Décidemment, Ehud Olmert est friand de « mots » politiques. Il n’avait pas même fini d’énoncer son dernier « mot politique », fin décembre, (« s’il n’y a pas deux Etats, Israël est fini », que nous avons commenté dans le dernier Lien), qu’il inaugure déjà la nouvelle année civile avec un autre « mot historique ». Dans une interview accordée au Jerusalem Post du 1er janvier, il reconnaît d’abord avoir fait le choix du retour aux frontières de 1967 et de se résigner à la division de Jérusalem alors qu’il les avait démentis à maintes reprises il y a quelques jours.

Dans une interview accordée au Jerusalem Post du 1er janvier, il reconnaît d’abord avoir fait le choix du retour aux frontières de 1967 et de se résigner à la division de Jérusalem alors qu’il les avait démentis à maintes reprises il y a quelques jours. On reconnaît là son habituelle tactique de lavage du cerveau, non pour convaincre ou argumenter, mais pour manipuler.

Mais la suite est bien pire encore : « Même les meilleurs amis d’Israël pensent que l’avenir est le retour aux frontières de 1967 et la division de Jérusalem ».

Si nous comprenons bien, et hélas, nous ne comprenons que trop bien, il dit tout simplement : « Puisque tout le monde le dit, y compris nos amis, ce doit être bien, ce doit être vrai ».

Des propos incroyables de la bouche d’un premier ministre ! Un élève au niveau du bac se ferait refuser son diplôme après un tel raisonnement : ce doit être juste puisque tout le monde le dit ! Et dire qu’il y a des exégètes, des historiens, des analystes politiques, des scientifiques qui, depuis des siècles, commencent leur réflexion en commençant par mettre en doute l’évidence, l’opinion commune et publique etc.

On reconnaît là son habituelle tactique de lavage du cerveau, non pour convaincre ou argumenter, mais pour manipuler.

Mais oublions la simple logique et essayons de raisonner politiquement. Ainsi, parce que Bush, Brown, Angela Merkel, Sarkozy et les autres énoncent leur opinion, ils ont raison ? Où est l’erreur ? Bien sûr, parce que c’est le rôle des dirigeants des Etats de défendre ce qui correpond à leur intérêt national, à ce qui leur conviendrait bien, pour toutes les raisons qui arrangeraient bien leurs petites affaires !

Mais non pas celles d’Israël ! Le rôle du Premier Ministre israélien serait de défendrel’intérêt d’Israël. C’est bien là où le bât blesse avec Olmert : il n’a ni grand dessein, ni même de projet politique, il va du côté où va le vent et flaire la position la plus « vendable ». S’il avait été combattif - et ce qui serait le moindre pour un dirigeant - il plaiderait pour ou contre cette hypothèse en fonction de ce qu’il pense être l’intérêt national du pays qu’il dirige et non par de tels arguments. Mais non ! Olmert suit l’opinion publique, s’engage sur le chemin de la plus grande pente !

Plus que jamais, il nous faudra, dans les jours qui viennent, répliquer à cette nouvelle provocation et plaider avec force contre cette « initiative » politique. Il faut refuser la division de Jérusalem, et nous y reviendrons longuement dans notre rubrique « Combats ».

Car c’est bien d’un combat qu’il s’agit, n’en déplaise à Bush, Sarkozy, Merkel ou les autres !