Depuis que l’Axe de Philadelphie a été confié au contrôle de l’Egypte, lors du démantèlement du Goush Katif, les infiltrations se multiplient dans la région et de nombreux tunnels sont creusés pour permettre l’acheminement d’armes à l’intérieur de la bande de Gaza.

A présent, la situation semble encore plus préoccupante, comme l’a souligné le chef des Services de Renseignements israéliens, le général Amos Yadlin. Ce dernier, prenant la parole dans la matinée devant les membres de la commission parlementaire des Affaires étrangères et de la Défense, a indiqué que des terroristes d’Al Qaïda avaient réussi à pénétrer dans la bande de Gaza grâce à la brèche percée dans la clôture, au niveau de l’axe de Philadelphie.

Il a ajouté que profitant du chaos causé autour de ce passage, le Hamas faisait entrer impunément à Gaza des hommes ayant suivi un entrainement intensif en Syrie et en Iran. Il s’agirait notamment, toujours d’après le général Yadlin, de tireurs d’élite, de spécialistes d’explosifs, d’ingénieurs, et d’experts en terrorisme en tous genres.

Evoquant ensuite l’élimination du numéro deux du Hezbollah, Imad Moughnieh, le chef des renseignements militaires a indiqué qu’en fonction de l’expérience du passé, il fallait s’attendre à des « opérations de représailles du Hezbollah à des dates symboliques, comme par exemple au quarantième jour de sa mort ». Et d’ajouter : « Israël se doit d’être particulièrement vigilant et doit pouvoir parer à toute éventualité ».

La question du nucléaire iranien a été également abordée au cours de la réunion. Le député d’extrême gauche Ran Cohen, du parti Meretz, a estimé que la menace iranienne était toujours le plus grand danger guettant Israël. Il a déclaré qu’il fallait tout mettre en œuvre, dans le domaine économique et politique, pour éviter l’armement nucléaire de l’Iran.

Le ministre de la Défense Ehoud Barak a annoncé pour sa part, lors d’une tournée d’inspection dans le sud du pays, que d’ici deux ans, une barrière de 85 kilomètres serait érigée le long de la frontière entre Israël et l’Egypte. Il a expliqué que cette clôture devait empêcher l’infiltration de terroristes et de travailleurs clandestins dans ce secteur. Barak a visité la région en compagnie de l’adjoint du chef d’état-major, le général Dan Harel, et du commandant de la zone militaire sud, Yoav Galant.