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La Syrie : nous ne réagirons pas à l’agression israélienne
service de Presse de l’ambassade de France en Israël
Article mis en ligne le 25 septembre 2007

S’exprimant hier devant la commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset, le premier ministre, Ehud Olmert, a déclaré que ni la Syrie ni Israël ne souhaitaient de conflit violent. « Les deux camps sont actuellement en état d’alerte, mais j’espère que cette tension se dissipera progressivement et que ce front retrouvera le calme ». Le ministre de la Défense, Ehud Barak, a tenu lui aussi des propos apaisants à cet égard, affirmant qu’Israël constatait « le début d’un retour au calme dans le nord, ce dont nous souhaitons la poursuite ».

Le Yediot Aharonot rapporte les propos d’un officiel syrien, qui confirment, selon le journal, la déclaration d’Ehud Olmert devant la commission. En effet, ce responsable syrien, dont le nom n’est pas cité, a avoué à Reuters que la Syrie n’avait pas riposté à l’agression israélienne « en raison de la supériorité militaire d’Israël ». « Ce n’est pas un secret que nos forces ont été placées en état d’alerte pendant une période, mais la Syrie ne sera pas la première à déclencher une guerre », a-t-il déclaré.

Ce responsable a toutefois affirmé que l’opération israélienne avait mis fin à la volonté syrienne de reprendre le processus diplomatique avec Israël. « Après cette attaque, vous pouvez oublier la paix. Nous attendrons l’arrivée d’une nouvelle administration américaine ».

Le journal note néanmoins que le ministre syrien de l’Information, Mohsen Bilal, a laissé entendre que la Syrie n’excluait pas de participer à la conférence régionale de paix de Washington, si elle y était invitée.

Mahmud Ahmadinejad à l’université Columbia

Les journaux israéliens consacrent une place importante à l’intervention du président iranien, Mahmud Ahmadinejad, devant six cents étudiants de l’université Columbia à New York, dont il était hier l’invité pour une conférence. Des correspondants du Maariv et du Yediot Aharonot étaient présents dans la salle où s’est produit « le show d’Ahmadinejad », tel que le décrit le Yediot Aharonot.

L’introduction du président de l’université, Lee Bollinger, qui avait essuyé des vives critiques pour sa décision d’inviter le président iranien, ressemblait plutôt à un réquisitoire qu’à un discours d’accueil en l’honneur d’un conférencier, écrit le Maariv. « Vous incarnez toutes les qualités d’un dictateur insignifiant », lui a lancé Lee Bollinger, avant de poursuivre : « pourquoi soutenez-vous une organisation terroriste qui continue à compromettre la paix au Proche-Orient et à ruiner des vies ? », et d’ajouter : « huit cents anciens étudiants de Columbia vivent en Israël ; est-ce que cela veut dire que vous aimeriez nous rayer de la carte aussi ? ».

Selon le Maariv, au lieu de répondre directement à la question de savoir s’il appelait à la destruction d’Israël, Ahmadinejad a préféré détourner le débat sur la souffrance du peuple palestinien : « Je ne comprends pas pourquoi le peuple palestinien, qui n’était pas présent en Europe aux temps de la Shoah, devrait continuer à en payer le prix » a-t-il déclaré. Quant au sort d’Israël, celui-ci doit être décidé selon le président iranien par un référendum auprès des « Palestiniens juifs, musulmans et chrétiens ».

Nominations au sein de la coalition

Le Maariv rapporte que la nomination du député travailliste Ami Ayalon au poste de ministre sans portefeuille a été approuvée hier par la Knesset à une majorité de 35 voix contre 11 et 2 abstentions. Le journal souligne que le débat qui a précédé le vote a été houleux et que M. Ayalon qui, après la parution du rapport partiel de la commission Winograd, s’était engagé à ne pas siéger dans le gouvernement Olmert, a dû subir les attaques de l’opposition de droite comme de gauche. M. Ayalon s’est quant a lui défendu en déclarant : « l’intérêt du pays est plus important que les propos que j’ai pu tenir ».

Le journal ajoute que le Premier ministre Ehud Olmert a nommé hier deux députés Kadima à des postes au sein de la coalition : Eli Aflalo a été nommé chef de la coalition gouvernementale et David Tal président de la commission des Affaires parlementaires. En outre, Ehud Olmert pourrait prochainement nommer Magli Wahabe à un poste de ministre-adjoint, probablement au ministère de l’Intérieur. Selon le journal, par ces nominations M. Olmert cherche à s’assurer la fidélité de plusieurs députés « rebelles » ou qui menaçaient de s’opposer à la ligne du Premier ministre.

