Israël a autorisé à la totalité des cercles dirigeants de Syrie, du Liban et de Jordanie –quelques 500 fonctionnaires - d’entrer dans le pays pour la première conférence générale du Fatah depuis 25 ans qui s’ouvre mardi 4 août à Bethlehem. On trouve parmi eux des terroristes notoires responsables d’attaques multiples et meurtrières contre des Israéliens.
Les sources militaires et de renseignement de DEBKAfile rapportent que les agences de sécurité d’Israël critiquent gravement la décision du Premier Ministre Benyamin Netanyahou et du Ministre de la Défense Ehud Barak pour s’être soumis aux pressions américaines extrêmes exigeant d’ouvrir les portes à ce vaste flux de radicaux palestiniens. Plusieurs projettent de rester dans la Bande Occidentale (de Cisjordanie), au lieu de retourner vers leurs lieux de résidence, représentant une nouvelle menace grave pour la sécurité nationale.
Ces arrivées menacent également l’esprit de la conférence pour laquelle Mahmoud Abbas a joué son va-tout sur la prise de contrôle du mouvement du Fatah par les Cisjordaniens locaux. Les plus radicaux scruteront avec attention qui Abbas désignera comme successeur, sachant que le rejectionniste venu de Tunis, Abu Maher Ghneim dominera la partie, puisqu’il est le trésorier de l’OLP.
A son arrivée de Jordanie par le pont Allenby, mercredi 29 juillet, Ghneim a juré de « continuer la lutte jusqu’à ce que chaque grain de sable de la terre palestinienne soit libéré quand flottera le drapeau palestinien ». Selon DEBKAfile : cette promesse représente l’essence même de la Clause n°7 de la Charte du Hamas (NDLR : et non du Fatah).
L’envoyé spécial américain au Moyen-Orient Georges Mitchell et le Président égyptien Hosni Moubarak ont persuadé la semaine dernière Netanyahou de lui accorder son admission. Ils ont expliqué qu’Abbas a besoin de toute l’aide qu’il est capable d’obtenir pour faire que cette conférence soit un succès, ou alors qu’un autre que lui s’en chargerait.
Dimanche 2 août, un groupe de niveau intermédiaire de militants du Fatah de Cisjordanie a décidé de ne pas se présenter aux élections pour des postes au sein du comité central et du conseil révolutionnaire, parce qu’ils n’avaient aucune chance contre les candidats prépondérants, au cours de cette conférence de trois jours, qui comprend également des délégations venues du Golfe persique, d’Afrique du Nord et d’Europe.
Des sources majeures de DEBKAfile’ rapportent que durant ses pourparlers de la semaine précédente avec les dirigeants israéliens, le conseiller américain à la sécurité nationale américaine, James Jones était bien plus préoccupé par les problèmes palestiniens que par le thème du nucléaire iranien.
Ils révèlent qu’il a lui-même dicté à Barak la liste des Palestiniens qu’il a déclaré que l’Administration Obama voulait à tout prix qu’ils soient présents durant l’évènement du Fatah, dans le but de « sauver la Conférence et Abu Mazen ».
Barak a présenté la liste à Netanyahou qui l’a contresignée après avoir barré seulement deux noms : celui de l’un des Palestiniens responsables du massacre des sportifs israéliens aux jeux olympiques de Münich de 1972 et le Colonel Moneir Maqdach, l’agent de liaison du Fatah libanais avec le Hezbollah et Al Qaeda.
Par contre, le Général Sultan Abu al-Ayan, commandant durant 30 ans des opérations terroristes du Fatah et des attaques à la roquette depuis le Liban contre des cibles israéliennes, a pu obtenir son autorisation. De même aussi que Khaled Abu Esba, l’un des 11 tueurs du Fatah qui ont fait sauter un bus sur l’autoroute de Tel Aviv en 1978, tuant 35 Israéliens. Il y avait parmi eux des bébés qui ont été brûlés vivants par les terroristes.
Les sources de sécurité ont commenté que dans leur précipitation à satisfaire les exigences américaines, le Premier Ministre et le Ministre de la Défense ont laissé des intérêts sécuritaires et stratégiques-clé passer par-dessus bord.