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Kouchner, pompier au Liban
Par Emmanuel Querry | leJDD.fr
Article mis en ligne le 28 juillet 2007

Bernard Kouchner est arrivé vendredi au Liban pour une visite de trois jours afin de dénouer la crise politique qui bloque le pays. Le ministre des Affaires étrangères a rencontré les divers partis politiques. A la suite des premières discussions, il a vivement mis en garde contre les risques de nouveaux affrontements si le dialogue n’est pas repris rapidement.

Bernard Kouchner est en visite au Liban pour trois jours afin de démêler la crise politique qui bloque le pays du Cèdre. A peine arrivé à Beyrouth, le ministre des Affaires étrangères a engagé des discussions avec les différentes factions qui composent le gouvernement et les institutions libanaises. Il a tout d’abord rencontré le Premier ministre Fouad Siniora. A la suite de cette rencontre, il a voulu se montrer confiant pour l’avenir du Liban. « Le dialogue au Liban peut commencer et je crois qu’aujourd’hui est un jour avec du progrès », a-t-il déclaré. Néanmoins le ministre a aussitôt mis en garde contre la possible recrudescence des violences qui pourrait avoir lieu au cas où les différentes parties ne se mettaient pas à nouveau autour de la table des négociations rapidement. « Si les Libanais ne réussissent pas ce dialogue nécessaire, malheureusement ce sera encore la guerre », a-t-il prévenu.


Bernard Kouchner a aussi rencontré les représentants du Hezbollah. (Reuters)


Bernard Kouchner aurait rencontré Hassan Nasrallah au Liban. Si l’on en croit le journal libanais A Diyar, le ministre français des Affaires étrangères, depuis vendredi au pays du Cèdre, se serait entretenu avec le chef du Hezbollah du sort des deux soldats israéliens enlevés l’été dernier : Ehoud Goldwasser et Eldad Réguev.

M. Kouchner est à Beyrouth pour tenter de ’’sortir le Liban de la crise’’.

(Guysen.International.News / 28 juillet 2007 22:36 GMT+3 ISRAEL)


Le ministre des Affaires étrangères n’a pas hésité à utiliser des phrases chocs pour faire entendre la voix du dialogue. « Ne me faîtes pas dire que tout ira bien du jour au lendemain au Liban, ne me faites pas dire que les différents dirigeants politiques du Liban vont de suite s’embrasser, d’ailleurs au Liban s’embrasser ne veut rien dire », a-t-il ironisé. Ces déclarations tels des avertissements teintés d’un brin de fatalisme ont pour objectif de réveiller les différentes factions qui composent le pays du Cèdre et de les mener à leur responsabilité.

« La société civile en a assez de la guerre »

D’un ton solennel, Bernard Kouchner a confié son sentiment concernant la situation dans laquelle se trouve actuellement le Liban : « Aujourd’hui n’est pas un moment de désespoir. Ce n’est pas non plus un moment de grande joie ». Le risque que le Liban replonge dans les pires heures de son histoire est en effet bien réel. Entre la situation dans le camp de réfugiés palestiniens de Nahr al-Bared et la crise politique à la tête de l’exécutif, le risque d’embrasement existe bien, si rien n’est fait pour contrecarrer les conflits d’intérêt qui minent le pays. La moindre étincelle peut faire l’effet d’une bombe.

Bernard Kouchner a aussi rencontré le président du Parlement Nabib Berri, qui représente l’opposition chiite, le chef de l’opposition chrétienne, le général Michel Aoun et le leader chrétien et anti-Syrien, Samir Geaga. Puis le ministre des Affaires étrangères s’est entretenu avec deux représentants du Hezbollah chiite, dont Mahamad Fneich, le ministre démissionnaire à l’origine de la crise politique qui frappe le Liban. Ce petit tour de l’échiquier politique libanais a aussi englobé les représentants de la société civile. C’est d’ailleurs au nom de la population libanaise, qu’il a effectué sa mise en garde. « Je sais profondément que tout le monde au Liban souhaite l’entente entre Libanais, peut-être pas les hommes politiques, peut-être pas ceux qui prennent et qui gardent le pouvoir mais la société civile en a assez de la guerre », a-t-il martelé.

« Moi je suis disponible, la France est disponible »

La venue de Bernard Kouchner au Liban vise à tenter un difficile renouveau des discussions entre la majorité anti-syrienne au pouvoir, soutenue par les occidentaux et les pays arabes, et l’opposition chiite alliée de Damas et de Téhéran dont le Hezbollah est le principal porte-drapeau. Le dialogue s’est interrompu en novembre 2006 lorsque six ministres pro-syriens ont quitté le gouvernement de Fouad Siniora. Depuis, les tensions sont récurrentes entre les deux principales parties et du fait que la légitimité du gouvernement de Siniora n’est plus reconnue par les factions chiites. Or, ce pays composé de multiples communautés a besoin d’une unité au sein de l’exécutif afin d’éviter que les revendications politiques ne soient portées dans la rue et qu’elles ruinent tout espoir de paix.

Le ministre des Affaires étrangères entend tout mettre en oeuvre pour éviter une nouvelle guerre civile. Déjà à la mi-juillet, il avait réuni à La Celle Saint-Cloud, à côté de Paris, l’ensemble des courants politiques libanais. Il a d’ailleurs assuré à Beyrouth que la France n’abandonnerait pas le Liban, pays où elle est fortement écoutée. « Nous allons continuer, moi je suis disponible, la France est disponible », a-t-il affirmé. Tous les participants à la réunion d’il y a quinze jour ont d’ailleurs été reçu samedi soir à la résidence de l’ambassadeur de France. Pourtant, si la France est écoutée au pays du Cèdre, il semble que le ministre ne soit pas véritablement attendu. Pour beaucoup d’observateurs, la visite de Bernard Kouchner n’aura aucune influence sur l’avenir. Mais le temps presse. L’absence d’une sortie de crise avant septembre mettrait en péril l’élection présidentielle qui doit se tenir entre le 25 septembre et le 25 novembre.



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