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Tunis : une chance, un piège ?
Albert Capino
Article mis en ligne le 25 janvier 2004
dernière modification le 12 avril 2004

Lors du prochain sommet des chefs d’Etat de la Ligue Arabe qui doit se tenir à Tunis, les 27 et 28 mars, il est prévu que les 22 pays qui la composent proposent la normalisation avec l’Etat d’Israël.

Cette proposition, à l’initiative de l’Arabie Saoudite, l’Egypte, la Jordanie et le Maroc prévoit des échanges d’ambassadeurs contre le retrait des territoires arabes qu’Israël occupe depuis la guerre de 1967, y compris Jérusalem, et la concrétisation d’un Etat palestinien sur les territoires prévus par la feuille de route.

Cette initiative a en outre l’appui des Etats-Unis et de l’Europe, pressés - pour des raisons divergentes - d’aboutir à une pacification de la région.

Si l’on considère l’accélération des réformes économiques et politiques au Moyen-Orient, on ne peut que se réjouir de cette initiative. Officiellement, elle serait enregistrée au Conseil de sécurité en mars prochain par l’Algérie, au nom du groupe des pays arabes.

Elle avait toutefois déjà été adoptée à l’occasion du sommet de Beyrouth de 2002, avec le succès que l’on sait …

En effet, l’obstacle n’est pas tant les bonnes volontés de part et d’autre de la table de négociations, mais l’acharnement violent que mettent certaines factions palestiniennes à ce que les parties ne puissent se réunir.

Attentats suicide, déclarations intempestives appelant à l’éradication de l’autre, propagande télévisée en boucle : vous avez reconnu la tactique du Fatah, du Hamas, du Jihad islamique et bien entendu d’Arafat, maître d’ oeuvre de l’Intifada armée.

Sous cette douche écossaise, où la ’main tendue’ des uns alterne avec le ’bras armé’ des autres, les Saoudiens iraient même jusqu’à proposer d’intégrer 5 à 700 000 réfugiés palestiniens chez eux. Il est vrai que l’heure tourne et le tic-tac déclenché par Al-Qaïda chez les intégristes à l’intérieur du Royaume encourage fortement la monarchie vacillante à faire des concessions. Le Président Moubarak - quant à lui - se déclarerait favorable à la tenue d’un sommet arabe extraordinaire sur le conflit israélo-arabe, au Caire à la mi-février.

En cas de succès auprès des plus réticents - notamment les Syriens - il se rendrait à Washington pour informer l’Administration américaine des progrès accomplis.

Cette dernière s’est vue réclamer comme condition à l’application de ces mesures encourageantes d’imposer à Israël l’arrêt des ’éliminations ciblées’ de Palestiniens par l’armée.

Le Premier ministre israélien doit se rendre à Washington en février dans ce cadre. Dans le même temps, les émissaires américains vont reprendre leurs navettes dans le monde arabe. John Wolf est chargé depuis juin 2003 de diriger une mission de supervision et de vérification des efforts des deux parties pour la mise en oeuvre de la feuille de route. David Satterfield, l’un des assistants du secrétaire d’Etat adjoint chargé du Proche-Orient, William Burns se rendra sur le terrain dès cette semaine.

Naturellement, comme dans ’MISSION IMPOSSIBLE’, tout ce que vous avez pu lire à ce sujet est confidentiel et en cas d’échec, les protagonistes nieront en bloc toutes les initiatives de conciliation proposées. Il ne resterait alors que la renonciation d’Israël à appliquer les mesures propres à se défendre et à préserver l’intégrité de sa population civile.

Alors : donner une chance à la paix ? Croire dans tant de bonne volonté affichée ? Ou se méfier d’un piège où l’on dépose les armes pour être plus facilement rayé de la carte ?

Décidément, rien n’est simple dans ce ’Moyen Orient compliqué’ et je n’aimerais pas être dans la peau du Premier ministre israélien aujourd’hui.

Entre donner satisfaction à l’opinion publique mondiale et assurer la sécurité de ses citoyens, la conciliation paraît impossible en l’état actuel.

Manque d’équilibre ? de symétrie ? Non. Une raison, et une seule : toutes ces initiatives, projets de résolution et bonnes intentions font l’impasse sur le seul élément qui fait achopper toutes les négociations depuis le début. Le démantèlement des organisations radicales palestiniennes et des milices para-militaires telles que le Hezbollah.

Dès ce moment, on ne parlera plus de piège mais de véritable plan de paix avec des parties concernées et responsables qui accepteront de se parler autour d’une table. Pas au bout d’un canon de fusil.

Chiche ?



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