La ministre des Affaires étrangères, Tsippi Livni, a annoncé dimanche soir 24 février qu’Israël ne participera pas à la deuxième conférence de Durban, ni ne légitimera la conférence de l’ONU, à moins qu’il ne soit prouvé qu’elle ne servira pas de plateforme à des déclarations et agissements antisémites contre Israël, comme cela avait été le cas en 2001. Livni s’est exprimée au congrès global contre l’antisémitisme tenu au ministère des Affaires étrangères à Jérusalem.

La première conférence de Durban contre le racisme avait eu lieu en septembre 2001 à Durban en Afrique du sud, quelques jours avant l’attentat du 9/11 aux Etats-Unis ; elle s’était transformée en des appels haineux à l’encontre d’Israël et des Juifs. Les représentants israéliens et américains avaient quitté la conférence, expliquant que des opinions antisémites et anti-israéliennes y avaient été entendues. La deuxième conférence de Durban devrait avoir lieu dans un an et porter sur le racisme dans le monde.

La ministre des Affaires étrangères s’est tournée ce soir vers la communauté internationale en disant : « La participation au congrès légitime la haine, l’extrémisme et l’antisémitisme. Israël n’encouragera pas de genre de comportement. La lutte contre l’antisémitisme aura de larges conséquences sur le futur juif de l’Etat d’Israël et sur toute la communauté internationale. Nous espérons que les Etats qui voient les choses comme nous agirons de même ».

Des représentants de 40 pays ont participé au congrès de Jérusalem, des députés, des ministres, des membres des Cours suprêmes et des représentants d’organisations juives et internationales qui luttent contre l’antisémitisme.

Participant au congrès, le professeur Irwin Cotler, ancien ministre de la justice canadien, a appelé à former une équipe internationale de lutte contre l’antisémitisme. Le membre du Parlement du Royaume-Uni, John Mat, a également appelé les personnes présentes au congrès à se joindre à l’équipe qui sera formée. « La question n’est pas qu’ai-je fait par le passé contre l’antisémitisme, mais que ferai-je à l’avenir », a dit Mat.

Le ministre des Affaires sociales, Itshak Hertzog, a aussi prononcé un discours au congrès : « L’antisémitisme renaît dans le monde entier, nous sommes là pour faire front commun et gagner cette guerre, nous devons nous unir contre lui. Il s’agit de la lutte la plus importante de notre époque », a indiqué Hertzog.

Au début du mois de février, plusieurs sénateurs américains avaient laissé entendre que les Etats-Unis boycotteront la conférence. Le gouvernement américain avait fait savoir par la voix d’un de ses portes parole qu’aucune décision n’avait encore été prise. Pourtant le porte parole avait souligné que les USA n’avaient pas d’informations sur un changement du caractère de la conférence qui pourrait justifier l’envoi de représentants américains. « Pour l’instant, la tenue de cette conférence nous semble sans importance », a précisé le porte parole.

Le gouvernement canadien a souligné le mois dernier ne pas soutenir l’organisation de la conférence. « Cette conférence a perdu le nord », avait déclaré le ministre canadien en charge des sujets inter ethniques. Selon lui, tel qu’elle est définie maintenant, la deuxième conférence de Durban atteindra le but contraire de celui qu’elle s’est fixée, « La canada veut lutter contre le racisme, pas le soutenir ».