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Bernard Kouchner en Israël
Ambassade d’Israël en France
Article mis en ligne le 21 novembre 2007

Pour sa seconde visite depuis qu’il est ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner a rencontré le Premier ministre israélien Ehud Olmert, le ministre de la Défense Ehud Barak et son homologue Tsipi Livni, avec laquelle il a donné une conférence de presse.

Au coeur des discussions : le processus en cours entre Israël et les Palestiniens avant Annapolis, la menace iranienne, mais aussi « le jour après », après Annapolis. Il y aura en effet la Conférence de Paris (15 jours après Annapolis) qui, selon la ministre israélienne, sera la réunion la plus importante après Annapolis, puisqu’elle consistera à réunir les pays donateurs qui aideront les Palestiniens à créer leur Etat selon le principe de 2 Etats pour 2 peuples.

Extraits de la conférence de presse conjointe Tsipi Livni / Bernard Kouchner

Sur le rôle de la communauté internationale et du monde arabe

« Le canal bilatéral entre Israël et les Palestiniens est extrêmement important, mais le rôle de la communauté internationale, et particulièrement du monde arabe, ne l’est pas moins » dit la ministre israélienne. Selon elle, le soutien de la communauté internationale doit notamment aider l’Autorité Palestinienne à modifier la situation sur le terrain et à construire leurs institutions, ce qui fera l’objet lors de la conférence de Paris, après Annapolis.

« En ce qui concerne le monde arabe, nous croyons que son rôle est de soutenir les modérés de l’AP, de soutenir le processus bilatéral, d’être présent à Annapolis et d’y soutenir le processus sans conditions préalables pour leur participation » ajoute-t-elle.

Sur le processus de négociations

Bernard Kouchner : « (...) Nous considérons Annapolis pas seulement comme un aboutissement, mais comme le commencement de l’établissement de cet Etat palestinien vivant à côté d’Israël. »

Tsipi Livni : « Israël a pris des mesures unilatérales lors du désengagement de la bande de Gaza [août 2005], et la situation sur le terrain avec l’AP est suffisamment difficile, mais nous avons décidé de ne pas en faire prétexte à décourager le processus. Nous avons besoin et nous voulons atteindre un accord avec les leaders pragmatiques. Bien sûr, tout accord devra prendre en compte la mise en oeuvre de la Feuille de route à la fin des négociations. »

Sur Israël, Etat du peuple juif

Question : Pourquoi avez-vous demandé récemment aux Palestiniens, comme précondition, de reconnaître Israël comme Etat juif à ce stade, mettant de ce fait en danger le très difficile processus que vous tentez d’initier ensemble ?

Tsipi Livni : « Israël n’a posé aucune précondition, mais je voudrais vous expliquer notre façon de voir. Quand le monde parle du besoin de créer un Etat palestinien, je suis sûre qu’il entend cela comme partie intégrante de la vision de deux Etats pour deux peuples. Toute l’idée, toute la demande des Palestiniens est de créer un Etat de façon à donner une réponse à (...) leur besoin d’autodétermination dans un Etat qui soit le leur. Si nous transposons ces mots simples de « deux Etats pour deux peuples », dans la façon dont je les comprends et dont la communauté internationale, j’en suis sûre, les comprend, cela veut dire qu’Israël a été créé dans le passé de façon à donner une réponse au besoin d’une patrie pour le peuple juif ; tout comme Israël a absorbé les réfugiés qui ont dû fuir les Etats arabes, sans rien, et sont venus en Israël - intégrés car c’est la raison d’être de l’Etat d’Israël- ainsi en va-t-il de l’Etat palestinien.

(...) Le conflit est un conflit entre deux nations. Le conflit est entre deux peuples. Le fait qu’Israël ait besoin de se défendre et le fait qu’Israël combatte pour son existence depuis son établissement n’est pas dû au fait qu’Israël soit une démocratie au sein du Moyen-Orient. Ceci est dû au fait qu’Israël a été créé comme Etat juif selon la résolution des Nations Unies. En 1947, avant qu’Israël ne soit établi comme entité politique, le monde a décidé de créer un Etat juif. Le monde arabe l’a alors rejeté. Sinon, les Palestiniens auraient pu célébrer le 60ème anniversaire de leur Etat. (...) »

Question : Que pensez-vous de ce député de la Knesset, Ahmed Tibi, qui est allé voir Abu Mazen [Mahmoud Abbas] et lui a dit de ne pas abandonner ce sujet [ne pas reconnaître Israël comme Etat juif] ?

Tsipi Livni : « (...) En demandant, d’un côté, un Etat palestinien pour répondre aux aspirations nationales des Palestiniens et, simultanément, en parlant d’aspiration nationale au sein même d’Israël, ils vont créer un énorme problème, en fait deux problèmes : une entrave à la fin du conflit, et une entrave à la fin de toutes les revendications. » Rappelant que la nature de l’Etat d’Israël comme Etat juif n’est pas un droit constitutionnel mais fait partie des Lois fondamentales, la ministre ajoute, évoquant les Arabes israéliens : « Ils sont des citoyens bénéficiant des mêmes droits, mais la création d’un Etat palestinien leur donne une réponse nationale. Comme individus, ils peuvent vivre en Israël et demeurer des citoyens bénéficiant de l’égalité, car Israël est une démocratie. Mais ils ne peuvent pas dans le même temps appeler à la création d’un Etat palestinien tout en oeuvrant contre la nature de l’Etat d’Israël comme patrie du peuple juif. »

Le lendemain, le 19 novembre 2007, Tsipi Livni déclarait en conseil des ministres : « Il y a des processus de délégitimation dans l’opinion publique internationale concernant le droit d’Israël d’exister comme la patrie nationale du peuple juif. Le monde comprend la nécessité de créer un Etat palestinien, cela est perçu comme un objectif clair, mais pas nécessairement comme une solution complète au problème palestinien. »



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