Plus de 2.000 pèlerins palestiniens bloqués en Egypte depuis la fin décembre ont commencé à regagner la bande de Gaza mercredi sans transiter par Israël qui voulait les contrôler, ont constaté des correspondants de l’AFP. Les pèlerins étaient bloqués en Egypte depuis leur retour ce weekend de la Mecque, en Arabie saoudite, demandant à rentrer chez eux par le terminal de Rafah, à la frontière égyptienne.

Ils ont refusé de passer par le point de passage israélien de Kerem Shalom, entre Israël et la bande de Gaza de crainte de voir certains d’entre eux, liés au mouvement islamiste du Hamas, se faire arrêter par les autorités israéliennes.

La situation a été débloquée par une décision unilatérales des autorités égyptiennes, selon des déclarations de responsables égyptien et israélien.

Un premier car transportant une cinquantaine de pèlerins, suivi par une dizaine d’autres, a franchi le terminal de Rafah peu après 14H00 GMT. Des centaines de parents et proches les attendaient du côté palestinien de la frontière.

Un responsable israélien parlant sous couvert d’anonymat a affirmé à l’AFP qu’Israël n’avait pas autorisé l’ouverture du terminal, laissant entendre qu’il s’agissait d’une initiative unilatérale de l’Egypte.

Le mouvement islamiste Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, a pour sa part affirmé que rafah a été ouvert « à la suite de consultations » qu’il avait eues avec les autorités égyptiennes.

En Egypte, le gouverneur du Nord du Sinaï a expliqué que « les autorités égyptiennes avaient décidé que les pélerins palestiniens regagnent la bande de Gaza à travers Rafah ».

« Cette décision s’inscrit dans le cadre des efforts des dirigeants politiques pour résoudre la crise des pélerins bloqués à la frontière », a ajouté Ahmed Abdel Hamid cité par l’agence de presse officielle Mena.

Selon des sources médicales palestiniennes, trois des pèlerins, malades, sont morts en Egypte en attendant de regagner Gaza.

A la mi-décembre, les pèlerins avaient été autorisés par Le Caire à quitter la bande de Gaza par le point de passage de Rafah.

Le gouvernement israélien avait protesté, s’inquiétant que des membres de groupes armés puissent se glisser parmi les pèlerins pour aller s’entraîner à l’étranger, recevoir des consignes ou récupérer des armes.

Rentrés du pèlerinage de La Mecque par le port égyptien de Nouweiba, les fidèles palestiniens — 2.150 au total — avaient ensuite été conduits par groupes en car à El Arich, près de la frontière avec Gaza, où ils étaient bloqués.

Le terminal de Rafah, seule fenêtre de la bande de Gaza vers le monde extérieur, fonctionnait depuis novembre 2005, après le retrait israélien de la bande de Gaza, aux termes d’un accord israélo-palestinien parrainé par les Etats-Unis et prévoyant notamment le déploiement d’observateurs européens.

Selon l’accord, le terminal ne peut fonctionner qu’en étroite coordination entre Israël qui y dispose de caméras de surveillance, les Palestiniens, l’Egypte et des observateurs européens. Un refus d’Israël de coordonner les opérations entraîne théoriquement la fermeture du point de passage.

Israël refuse d’autoriser son ouverture depuis depuis la prise du pouvoir par le Hamas dans la bande de Gaza à la mi-juin.