Une mère de famille se présente au point de passage d’Erez, au centre de la zone industrielle commune israélo-palestinienne, que le Président Arafat n’a pas encore réussi à saccager complètement, dans son sabordage délirant.
La scène se déroule, par le plus grand des hasards, exactement au même moment que celui où notre rédacteur en chef explique, dans un article dédié à une analyse des conditions souhaitables à la paix, que les organisations terroristes palestiniennes ont déjà visé ce symbole de coopération à de nombreuses reprises. Ce mercredi matin, bravant toutes les incitations à la haine et au meurtre des Juifs, qui crépitent sans arrêt sur tous nos médias, ils sont encore 4’000 Azatis, en bleu de travail, à s’activer avec leurs collègues israéliens dans les usines en majorité désaffectées. Ils sont, en plus, 16’000, qui ont franchi la ligne de démarcation afin d’aller gagner de quoi nourrir leurs familles à Ashdod, Ashkelon et à Tel Aviv. Qu’on me comprenne bien : Ce sont ces 20’000 salaires qui permettent à 400’000 êtres humains de survivre pendant que seprolonge la guerre d’autodestruction décidée par le dément de la Moukata de Ramallah et suivi par ses terroristes, toutes tendances confondues. Pour les Israéliens, la solution de facilité consisterait à fermer les points de passage et à employer les travailleurs roumains, thaïlandais et chinois qui se bousculent à leur portillon. La fermeture d’Erez, si elle condamnerait la moitié des habitants de Gaza à la famine, n’aurait aucune incidence économique prépondérante sur Israël.
Dans la longue queue des Palestiniens en attente de passer en Israël, il faut d’abord traverser un portail de détecteur de métaux. Les ordres des soldates israéliennes sont limpides : toute personne qui fait résonner le détecteur doit être irrémédiablement renvoyée en direction de Gaza. La jeune mère de famille fait sonner le buzzer, mais elle s’accroche à la main de la soldate. Elle l’implore en pleurant. « Platina » geint-elle, reprise en cœur par les autres femmes qui attendent dans la queue et qui expliquent à la militaire que « la femme a une plaque de platine vissée dans la jambe, suite à une opération, et qu’elle doit absolument se rendre - comme des dizaines de milliers de Palestiniens - dans un hôpital israélien, afin d’y recevoir un complément de soins ». Le cœur de la sélektorit, le nom donné par les Israéliens aux soldates qui oeuvrent sur les points de passage, est ému par les jérémiades de la femme. Elle la fait entrer dans un petit bâtiment afin de pouvoir pratiquer une fouille corporelle à l’abri du regard des hommes. Fatale compassion. Dès que Rim Saleh Al-Riyachi, 22 ans, fille de l’une des familles les plus aisées de Gaza, pénètre dans la cabane, à 2 mètres de l’entrée, elle s’écroule sur ses genoux, pleure, remet son âme au ciel et actionne sa ceinture de mort. L’explosion est terrible, elle coûtera la vie à quatre personnes et en blessera une dizaine d’autres, dont des Palestiniens.
Les Israéliens décrètent immédiatement la fermeture des frontières, des check-posts et des villes de la bande de Gaza. La terroriste avait fait la queue dans une nouvelle file, ouverte au public pour la première fois ce mercredi matin. Jusqu’à maintenant, seules les personnes munies de permis de travail étaient autorisées à se présenter à Erez mais en ce milieu de semaine, dans un geste de bonne volonté, les Israéliens avaient concédé aux personnes se rendant en Israël pour y recevoir des traitements médicaux ou pour y chercher un emploi, de requérir une autorisation d’entrée. En tous cas, il n’en est plus question. Hier et ce matin personne n’a été autorisé à se rendre en Israël. Les ouvriers, cantonnés dans leurs maisons, ont le regard inquiet de ceux qui craignent de perdre leur unique source de revenus. Ils ont déjà organisé des manifestations de rues, mais ils ont été traités de traîtres par les islamistes et par la police. Les barbouzes d’Arafat, omniprésents, leur ont fait savoir qu’à leur prochain acte de rébellion, les policiers palestiniens recevront l’ordre de tirer dans le tas.
A la télévision, sur les ondes des radios et dans les journaux, les maîtres du grand sabordement se régalent. Rim est une shahida, que fêtent des centaines d’écervelés. Les dirigeants du Hamas et du Jihad se félicitent du rôle pris par les femmes dans la guerre sainte. Rantizi et le cheikh Yacine montrent un sourire radieux, leur business de vente de chair humaine appartenant à mon peuple est florissant, on ne manque pas de volontaires. Hier après-midi, j’ai entendu durant trois heures, sur l’une des principales radios palestiniennes, une discussion théologique entre de très éminents imams, traitant du sort qui serait réservé à la shahida au paradis. Il paraîtrait ainsi qu’elle bénéficiera d’un droit de cuissage prioritaire sur son mari terrestre mais qu’en attendant, elle jouirait d’un droit de préemption sur le sexe du dernier martyr à être arrivé au paradis. Je ne vous assure pas de l’exactitude de mon compte-rendu théologique, je suis même enclin à croire que j’ai mélangé les récompenses promises à l’odieuse terroriste, tant j’étais écoeuré par ce flot d’adoration morbide, par cette incantation des valeurs de l’anti-vie.
