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« Arbeit Macht Frei »
Par Simon Frajdenrajch, analyste
Article mis en ligne le 19 décembre 2009

Fils de déportée, je ne dois ma présence au monde qu’au courage – et à la jeunesse – d’une femme dont la famille a été « éliminée », réduite en esclavage puis cendres à Auschwitz. Hier, des malfaisants ignobles ont voulu encore une fois assassiné la mémoire de mes grands-parents, des proches que je n’aurai jamais connus à cause de leurs prédécesseurs de la même engeance.

Un million et demi d’êtres humains, juifs et tsiganes, après les prisonniers russes qui « firent l’ouverture » du camp n°1 d’Auschwitz, y ont été assassinés de sang-froid, suivant une méthode industrielle toute germanique, sous le regard plutôt bienveillant d’une population polonaise nourrie au lait de l’antisémitisme.

Mais comme Auschwitz est le symbole de l’inhumanité dans toute son horreur, et que ce frontispice « Arbeit Macht frei » est la substantifique moëlle de cette ironie de l’anéantissement, il fallait le faire disparaître, avant même que les témoins encore vivants n’aient disparu.

Les agences de presse se sont empressées de déclarer que cet acte était « probablement commandité par un collectionneur » !? De qui se moque-t-on ?
Interrogé hier, Serge Klarsfeld répondait avec clairvoyance que ce frontispice sera probablement détruit, on ne le retrouvera pas, il sera fondu, réduit en cendres lui aussi.

On pourrait en forger un autre, pour remplacer l’original ? Ce serait farce, hein !
Les faussaires de l’histoire auraient alors beau jeu de répandre que la Shoah est une « fabrication », « a forgery » comme disent les anglo-saxons.

Pour que le crime soit presque parfait, il faut que la mémoire s’efface. Complètement ?
Voilà un objectif impossible.
La Shoah est probablement le crime antisémite le plus documenté de tous ceux, et ils sont nombreux, commis au 20ème siècle. C’est du moins une proposition que je tiens de la bouche d’Elie Wiesel lui-même, à la fin d’une conférence donnée à la Sorbonne en décembre 2002.

En 2009, presque jour pour jour, c’est un représentant du Hezbollah libanais, invité dans le grand amphi de la Sorbonne, temple de nos « humanités » à la française, qui intervenait sous les vivats des « indigènes de la République ».
Ceux-là, perdant toute vergogne, rejetèrent avec violence les représentants de l’Union des Etudiants juifs de France, venus protester contre cette intrusion intolérable du représentant d’une organisation terroriste qui a juré la disparition d’Israël, refuge légitime du Peuple juif.
Et personne, ou presque n’a rien trouvé à redire, pas même la représentante du doyen.

Nous vivons une époque formidable !

Les actes antisémites ont doublé en France depuis le début de l’année.
Les Français devraient se souvenir que tous les pays qui ont fait fuir leurs Juifs se sont irrémédiablement appauvris peu après leur départ.

Nos dirigeants devraient y repenser : songer que les synagogues, les centres culturels juifs, les célébrations organisées par la communauté juive lors des fêtes religieuses doivent se faire sous la protection de la police, est-ce normal ?

Mon père me racontait l’atmosphère de sa Pologne natale.
J’ai plus ou moins l’impression de revivre ce cauchemar.

Joyeux H’anoukah !

Dr Simon Frajdenrajch,
le 18 décembre 2009



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