Quelques jours avant l’anniversaire du 9/11/2001, un homme jeune hurlant en arabe, accosta un rabbin sur le chemin de sa synagogue à son domicile dans un quartier chic de Francfort, et le poignarda. En enfonçant la lame de son couteau de poche dans l’estomac du rabbin, il passa de l’arabe à l’allemand, et dit à l’homme : « Espèce de Juif de mer.., je vais te tuer ». Le rabbin a survécu, et des dirigeants juifs en Allemagne, indignés, ont condamné l’acte barbare, mais modéré leur critique.
« Nous refusons d’élever des accusations excessives contre la communauté musulmane parce que la majorité des Musulmans en Allemagne condamne les actes de violence au nom de l’Islam. », déclara Dieter Graumann, le vice-président de Conseil Juif d’Allemagne. Mais il observa que les prêcheurs de haine islamistes exhortent régulièrement de jeunes Musulmans à pratiquer le jihad contre les Juifs, et se demanda pourquoi aussi peu de dirigeants de la communauté islamique en Allemagne se sont élevés contre la violence au nom de Mohamed.
Cette attaque contre le rabbin a coïncidé avec la visite à Washington de la famille de ma fille vivant à Berlin. Ils amenaient des revues dithyrambiques sur la plus grande synagogue d’Allemagne, qui vient de rouvrir dans le quartier de Prenzlauer Berg à l’Est de Berlin. Les nazis avaient mis le feu à la synagogue pendant la « Nuit de Cristal » et, ajoutant l’insulte à la blessure, utilisèrent la synagogue en ruines comme écurie à chevaux. La rénovation est saluée comme le symbole de la régénération et de la reviviscence de la vie juive allemande annihilée par l’holocauste. Comme toutes les synagogues en Allemagne, une protection de la police 24 heures sur 24 est nécessaire pour prévenir la violence de néonazis et de terroristes islamistes.
Alors que les Allemands ont fait d’énormes efforts pour expier l’Holocauste, la tentative de meurtre du rabbin attire l’attention sur un problème contemporain. Des islamistes radicaux qui vont clandestinement en Allemagne font fusionner l’antisémitisme avec la haine de l’Amérique, et les antécédents de cette haine sont enracinés dans l’Allemagne d’Adolf Hitler.
Matthias Küntzel, chercheur en Sciences Politiques basé à Hambourg, vient d’écrire là-dessus dans le numéro du ’Weekly Standard’. Dans « Jew-Hatred and Jihad : The Nazi Roots of the 9/11 Attack » [« Haine des Juifs et jihad : les racines nazies des attaques du 09/11 », Ndt] il retrace la connexion entre la haine arabe et musulmane des Juifs qui a nourri les fantasmes du ’Führer’. Il suggère que ce n’est pas une coïncidence si les attaques sur le ’World Trade Center’ ont été orchestrées par une cellule d’al Qaïda à Hambourg, où cinq des conspirateurs - d’Egypte, des Emirats Arabes Unis, du Liban, du Yémen et du Maroc - ont rencontré des sympathisants lors de réunions régulières d’un « cercle du Coran ».
Lui-même, comme un nombre croissant d’Allemands, est surpris que des journalistes et des commentateurs, ainsi que des responsables politiques aient si peu réalisé la rhétorique islamiste qui lie l’islamisme avec le nazisme aussi bien pour l’idéologie et la stratégie. « Après la deuxième guerre mondiale, il est devenu évident que le centre de la haine anti-juive passait de l’Allemagne nazie vers le monde arabe » écrit-il. Les Frères Musulmans, qui peuvent ben avoir commencé comme un groupe rebelle contre le colonialisme britannique avant la guerre, ont dirigé leur violence directement contre les Juifs et le sionisme quand la guerre a été terminée. Ils se sont emparés des théories antisémites conspirationnistes, les tirant de « Mein Kampf » et de la tristement célèbre fiction tsariste « les Protocoles de Sages de Sion ». Ils ont emprunté la rhétorique des émissions allemandes et italiennes qui enflammèrent l’antisémitisme arabe pendant la guerre.
Un personnage important faisant la jonction entre les idéologies nazies et islamistes a été Amin al-Husseini, « grand mufti » autoproclamé de Jérusalem qui fomenta des émeutes contre les Juifs dans les années 1920 et ordonna le meurtre de tout Musulman qui commerçait avec des pionniers juifs. Adolf Eichmann lui rendit visite en Palestine dans les années 1930 ; il fut un ami de Heinrich Himmler. Il fut invité par Hitler de 1941 la fin de la guerre en 1945, et il dirigea les SS musulmans dans les Balkans. Il prit la responsabilité de faire stopper la libération par le gouvernement bulgare de milliers d’enfants juifs bulgares devant se rendre en Palestine. « Ce fut lui, ajoute l’historien Paul Johnson, qui recruta en premier des fanatiques wahabites en Arabie saoudite, pour les transformer en assassins de Juifs - une autre tradition qui se prolonge jusqu’à ce jour ».
Ce qui est important dans la connexion nazie - islamiste est la manière dont elle inspire les terroristes d’aujourd’hui. Il est de mode de dire que l’antisionisme n’est pas de l’antisémitisme, mais c’est trompeur. Dans leur charte, les « Frères Musulmans de Palestine » transformés en organisation terroriste Hamas, alignent les théories de la conspiration reprochant tout aux Juifs, depuis la Révolution Française jusqu’à la révolution communiste.
Hitler rêva de construire un énorme avion capable d’effectuer un vol AR de Berlin à Manhattan, pour lancer un petit poseur de bombe suicide léger dans les gratte-ciel de Wall Street, qu’il croyait être le « centre de la juiverie ». Mohammed Atta, le 20ème conspirateur du 09/11, considérait aussi Wall Street comme un nid de Juifs. Matthias Küntzel décrit l’obsession de Hitler comme le fantasme annonçant le 09/11. Le poseur de bombe du fantasme de Hitler, destiné à être fourré dans le ventre de Wall Street, annonçait le couteau enfoncé dans le ventre du rabbin à Francfort.