Le cadre de ce travail procède de séries associatives au sens où l’entend la psychanalyse : l’intérêt de Rosenzweig pour l’époque talmudique, en l’occurrence la dualité fondatrice du texte et de l’interprétation dans la pensée juive ; la remarque de Freud sur les dualités de l’histoire juive dans son Homme Moïse. Dualité comme marque de fabrication de la pensée au sens juif, dualité élargie et déplacée par Freud pour y éclairer à sa manière l’origine du peuple juif.
A la croisée de ces deux interpellations de la dualité et leur possible déclinaison, semble se réouvrir le chantier de la question juive dans la modernité. Croisement imprévu, pris dans les rets de ces textes hétérogènes où l’être-juif de juifs sécularisés, cet être-juif décentré, parfois relégué, peut malgré tout insister et faire retour. En écho, cette expérience de lecture trace les contours de l’expérience de l’assimilation. Elle convoque le paradoxe d’une nouvelle dualité : l’assimilation et son « reste » qui vient creuser la linéarité temporelle du processus d’intégration des individus juifs dans les sociétés modernes. Le croisement de deux abords de la dualité, celui de Rosenzweig, celui de Freud, opère une mise en abyme de l’assimilation, des traces ténues mais persistantes du fait juif dont la singularité ne s’efface pas avec l’égalisation citoyenne dans un espace collectif sécularisé....
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