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Qui va arrêter l’Iran
Mordechai Kedar | www.informazionecorretta.it - Adapté par Danielle Elinor Guez (merci)
Article mis en ligne le 14 novembre 2009

Dans cette période riche en événements, le débat mondial qui porte sur le nucléaire iranien est provoqué par la peur des ayatollahs et de leurs actions incompréhensibles et imprévisibles. En outre comme nous l’avons vu dans les années 80 durant la guerre Iran-Irak, pour les ayatollahs le nombre de victimes ne compte pas, que ça soit les leurs ou celles des autres.

La combinaison de tous ces facteurs a isolé les dirigeants iraniens, de sorte que la majorité des chefs d’états occidentaux évitent de se faire immortaliser sur des photos avec eux.

Ces dernières semaines, le niveau de tension dans le monde a encore augmenté depuis que l’Iran a refusé de signer l’accord de compromis proposé par les états occidentaux sur l’enrichissement de l’uranium. En vertu de cet accord, l’Iran aurait dû envoyer à la Russie les trois quarts de l’uranium qu’il a enrichi pour que la Russie ensemble avec la France l’amène à un niveau d’enrichissement d’environ 20 %, c’est le niveau prévu pour alimenter des réacteurs nucléaires servant à la production d’électricité et à la recherche.

Il était prévu que l’Iran accepte cette proposition à bras ouverts car elle aurait pu ainsi neutraliser la menace de sanctions et les conséquences qui en découlent et la menace d’éventuelles représailles militaires. En plus, cela lui aurait permis de conserver une quantité importante d’uranium (le quart restant), avec la possibilité même de continuer à l’enrichir secrètement à des fins militaires.

Alors que beaucoup d’analystes occidentaux avaient abandonné l’hypothèse des sanctions et des actions militaires contre l’Iran et commençaient à réfléchir à comment affronter le problème du nucléaire iranien, voici que de manière surprenante, l’Iran a rejeté toute leurs spéculations en refusant d’accepter le document produit en Occident et en réclamant des modifications qui l’auraient rendu inconsistant. Les états occidentaux ne sont évidemment pas d’accord mais entre-temps personne n’ose faire de réelles pressions sur l’Iran. Tout le monde attend de voir ce que dira et fera le président américain Obama, actuellement engagé dans des consultations interminables et épuisantes sur la politique américaine en Afghanistan. D’après lui, nous n’avions vraiment pas besoin du dossier iranien en ce moment.

Le refus de l’Iran d’accepter le compromis a mis Obama dans un sérieux embarras. Depuis qu’il a été élu il y a plus d’un an, il a construit sa politique étrangère sur le dialogue et a exprimé à plusieurs reprises qu’il était prêt à ouvrir des négociations avec l’Iran pour éviter qu’elle ne produise la bombe atomique.

En revanche les Iraniens estiment qu’ils ont le droit de produire la bombe atomique tout comme l’Inde, le Pakistan et la Corée du Nord qui l’ont déjà sans parler d’Israël qui d’après eux en posséderait plus de 200.

Obama sait bien que dans le dialogue avec l’Iran, les positions respectives initiales sont si éloignées les unes des autres qu’elles empêchent toute possibilité d’arriver à un accord sans que l’une des deux parties ne se soumette à l’autre. Donc il évite des négociations directes sans médiateur dans lesquelles il risquerait de perdre son prestige. En cas d’échec en effet, les Américains pourraient être contraints d’engager une action concrète contre l’Iran, au moins pour rendre crédibles les déclarations d’Obama selon lesquelles il ne faut pas permettre à l’Iran d’avoir des armes nucléaires.

Ainsi Obama est resté sur sa position de la déclaration du Caire, sur sa volonté de dialogue avec l’Iran et sa volonté d’ouvrir une page nouvelle et non violente avec le monde musulman. Pour les Iraniens, il est clair que le président américain ne veut pas ni n’est en mesure de prendre des mesures énergiques telles que des sanctions ou des opérations militaires.

Obama ne s’est pas rendu compte de la contradiction entre ses prises de position contre la nucléarisation de l’Iran d’une part et d’autre part son désir de résoudre les problèmes des États-Unis avec le monde musulman en établissant avec l’Iran un dialogue sans préjugés. Et il est tombé tout droit dans le piège.

