Onze parlementaires français se sont rendus en Israël, invités par l’American Jewish Comittee. Plus tôt au mois de novembre, le président français Nicolas Sarkozy, décoré par cet organisme, y avait répété lors d’un discours aux Etats-Unis que l’Etat d’Israël était un miracle et que lui-même était un « inconditionnel de la sécurité d’Israël ».

Avant l’arrivée du ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner, des députés du parti UMP se sont rendus en Jordanie, en Israël et dans les territoires palestiniens pour se familiariser avec les réalités régionales.

Le Jerusalem Post édition française a eu l’occasion de rencontrer quelques parlementaires dans la résidence de l’ambassadeur de France, Jean-Michel Casa. Claude Goasguen notamment, vice-président du groupe UMP, chevalier de la Légion d’honneur ainsi que dans l’ordre des Palmes académiques, est aussi vice-président du groupe d’amitié France Israël. En tant que tel, il trouve important d’expliquer Israël, « loin de la propagande dont nous sommes victimes depuis quelques années en France et je dois dire qu’elle [l’image d’Israël] commence un peu à s’améliorer. »

« L’élection de Nicolas Sarkozy », poursuit-il, « a conforté une tendance à considérer Israël non pas comme l’ennemi diabolique qu’il semblait être devenu », mais véritablement comme « un pays avec lequel il fallait renouer des liens. »

Il écrit un ouvrage sur Israël, pour ses 60 ans, expliquant notamment de quels amalgames a été victime l’Etat juif en France durant les nombreuses années de mésentente entre les deux pays.

Claude Goasguen rapproche d’ailleurs la politique de Nicolas Sarkozy de celle plus traditionnelle des années 1960 à l’égard d’Israël, « comme à l’égard de l’Iran ».

Il a par ailleurs souhaité que l’ambassade de France n’oublie pas « le jeune Français » prisonnier des geôles palestiniennes. « Je voudrais que tous les Français et l’ambassade de France sachent que nous sommes véritablement très attachés à ce qu’il [Gilad Shalit] revienne dans sa famille, sain et sauf. Autant qu’Ingrid Betancourt. »

Pour Jérôme Chartier, député du Val-d’Oise, porte-parole sur le budget de la France, « on est [vis-à-vis d’Israël] sur une tendance beaucoup plus classique, longiligne je dirais, et de surcroît évolutive, parce que Nicolas Sarkozy a marqué fermement l’intention de rapprocher la France d’Israël, sans pour autant renier les liens d’amitié qui unissent la France avec la plupart des nations arabes ».

S’exprimant sur le projet de l’Union méditerranéenne, qu’il qualifie de « grand projet », il a le sentiment qu’il va aboutir à plus ou moins brève échéance.

Pour Christophe Guilloteau, député du Rhône, ce voyage de parlementaires permet « de mieux comprendre la déclinaison de la politique [dans le région]. Il y a eu un énorme progrès, une avancée extraordinaire mais il y a encore du chemin à faire. » Concernant les relations bilatérales, « on sent que la politique de la France a évolué depuis que le nouveau président de la République est Nicolas Sarkozy ».

Haïm Musicant, le directeur général du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France), est venu accompagner cette délégation de parlementaires. Il semblait normal, dit-il, que le Crif, l’organisation politique représentative de la communauté juive de France, ait répondu à l’invitation de l’American Jewish Comittee - à l’origine de ce programme - puisqu’il est l’interface quotidienne de ces députés. « C’est toujours un travail passionnant que de rencontrer des élus de notre pays et de les accompagner dans cette meilleure compréhension d’Israël. Cela s’inscrit aussi dans ce que j’appellerais la nouvelle atmosphère dans les relations entre la France et Israël », conclut-il.