Le Yediot Aharonot se fait l’écho de données recueillies par la mairie de Sdérot sur la population de cette ville qui, depuis sept ans déjà, vit sous les tirs incessants de roquettes Qassam en provenance de la bande de Gaza. De ces chiffres il ressort que durant l’été dernier, de juin à août 2007, 3 000 des 22 000 habitants de la ville l’ont quittée pour s’installer ailleurs, soit près d’un habitant sur sept.

Le journal note que l’exode des habitants de Sdérot a atteint son paroxysme durant l’été 2007, bien que cette période n’ait pas été la plus dure que la ville ait connue, ni au niveau du nombre de roquettes tombées (1 500 au cours de ces trois mois), ni au niveau du nombre de victimes (il n’y en a pas eu). Ce chiffre s’explique donc par la fatigue et l’accablement accumulés chez les habitants.

Le maire de Sdérot, Eli Moyal, a indiqué que la plupart des familles qui déménagent appartiennent aux milieux aisés qui faisaient tourner l’économie de la ville, tenaient des commerces et avaient des employés. Leur départ constitue donc une catastrophe économique pour la ville.

Des membres de Kadima craignent une dérive à gauche

Selon le Haaretz, de hauts responsables du parti Kadima avouaient hier avoir ressenti une certaine gène en entendant le discours prononcé avant-hier par le Premier ministre Ehud Olmert devant le « Forum Saban » et dans lequel il affirmait que les négociations avec les Palestiniens aboutiraient, peut-être même au cours de l’année qui vient. Pour ces membres de Kadima, Ehud Olmert « tire le parti trop à gauche » et prend trop d’engagements en vue de la conférence d’Annapolis. Le député Kadima Zeev Elkin, qui représente l’aile droite du parti, a demandé qu’un débat à ce sujet se déroule au sein du parti avant la conférence.

Pour l’heure, note le journal, les partis de droite membres de la coalition gouvernementale font eux preuve de retenue. Le ministre des Affaires stratégiques Avigdor Lieberman, président du parti Israël Béteinu, a déclaré hier qu’il insisterait pour que les « lignes rouges » du parti ne soient pas franchies et notamment pour qu’il n’y ait pas lors de la conférence d’Annapolis de négociations sur les questions fondamentales des frontières, de Jérusalem et des réfugiés. Pour l’heure toutefois, Israël Béteinu ne menace pas de quitter le gouvernement.

Eli Yishaï, président du parti religieux séfarade Shas, estime lui que l’Autorité palestinienne n’est pas un interlocuteur valable et qu’il est nécessaire de mesurer la capacité d’agir des Palestiniens avant toute avancée dans les négociations. Malgré cela, le parti Shas ne s’oppose pas directement à la conférence d’Annapolis et ses responsables rappellent les propos du Premier ministre Olmert selon lesquels la conférence n’est que le point de départ d’un processus.

Affrontements entre policiers palestiniens et groupes armés

Le Haaretz rapporte que près de deux cents policiers palestiniens ont affronté hier à Naplouse des membres des Brigades des martyrs d’al-Aqsa, la branche armée du Fatah. Le journal rappelle que dans le cadre de la coordination entre Israël et l’Autorité palestinienne, près de trois cents membres des forces de sécurité palestiniennes se sont déployés en fin de semaine dernière dans la ville afin de lutter contre la criminalité et assurer le maintien de l’ordre. Selon des sources palestiniennes, les affrontements d’hier ont éclaté après l’arrestation par les forces de l’ordre d’un activiste armé.

INTERIEUR

Eli Yishaï demande que soient graciés plusieurs Juifs coupables de terrorisme

Selon le Maariv, Eli Yishaï, ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Emploi et président du parti religieux séfarade Shas, a soumis hier au ministère de la Justice une liste d’une vingtaine de prisonniers juifs israéliens condamnés pour avoir commis des attentats contre des Arabes et qu’il souhaite voir graciés à l’occasion du soixantième anniversaire de l’Etat d’Israël. « De même que l’Etat gracie des terroristes palestiniens qui ont agi contre des Israéliens, il faut envisager de gracier, à l’occasion du soixantième anniversaire, des Juifs qui ont agi contre des Arabes », a expliqué M. Yishaï.

Selon le journal, la liste remise par Eli Yishaï de trente-neuf noms comporte aussi bien des prisonniers déjà condamnés ainsi que des personnes en attente d’être jugées et placées en détention provisoire. Sur la liste figurent notamment les noms de Gur Hammel et Ami Poper, deux meurtriers condamnés à perpétuité.