Le président américain, dans sa naïveté, n’avait pas prévu le refus de l’Iran devant la proposition aussi généreuse qu’absurde qui lui aurait permis d’enrichir de l’uranium à l’insu du monde. C’est pourquoi Obama est aujourd’hui en grande difficulté. Il sait ce que tout le monde sait : que l’Iran nucléarisé jettera le monde dans la tourmente, mettra fin à l’hégémonie occidentale dans la politique internationale et mettra en danger constant la stabilité des Pays du golfe et l’industrie pétrolifère. Si l’Iran devient un état nucléarisé, chaque déclaration de ses dirigeants risquera de faire monter le prix du pétrole, de déstabiliser l’économie mondiale et lui donnera la possibilité d’opposer son veto à chaque acte politique et économique qui ne lui plaira pas.

Le président iranien lors de son dernier discours à l’Assemblée Générale de l’ONU, a déclaré en termes non équivoques qu’il faut réorganiser la structure du Conseil de Sécurité dans lequel actuellement plusieurs états occidentaux ont une position prééminente, grâce à leurs sièges permanents, qui leur permet de diriger le monde. Il voulait dire que l’Iran veut un siège permanent et le droit de veto.

Ce scénario empêche les dirigeants européens de dormir car ils pourraient ainsi se retrouver confrontés à des revendications absurdes de la part de l’Iran et à l’afflux incontrôlé et inexorable d’immigrés musulmans sur le vieux continent. Aujourd’hui cependant le leadership européen cherche à freiner l’immigration musulmane et frémit devant l’aspiration iranienne à la renforcer par la menace de missiles à têtes nucléaires capables d’atteindre n’importe quelle ville européenne. L’Iran pourrait aussi exiger de la part des états européens qu’ils lèvent toute limitation à la construction des mosquées, qu’ils acceptent les vêtements islamiques pour les femmes ainsi que l’éducation et la charia pour leur communauté : ces revendications, si elles étaient acceptées, accéléreraient le processus d’islamisation de l’Europe déjà bien en place.

Israël aussi doit s’inquiéter d’un Iran nucléarisé qui pourra revendiquer l’arrêt du soutien occidental à l’État juif aussi bien du point de vue de la sécurité qu’en termes politique, économique, académique et culturel. Car pour apaiser l’Iran, une campagne de boycott contre Israël pourrait être mise en place. Par conséquent, il n’est pas nécessaire qu’Ahmadinejad utilise les armes nucléaires contre Israël, il suffit qu’il menace d’y recourir pour que l’Occident gèle ses relations avec l’État juif jusqu’au point de l’abandonner à son destin.

Combien de temps Israël peut-il survivre sans exporter ses produits à l’étranger ou importer du carburant et des pièces détachées pour ses machines ? Comment fera-t-il si les états européens, à la merci du chantage iranien empêchent l’entrée de ses citoyens en Europe ? Dans un monde où l’Iran s’impose comme puissance nucléaire, une situation de ce type n’a rien d’irréel.

Aujourd’hui le monde se rend compte du danger iranien et se demande si à l’avenir ce n’est pas l’Iran qui dictera les règles de la politique internationale. À Washington l’embarras est grand et les Américains ont la désagréable sensation que la situation leur échappe des mains.

L’Afghanistan et le Pakistan sont déchirés par le terrorisme et les Talibans relèvent la tête de plus en plus ; le Yémen est en train de s’écrouler à cause de l’intervention iranienne dans le coup d’état chiite dans la région de Saada ; au Liban, cinq mois après les élections le gouvernement n’a pu être formé qu’après seulement que le Hezbollah ait obtenu le droit de véto grâce à la pression iranienne ; l’Irak a peine à survivre sous l’emprise inexorable de l’Iran ; la Turquie est passée dans le camp iranien avec les armes de l’OTAN, le Soudan est en cours de démantèlement avec le risque qu’il redevienne le centre du terrorisme international, la Somalie continue d’être une base aussi bien pour les terroristes internes que pour les pirates de l’océan Indien ; Gaza reçoit à nouveau des missiles iraniens, la Corée du Nord a repris son projet nucléaire et on suppose qu’il existe en Syrie un autre centre nucléaire actif dont nous ne savons rien.

Il y a trop de régions déstabilisées par l’argent et les armes iraniennes : le monde doit décider s’il laisse l’Iran continuer à agir comme « un boulet de canon incontrôlé » qui bouleverse l’ordre mondial ou bien s’il tape du poing sur la table en hurlant : « à présent ça suffit ! ».


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