Le 20 mars prochain, les pays du monde entier célébreront la journée internationale de la francophonie. L’occasion de mettre à l’honneur non seulement le français, mais aussi toutes les valeurs qui caractérisent si bien l’Hexagone. Autant de manifestations auxquelles Israël se devait de participer. Considéré comme le « deuxième pays francophone du Proche Orient », l’Etat hébreu fêtera donc à sa manière la francophonie, et ce notamment grâce au « concours des dix mots de la langue française ».

Une feuille, un stylo et quelques mots.
Pas besoin de plus pour permettre aux francophones israéliens de participer à la journée internationale de la francophonie. A part peut-être un brin de subtilité et de créativité.

Car la consigne est claire : écrire un texte de trois pages maximum, dans lequel figureront les 10 mots sélectionnés par la Délégation à la Langue française.

Dix termes apparemment sans lien aucun mais que les candidats devront faire résonner. De « boussole » à « passerelle », en passant par « rhizome », « visage » ou « palabre », la tâche s’annonce ardue. Mais l’enjeu est de taille : honorer le français. Un objectif qui en a séduit plus d’un.

Car à l’heure actuelle, ce sont près de 350000 personnes qui parlent couramment le français, soit 5 % de la population. Pourtant l’apprentissage de l’hébreu leur fait bien souvent perdre leur latin...

Cet exercice, lancé par le Service de Coopération et d’Action Culturelle de l’Ambassade de France, est donc l’occasion pour eux de renouer avec leurs racines. Et pas seulement.

Tous les Israéliens qui apprennent le français comme langue étrangère ont aussi la possibilité d’y participer. Au total, 10 % de la population est capable de parler un français dit « moyen ».
Au final, les lauréats, a priori trois dont le français est la langue maternelle, et éventuellement un en français langue étrangère, seront récompensés par un jury composé de cinq professionnels de la langue française, professeurs ou écrivains.

Une idée franco-israélienne originale et intéressante, lancée il y a 5 ans par l’Association AFAL (Association Francophone d’Amitié et de Liaison). Cette dernière a mis en place un concours similaire, à l’échelle internationale, avec ces mêmes dix mots.

Seule différence : les conditions de participation. « Dans le cadre de ce concours, nous avons établi deux catégories de candidats. D’une part les professeurs de français en fonction, âgés de plus de 26 ans. D’autre part, les jeunes entre 18 et 25 ans » précisent les organisateurs.

Du 1er février au 20 mars, les candidats du monde entier pourront donc s’adonner à cet exercice de style. Mais les règles sont strictes : hors de question de participer aux deux concours en utilisant le même travail.
En revanche, il est possible de remporter le premier prix dans les deux exercices...

Autant de projets qui montrent bien à quel point Israël souhaiterait faire partie du monde de la Francophonie. Car outre ces concours, plusieurs colloques seront organisés à Netanya le 19 mars prochain, et à Tel-Aviv le 20 mars. L’ambassade organise également un festival de la chanson francophone qui se déroulera le 22 à Haïfa et Nazareth, à Tel Aviv le 23, et le 24 à Jérusalem.

La semaine de la francophonie n’est en fait qu’un prétexte pour mettre à l’honneur le français. Une langue qui compte en Israël. « Les grandes villes du pays disposent de librairies françaises, les habitants d’Israël regardent France 2 ou TV5 Monde » explique Alex Cormanski, attaché de Coopération pour le français.

Les centres culturels français ou encore les établissements où est enseignée la langue de Molière ne cessent de se multiplier. La municipalité de Tel-Aviv envisage même de créer un lycée franco-israélien. Un projet toujours en pourparlers.

Et malgré tous ces efforts, Israël ne fait toujours pas partie de l’organisation internationale de la francophonie (OIF).
« Il y a une véritable francophonie en Israël, seulement elle n’est pas reconnue par les instances politiques. Mais aujourd’hui, il existe une francophonie de terrain, bien réelle, et bien plus active que celle qu’on peut trouver dans des pays déjà membres de l’OIF tels l’Albanie ou l’Egypte » ajoute l’attaché de Coopération pour le français.

Le 13 février dernier, le maire de Paris, Bertrand Delanoë, également président de l’Association Internationale des Maires francophones, n’a pas manqué de rappeler les liens établis entre la France et Israël dans les domaines culturels, réaffirmant par là « sa volonté qu’Israël participe à la francophonie ».

Ce même jour, Nicolas Sarkozy, lors du dîner du CRIF, avait assuré Richard Prasquier, président de ce conseil, qu’il « continuerait à œuvrer pour qu’Israël entre dans l’organisation internationale de la francophonie ».

Mais à ce jour, le veto du Liban empêche toujours Israël d’accéder à l’OIF.
Quoi qu’il en soit, le mois de mars sera placé sous le signe de la langue de Molière. Alors tous à vos stylo et que le meilleur gagne...

Pour toutes informations concernant les concours (règlement, dépôt de candidature, date limite) : www.20mars.francophonie.org ou www.asociation-afal.org