Chronique de Michael Bar-Zvi | Zaïn Be av 5772 26 juillet 2012

mercredi 25 juillet 2012, par Desinfos

Boker tov amis auditeurs de Radio J, les informations qui nous parviennent de Syrie sont évidemment inquiétantes, mais pas surprenantes. La stratégie du pire de Bachar el Assad est un scénario dans lequel Israë l est inclus, car c’est une des dernières cartes dont il dispose pour sauver son régime, gravement menacé par les attaques des rebelles et par les défections au sein de son propre camp.


A ce jour les pertes de l’armée syrienne s’élèvent àprès de 9000 tués et plus de 20.000 blessés, les victimes du côté des rebelles, civils et militaires ne sont pas vraiment connus mais elles sont trois àquatre fois supérieures àcelles du régime.

Malgré les coups portés àson pouvoir, Assad n’a pas encore dit son dernier mot et il semble décidé àaller jusqu’au bout et a lancé une grande offensive pour reprendre les quartiers d’Alep conquis par les rebelles. Ceux-ci ont marqué plusieurs points importants ces derniers jours.

Le premier est la prise de plusieurs postes frontière qui leur permettront d’obtenir des armes de l’étranger. Le second est l’extension de la coalition arabe anti-Assad, qui ne peut compter aujourd’hui que sur le soutien effectif de l’Iran et du Hezbollah. Le troisième point est l’affaiblissement du soutien des Russes, qui continuent àfournir des armes, mais ne semblent pas décidés àdéfendre Assad jusqu’au bout et essaient de lui trouver une porte de sortie en le remplaçant par un régime acceptable pour Poutine.

Les avertissements de la communauté internationale au président syrien sur l’éventuelle utilisation d’armes chimiques ou non conventionnelles sont-ils àprendre au sérieux ? On a vu, d’un côté, que le tyran de Damas n’a pas hésité àagir avec une extrême violence àl’égard de ses propres citoyens et on se doute qu’il n’aurait aucun obstacle àattaquer Israë l.

Mais d’un autre côté, Assad comprend aussi qu’une telle attaque mettrait immédiatement fin àson régime et que l’état de ses troupes ne lui permet pas l’ouverture d’un autre front avec Tsahal en face. Une attaque d’armes non conventionnelles sur Israë l obligerait Israë l àune réplique àlaquelle Assad n’est pas préparé. L’état-major israélien a envisagé cette éventualité depuis des mois.

Sa réponse serait efficace et rapide afin de ne pas permettre àla Syrie de mettre en place un front uni contre Israë l. Dans sa folie, Assad, comme son père, est en fin de compte très rationnel et calculateur. Est-il allé trop loin dans la répression de la révolte ? A-t-il sous-estimé la détermination de ses adversaires et le soutien logistique dont ils disposent ? Ou bien tout simplement n’avait-il pas d’autre choix que celui-ci ? Au vu de l’histoire de ce pays, déchiré par les affrontements entre alaouites, allié des chiites, et les sunnites, il semble que cette guerre civile était inéluctable et que ses résultats définitifs sont encore loin d’être connus.

Je vous retrouverai dans un mois pour la prochaine chronique

Bonnes vacances, en espérant qu’elles apporteront le calme et la douceur, mais comme dit le poète « ce n’est pas gagné ! »


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