Ouverture d’une enquête judiciaire contre Ehud Olmert

Le conseiller juridique du gouvernement, Méni Mazouz, qui dirige aussi le ministère public, a ordonné hier l’ouverture d’une enquête judiciaire contre le Premier ministre Ehud Olmert dans l’affaire de la maison de la rue Crémieux à Jérusalem. Le Maariv rappelle que fin 2004, Ehud Olmert et son épouse ont acquis pour 1,2 millions de dollars cette maison dont la valeur réelle est aujourd’hui estimée entre 1,6 et 1,8 millions de dollars. Le Premier ministre est soupçonné d’avoir obtenu une réduction importante sur le prix d’achat et, en échange, d’avoir usé de son influence à la mairie de Jérusalem pour permettre à l’entreprise qui rénovait la maison d’obtenir un élargissement de la surface à construire.

Dans l’entourage d’Ehud Olmert, on rejète ces accusations. Le cabinet du Premier ministre a publié hier un communiqué déclarant : « nous regrettons la décision d’ouvrir une enquête. Cette enquête est inutile. La transaction s’est faite d’une manière intègre et pour un prix équitable, sans dévier des conditions du marché et des estimations établies. Le Premier ministre coopérera pleinement avec l’enquête afin que celle-ci s’achève dans les plus brefs délais ».

Le journal note que cette nouvelle enquête s’ajoute à celle déjà engagée dans l’affaire de la banque Leumi dans laquelle Ehud Olmert est soupçonné d’avoir voulu influer sur un appel d’offres à l’époque où il était ministre des Finances. Le Premier ministre devrait être interrogé à ce sujet dans les prochaines semaines. De même, Méni Mazouz pourrait décider prochainement de l’ouverture d’une troisième enquête sur le favoritisme dont aurait fait preuve Ehud Olmert à l’époque où il était ministre du Commerce et de l’Industrie.

Selon le Haaretz, au sein de la police on craint que les nombreuses informations parues dans la presse et auxquelles ont eu accès les différentes personnes impliquées dans l’affaire de la maison de la rue Crémieux ne rende l’enquête difficile. « Il est très difficile de mener une enquête un an et demi après que toutes les informations aint été divulguées dans la presse. Ce n’est pas comme cela que nous avons l’habitude de mener nos enquêtes et nous n’aimons pas cela », a déclaré au un responsable de la police.

Le journal ajoute que le conseiller juridique du gouvernement a ordonné à la police de lui remettre tous les éléments qui seront collectés au début de l’enquête et qu’ensuite seulement il décidera s’il y a lieu d’interroger le Premier ministre en tant que suspect.

Par ailleurs, Méni Mazouz a annoncé hier qu’il avait décidé d’inculper l’ancien ministre des Finances Avraham Hirshson, un proche d’Olmert, de vol, fraude et abus de confiance pour des faits qu’il aurait commis à l’époque où il était président du syndicat Histadrut Haovdim Haleumit et de l’association Nili. Avant son inculpation, Hirshson devrait encore être entendu dans les prochains jours par le conseiller juridique du gouvernement.

COMMENTAIRES

Selon Aluf Ben du Haaretz, la décision du conseiller juridique du gouvernement, Méni Mazouz, d’ouvrir une enquête contre le Premier ministre dans l’affaire de la maison de la rue Crémieux a surpris Ehud Olmert et son entourage qui, sur la base de fuites en provenance du ministère de la Justice, s’attendaient à ce que M. Mazouz décrète l’affaire close.

Dans l’entourage du Premier ministre on affirme que cette affaire n’est pas nouvelle et que l’opinion publique peine à suivre les péripéties qui entourent les enquêtes contre le Premier ministre et que, par conséquent, la décision de Méni Mazouz ne fera pas chuter à nouveau Ehud Olmert dans les sondages. Pour Aluf Ben, les enquêtes continueront à accompagner Ehud Olmert comme une ombre gênante mais sans, pour l’instant, remettre en question son pouvoir.

Sima Kadmon du Yediot Aharonot note que de toutes les affaires dans lesquelles Ehud Olmert est impliquée, celle-ci est la plus pesante. En effet, contrairement aux autres affaires dans lesquelles le Premier ministre est soupçonné d’avoir favorisé des proches, dans celle-ci il aurait personnellement obtenu une réduction de plusieurs centaines de milliers de dollars.

En outre, écrit-elle, la position d’Ehud Olmert est si fragile que le moindre soubresaut risque de compromettre sa « convalescence » entamée ces dernières semaines. De même, la décision de Méni Mazouz pourrait encourager les opposants à Olmert, notamment au sein du parti Kadima, à reprendre leurs assauts contre le Premier ministre.

Il faut néanmoins se rappeler, conclut Sima Kadmon, qu’une enquête de police peut être une longue procédure et que nombreuses sont les enquêtes qui n’aboutissent pas à une inculpation. Dans ce cas cette affaire ne sera qu’un léger nuage dans le ciel d’Ehud Olmert./.



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