Selon le journal Haaretz, les ministres des Affaires étrangères des pays membres de la Ligue arabe se réuniront demain pour décider du niveau de leurs représentants à la conférence. Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmud Abbas, avait déclaré que l’Autorité palestinienne ne prendrait pas part à la conférence si la Ligue arabe n’y était pas représentée.

Le Haaretz rapporte qu’Israël et l’Autorité Palestinienne ont reçu hier les invitations à la conférence de paix qui se tiendra le 27 novembre à Annapolis, signées par le Président George Bush. En tout, une quarantaine de pays et d’organisations ont été invités à cette conférence et notamment tous les pays membres de la Ligue arabe, y compris la Syrie et l’Arabie Saoudite ; les membres du Quartette de la communauté internationale ; les responsables des institutions de l’Union européenne ; la France, l’Allemagne, la Grande-Bretagne, le Canada, le Japon, l’Italie, la Chine, la Norvège, la Turquie, le Vatican, le Brésil et l’Australie ; les dirigeants de la Banque mondiale, du Fonds monétaire international et de l’Organisation de la conférence islamique, qui réunit des pays musulmans tels que l’Indonésie, le Pakistan et la Malaisie.

Parallèlement, les équipes de négociation israélienne et palestinienne pousuivaient hier leurs discussions afin de parvenir à la rédaction d’une déclaration conjointe qui serait présentée lors de la conférence. Une source diplomatique israélienne citée par le journal affirme que les deux camps se sont déjà mis d’accord sur la plupart des articles de cette déclaration et a indiqué que les discussions se poursuivraient dans les prochains jours.

Selon des sources diplomatiques, les responsables égyptiens qui ont participé hier à la rencontre entre le président Hosni Moubarak et le premier ministre Ehud Olmert à Sharm el-Sheikh se sont déclarés optimistes quant aux chances que l’Arabie Saoudite et les Emirats Arabes Unis participent à la conférence d’Annapolis. Lors de sa conférence de presse conjointe avec Ehud Olmert, M. Moubarak a estimé que la Syrie ne manquerait pas non plus d’être présente à la conférence.

Le président Moubarak a également exprimé l’espoir que la conférence d’Annapolis marquerait « le début de négociations sérieuses sur tous les dossiers qui sont au cœur du conflit, avec un calendrier bien défini, et un dispositif de contrôle et de suivi convenu entre les deux camps ». Pour lui, « il est exclu d’évoquer un éventuel échec de la conférence, car un tel échec signifierait la fin du processus de paix ». Ehud Olmert a pour sa part déclaré que « toute application sur le terrain de quoi que ce soit n’aura lieu qu’après que les Palestiniens respecteront leurs engagements selon la Feuille de route, dont la lutte contre le terrorisme, y compris à Gaza ».

Ehud Olmert et Hosni Moubarak se sont également entretenus de la situation à la frontière entre l’Egypte et la bande de Gaza, et ont convenu de resserrer la collaboration israélo-égyptienne dans le but d’empêcher la contrebande d’armes depuis la péninsule du Sinaï vers la bande de Gaza. Ils ont notamment décidé de renforcer la commission de sécurité commune aux deux pays, de tenir des réunions hebdomadaires au sujet de la contrebande et d’échanger sans délai toute information qui concerne ce problème.

Tsahal annule des opérations à Naplouse

Le Haaretz rapporte que des coups de filet contre des activistes palestiniens qui devaient avoir lieu ces derniers jours à Naplouse ont été annulés sur ordre du ministre de la Défense Ehud Barak. Selon un responsable militaire, le motif de cette annulation est la volonté de ne pas nuire aux chances de réussite de la conférence d’Annapolis.

De manière générale, écrit le journal, on observe ces dernières semaines une baisse du nombre d’arrestation effectuées par les forces israéliennes en Cisjordanie. De même, vingt-cinq obstacles qui empêchaient l’accès à des localités ont été ôtés. Tsahal a en revanche renforcé sa présence sur les axes routiers, de crainte que des organisations terroristes ne cherchent à perpétrer des attentats à l’approche de la conférence d’Annapolis.

Par ailleurs, Israël a proposé à l’Autorité palestinienne son aide pour la création d’un système de sécurité sociale et la mise en place de projets dans les domaines de l’aide sociale à l’enfance, l’éducation des jeunes enfants et les soins aux personnes handicapées. Israël pourrait notamment aider les Palestiniens dans les domaines de la formation des travailleurs sociaux et de la législation.

Le ministre israélien des Affaires sociales Yitzhak Herzog a présenté cette semaine un plan en ce sens à l’émissaire du Quartette de la communauté internationale Tony Blair et ce projet pourrait être financé par l’Union européenne ou des organisations internationales.

Le gouvernement approuve la livraison de blindés aux Palestiniens

Le Maariv rapporte que le Premier ministre Ehud Olmert a décidé de faire un geste en faveur de l’Autorité palestinienne avant la conférence d’Annapolis en autorisant les forces de sécurité palestiniennes en Cisjordanie à s’équiper de cinquante blindés légers, et ce malgré l’avis défavorable des autorités militaires et du Shabak, le service de renseignement intérieur. En outre, les Palestiniens recevront un millier de fusils et près de deux millions de balles.

Les responsables militaires israéliens craignent en effet que ces armes et ces blindés ne tombent entre les mains du Hamas ou d’autres organisations terroristes et soient, tôt ou tard, utilisés contre les forces israéliennes. Une opinion que partage le ministre de la Défense Ehud Barak. Malgré cela, Ehud Olmert a informé ces derniers jours les Palestiniens qu’ils pourraient prochainement prendre livraison de ce matériel. Selon le journal, les responsables militaires ont été surpris par cette décision et ont exprimé leur mécontentement lors de réunions fermées.

Des responsables israéliens cité par le Yediot Aharonot affirment que ces véhicules blindés, offerts par la Russie à l’Autorité palestinienne, étaient d’abord destinés aux policiers palestiniens dans la bande de Gaza et que leur livraison avait été approuvée il y a deux ans par le chef d’état-major Dan Halutz et le ministre de la Défense Amir Péretz. A présent, les Palestiniens souhaitent pouvoir déployer ces véhicules blindés à Naplouse. Ces responsables soulignent aussi qu’il ne s’agit que de véhicules blindés légers qui protègent leurs occupants contre les tirs à l’arme légère et que ce ne sont « ni des chars ni des véhicules de combat ».

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La littérature israélienne à l’honneur à Paris

Sous le titre « la révolution française de la littérature israélienne », Daniel Ben Simon du Haaretz consacre un article au succès sans précédent dont jouissent en France les auteurs israéliens, alors qu’Israël sera l’invité d’honneur du Salon du livre qui s’ouvrira à Paris en mars prochain, en présence du président Shimon Pérès et d’une quarantaine d’écrivains.

Pour Daniel Ben Simon, ce nouvel intérêt pour la littérature israélienne, qui permet aux Français de connaître Israël autrement que par le prisme du conflit israélo-arabe, reflète le réchauffement que l’on observe ces dernières années dans les relations franco-israéliennes. Ce rapprochement, d’abord politique avec la visite du Premier ministre Ariel Sharon à Paris en juillet 2005, s’est ensuite étendu à d’autre domaines et notamment à la culture./.