des relations bilatérales franco-égyptiennes qu’ont illustré au cours des 2 dernières années les 7 visites en France du président Moubarak et les 5 visites en Egypte du président de la République.

La diversité de ces relations sera notamment illustrée cette année par l’Année franco-égyptienne de la Science et de la technologie qui comprendra plus de soixante évènements en France et en Egypte. Six grands axes scientifiques sont concernés : science de l’information et de la communication, développement durable (énergies renouvelables, eau, environnement, changement climatique, agriculture), espace, énergie nucléaire, nouvelles technologies au service de l’archéologie et santé.

L’année franco-égyptienne de la science vise à promouvoir la coopération entre les deux pays dans le domaine de la science et de la technologie, d’approfondir les liens entre les institutions d’enseignement supérieur et de recherche des deux pays et de créer des projets de recherche méditerranéens dans le cadre de la coprésidence franco-égyptienne de l’Union pour la Méditerranée."

(Maintenant que l’Espagne préside le Conseil de l’Union européenne, qui co-préside l’Union pour la Méditerranée avec M. Moubarak ?)

Cela sera notamment l’une des questions qui va être évoquée, parce qu’une autre question se pose en amont : comme nous l’avons salué il y a quelques jours à peine, l’Espagne a pris ce qu’il est désormais convenu d’appeler la Présidence tournante de l’Union européenne. Votre question en appelle donc également une deuxième, sur l’articulation des responsabilités des uns et des autres dans le cadre de la mise en oeuvre de la nouvelle architecture institutionnelle européenne issue du traité de Lisbonne. Il faut effectivement que l’on en parle pour voir comment les choses vont se développer. C’est précisément ce à quoi Bernard Kouchner se livrera avec ses homologues espagnol, égyptien, tunisien et jordanien.

(Est-ce que lors de ces entretiens au Caire le ministre évoquera la possibilité d’une conférence internationale qui pourrait avoir lieu à Paris ? Plusieurs sources font état de cette conférence qui aurait lieu à la fin du mois de janvier ou au début du mois de février.)

J’en ai déjà parlé à plusieurs reprises. Quel est l’enjeu et qu’y a-t-il derrière ? L’enjeu vous le connaissez tous, c’est évidemment la reprise du dialogue israélo-palestinien, l’amorce de négociations. C’est là où est l’urgence, c’est là où est la priorité. Nous estimons qu’il n’y a pas de temps à perdre. Naturellement, il faut engager au plus tôt cette dynamique, c’est le message que nous portons, que nous répétons depuis déjà un certain temps, et il va de soi que dans ce cadre-là, notre proposition, dont je rappelle qu’elle avait été formulée la première fois par le président de la République à la fin du mois d’août de l’année dernière, est naturellement toujours sur la table et plus que jamais compte tenu de l’urgence qui s’attache à la reprise de cette dynamique. Naturellement, Bernard Kouchner aura l’occasion de le rappeler à ses interlocuteurs lorsqu’il sera question de ce dossier sur lequel vous savez combien nous sommes mobilisés.

(Est-ce que vous avez eu un accord américain sur la proposition française d’une conférence sur la paix au Proche-Orient ?)

Nous avons avec nos amis et partenaires américains des accords qui sont très larges. D’abord sur l’objectif, la reprise des discussions, des négociations et surtout la remise en marche des dynamiques que nous appelons les uns et les autres de nos v˛ux et deuxièmement, sur le soutien aux efforts que les uns et les autres peuvent faire dans ce cadre-là. Nous travaillons ensemble et nous travaillons surtout ensemble vers le même objectif.

(Est-il prévu dans les structures de l’Union pour la Méditerranée de remplacer la présidence égyptienne ? Est-ce pour cela que Bernard Kouchner va rencontrer son homologue tunisien ?)

Nous sommes en situation de co-présidence. Sur la manière dont les choses vont très précisément être engagées, il faut attendre les discussions du Caire pour voir comment elles vont se développer. Ce qui est important, ce sont deux choses. La première c’est qu’on en parle, qu’on parle de ces questions-là ensemble. Le deuxième point qui me paraît également important c’est notre souci d’efficacité et de résultats. Laissons donc nos ministres se rencontrer au Caire.

(Lady Ashton sera t-elle présente en Egypte ?)

Non, pas à ce stade.

(L’idée est-elle toujours d’inclure le Quartet ?)

Notre préoccupation est de faire une proposition et de marquer notre disponibilité si celle-ci peut-être utile. Le format, le périmètre devront être rediscutés. Il faut réamorcer une dynamique. Notre souci est également d’être disponibles et efficaces. Il faut donc être très ouvert et à l’écoute, d’où l’importance de ce déplacement de Bernard Kouchner au Caire.