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A chacun ses responsabilités
par David Ruzié, professeur émérite des universités, spécialiste de droit international
Article mis en ligne le 25 décembre 2007

On reproche à Israël de privilégier des discussions avec Mahmoud Abbas, dont l’autorité (sic) ne s’étend - et encore avec des insuffisances flagrantes nécessitant des interventions ponctuelles des troupes israéliennes - que sur la Cisjordanie. Or, il est évident qu’Israël ne peut discuter avec le Hamas, un mouvement, qui persiste à ne pas vouloir reconnaître le reconnaître et ne consent qu’à envisager une trêve de longue durée.

Du coup, la situation est d’autant plus délicate que c’est bien le Hamas qui étend son emprise sur la Bande de Gaza, territoire sans lequel il n’est pas possible d’envisager l’établissement d’un Etat palestinien, indépendamment des difficultés - pour lesquelles il faudra trouver des aménagements - résultant de la division en deux parties du futur Etat.

Et le problème qui se pose à Israël est donc de chercher à affaiblir le Hamas, car les frappes et incursions occasionnelles de la Bande de Gaza ne peuvent constituer que des palliatifs provisoires.

Mais, il est évident que la puissance du Hamas ne pourra être contrée - à défaut d’une opération terrestre d’envergure des troupes israéliennes, pratiquement inenvisageable - que si l’on parvient à stopper l’acheminement continu d’armes, en provenance d’Egypte.

Et c’est là qu’apparaît la responsabilité écrasante de ce pays dans la persistance de ce trafic.

Il est évident qu’il n’est pas nécessaire que l’Egypte cherche à acquérir, comme elle le fait savoir, un système de détection des tunnels, même si l’affirmation faite, il y a quelques semaines, par le ministre israélien de la sécurité publique Avi Dichter, selon laquelle l’Egypte pourrait stopper en un jour ce trafic, nous paraît un peu simpliste.

On a nettement l’impression qu’Israël cherche à ménager le premier pays arabe ayant accepté de signer un traité de paix il y maintenant près de 30 ans, impression que ne dissipe qu’à moitié la visite projetée dans quelques jours d’Ehoud Barak dans ce pays, en vue de rencontrer le président égyptien Hosni Moubarak.

Et ce n’est que devant la commission des affaires étrangères et de la défense de la Knesset que la ministre israélienne des affaires étrangères Tsipi Livni s’est permise de déplorer que l’Egypte exerçait un contrôle insuffisant de sa frontière.

Ceci dit, au risque de choquer certains internautes, nous pensons que du côté israélien on devrait s’abstenir de certaines initiatives inopportunes, telles l’ouverture de chantiers de construction de nouveaux logements à Har Homa et Maale Adoumim, à la périphérie de Jérusalem.

Nous ne pensons même pas que ces projets se justifient au nom du « développement naturel » des implantations, notion particulièrement floue et dont l’urgence ne paraît pas non plus évidente, à l’heure actuelle.

D’ailleurs ces projets semblent, d’ailleurs, se heurter à certaines oppositions au sein du gouvernement israélien, ce qui est de nature à fragiliser la position officielle de l’Etat d’Israël.

Ce n’est pas la première fois que nous regrettons la cacophonie au sein de la classe politique israélienne, même et surtout au sein de la majorité parlementaire, alors qu’elle est faible.

Ce faisant, nous n’avons pas l’impression d’exiger plus d’Israël que de l’autre partie.

Nous avons toujours considéré que le slogan « la terre contre la paix » était un leurre.

De même, il nous paraît évident qu’il ne faut pas inverser la chronologie, comme le fait insidieusement le Hamas, qui se déclare prêt à cesser le lancement de roquettes, si les Israéliens renoncent à leurs interventions, alors que celles-ci ne se justifient qu’en réplique aux actions agressives du Hamas.

Mais nous pensons qu’Israël aura suffisamment de difficultés à réduire sa présence actuelle en Cisjordanie, sans chercher à l’étendre et cette remarque vaut également pour la ville de Jérusalem, dont l’extension incessante des limites est de nature à rendre plus difficiles les négociations à venir.

Il faut savoir parfois se montrer raisonnable et savoir réfréner ses désirs.



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