Pauvres de nous. La terroriste sortait des rangs du Fatah de Yasser Arafat. Ahmed Qoreï a rejeté la faute de cet assassinat collectif sur les Israéliens. C’est vrai, me dis-je, pourquoi donc laissent-ils encore passer des timbrés de notre genre ? Ahmed Qoreï, parlons-en ! Il est devenu l’ombre, le béni-oui-oui du Grand Prêtre du suicide collectif qui agonise à la Moukata. Il ne dispose d’aucune marge de manœuvre dans aucun domaine ; son rôle se limite à répéter les idiosyncrasies du vieux satyre et à s’assurer qu’elles sont entendues par tous. Il passe son temps à veiller que personne n’entrave le processus d’autodestruction, que les organisations criminelles-terroristes conservent les coudées franches et surtout, que personne, en Palestine, ne songe à réaliser les engagements de la Carte Routière. Parfois, on fait face à des situation cocasses, parce qu’Arafat, dans son état, n’a plus toute sa tête. De ce fait, il change de discours toutes les dix minutes, omettant de briefer Abou Ala sur les virages qu’il entreprend. Ainsi, un jour de cette semaine, Qoreï s’est rendu à Kalkilya, devant le mur de séparation ; il avait pour tâche de véhiculer la menace du Vieux de créer un Etat binational sur l’ensemble des territoires israélien et palestinien, en vertu de la nouvelle trouvaille propagandiste de la Moukata. Oui mais, le Gâteux avait déjà changé d’avis, et à la même seconde où Abou Ala prononçait son discours sur la nécessité d’un Etat binational, Arafat en livrait un autre, dans lequel il précisait que l’unique solution au problème consistait en la création de deux Etats indépendants. J’ai vu des passants, un transistor à l’oreille, qui étaient littéralement écroulés de rire. Qoreï, le Va chercher du Derviche maboule, a bien essayé de se plaindre de n’avoir pas été tenu au courant du changement de cap, ce à quoi notre Grand Persécuteur lui a rétorqué : « Ne t’en fais pas Ibni, il y a des nuances du langage politique que tu ne saisis pas encore ».
Le Plan Clinton, la Road Map, le Plan Tenet, le plan de Genève et le plan Nusseibeh (-Ayalon Ndlr.) sont au fond du pareil au même. Ils préconisent tous exactement la même chose. Il n’y a que les ânes qui boivent l’eau salée de la mer, sur la plage de Gaza, qui ne se sont pas rendu compte que Yasser Arafat les avait tous rejetés, torpillés et qu’il essayait de flouer le monde entier, en tentant de lui faire croire que c’étaient les Israéliens qui refusaient de faire la paix. Oui mais en refusant le plan Clinton, nous avons fait élire Ariel Sharon à la place du grand ami de la paix qu’était Ehud Barak. En refusant de disloquer les réseaux terroristes, nous avons tué la Carte Routière, comme l’ont encore souligné hier Tony Blair et l’Administration américaine et nous avons - oui, nous - obligé les Israéliens à construire un mur afin de se protéger des putains du genre de Rim Saleh Al-Riyachi et surtout, des prêtres de Moloch, qui préparent des hordes de nouveaux martyrs. Et qu’y a-t-il d’étonnant à ce que des gens du Likoud, que NOUS avons mis en place, grignotent quelques arpents supplémentaires de notre terre dans le tracé de leur mur et qu’ils laissent leurs propres fanatiques multiplier les maisons vides sur chaque butte de notre patrie ? Du moment que nos dirigeants montrent qu’ils refusent le compromis, quel que soit l’assaisonnement dans lequel on le leur sert, il est évident que l’adversaire - qui détient la suprématie militaire absolue - va faire de cette région ce qui sert le mieux ses intérêts.
Ceux qui blâment la construction du mur et qui crient à l’apartheid haïssent les Juifs bien plus encore qu’ils nous détestent nous-mêmes. Qu’y a-t-il de plus naturel que de se protéger des Barbares que nous sommes ? La seule chose qui fait pleurer Arafat et sa clique, c’est qu’à l’instar de ce qui se déroule autour de la clôture de sécurité entourant la bande de Gaza, lorsque le mur de Sharon sera terminé, je suis absolument certain qu’il n’y aura pratiquement plus un seul assassinat collectif de Palestiniens en Israël. Alors, et c’est dans très peu de temps, à la place de vivre dans l’Etat libre et indépendant que nous pouvions obtenir aisément et depuis longtemps, nous vivrons derrière la paroi d’un zoo, de huit mètres de haut, en béton, sur un peu moins de place, avec un peu moins de moyens économiques pour subsister, dans la crainte des prêtres de Moloch et de leurs tueurs et avec des edennistes juifs allumés à tous les carrefours. Sans assassinats collectifs et sans représailles israéliennes, nous tomberons dans l’anonymat. Sans pays. Sans dignité. Sans vrais amis. Sans victoire et sans avenir.