Le département chargé des grâces doit à présent examiner les demandes de grâce au cas par cas avant de remettre ses recommandations au ministre de la Justice qui remettra ensuite les dossiers ayant reçu un avis favorable au président de l’Etat Shimon Pérès. Selon un haut responsable du ministère de la Justice, M. Yishaï a été informé que le ministère appliquerait des critères très stricts étant donné la gravité des actes commis par ces prisonniers.

DIPLOMATIE

Le Hezbollah aurait effectué un vaste exercice militaire au sud du Litani

La presse israélienne se fait l’écho des informations publiées hier par le journal libanais al-Akhbar, considéré comme proche du Hezbollah, selon lesquelles l’organisation chiite aurait effectué ces derniers jours un grand exercice militaire - le plus grand de son histoire. Plusieurs milliers d’hommes auraient participé à cet exercice de trois jours qui se serait déroulé au sud de la rivière du Litani, dans la zone contrôlée par la FINUL et l’armée libanaise. Le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah aurait personnellement supervisé cet exercice destiné à tester la capacité de l’ensemble des forces du Hezbollah d’affronter Israël et d’attaquer des cibles « au cœur de la Palestine occupée ». Toujours selon le journal libanais, les effectifs du Hezbollah ont été mobilisés pour cet exercice dans un délai très court pour échapper à la surveillance de la FINUL et de l’armée libanaise, qui sont chargées toutes les deux de faire respecter la résolution 1701 du Conseil de sécurité.

Selon le Maariv, plusieurs sources ont mis en doute l’existence de cet exercice ou, tout au moins, son étendue. L’armée libanaise et la FINUL affirment que s’il avait eu lieu, il ne leur aurait pas échappé. Tsahal, écrit le Maariv, n’a pas voulu réagir aux informations en provenance du Liban, et s’est contenté de déclarer que le Hezbollah « avait procédé ces derniers jours à une certaine activité dont nous sommes en train de vérifier la nature exacte ». Quoi qu’il en soit, en Israël aussi on estime qu’un exercice d’une telle envergure aurait été repéré par la FINUL et par l’armée libanaise.

Visite de Shimon Pérès en Turquie

Le président de l’Etat Shimon Pérès effectuera la semaine prochaine une visite officielle en Turquie. Il y sera rejoint par le président de l’Autorité palestinienne Mahmud Abbas pour une réunion tripartite du « Forum d’Ankara » destiné à promouvoir les initiatives économiques turques dans la région. MM. Pérès et Abbas devraient également prononcer des discours devant le parlement turc.

Dans une interview accordée au Maariv, le président turc Abdullah Gül revient sur le raid israélien en Syrie et sur le survol de la Turquie par l’aviation israélienne à cette occasion : « L’entrée dans notre espace aérien sans permission était une grosse erreur de votre part », déclare M. Gül. « Ce n’est pas simple de découvrir que des avions de combat d’un pays ami pénètrent en pleine nuit votre espace aérien. Vous avez bien fait de vous excuser, des excuses tardives mais bienvenues. De notre point de vue l’affaire est close et nous espérons que cela ne se reproduira pas ».

Concernant les pourparlers entre Israël et la Syrie, pour lesquels la Turquie sert de médiatrice, le président turc affirme que « dernièrement, beaucoup d’occasions ont été manquées concernant l’ouverture de négociations entre la Syrie et vous. Je n’ai pas l’intention d’accuser publiquement tel ou tel camp. Les efforts destinés à reprendre les négociations se poursuivent sans relâche, il faut continuer et ne pas perdre espoir ». « A ma connaissance, Bachar Assad a manifesté une réelle volonté de parvenir à la paix avec vous », a ajouté le président Gül.

IMAGE DE LA FRANCE

Fanny Ardant et Gérard Depardieu en Israël

Les trois grands quotidiens publient des photos de Fanny Ardant et Gérard Depardieu qui tournent actuellement en Israël « Hello Goodbye », le prochain film du réalisateur Graham Guit, qui relate les difficultés d’adaptation d’un couple de Français qui décident d’immigrer en Israël. Le Yediot Aharonot relate notamment la journée de tournage d’hier au centre d’accueil pour nouveaux immigrants de Mevasseret Tzion, près de Jérusalem, un centre qui accueille essentiellement de nouveaux immigrants d’Ethiopie./.