La plus grande menace terroriste à peser sur le Canada n’est pas un complot ourdi par une cellule d’al-Qaïda ou des terroristes maison, mais par des « jihadistes agissant seuls », selon un expert en la matière.
Ces terroristes utilisent le Web pour se recruter, s’endoctriner et s’entraîner, a affirmé John Thompson lors d’une conférence organisée par l’Institut Fraser. Cette conférence se penche sur la politique canadienne en matière d’immigration et son impact sur la sécurité nationale.
« Ce n’est pas seulement la menace d’une attaque par al-Qaïda... Ce ne sont pas seulement les jihadistes qui ont grandi au Canada, a dit M. Thompson, le président de l’Institut MacKenzie. C’est aussi le jihadiste solitaire, quelqu’un qui agit entièrement seul. Ils ne feront pas plusieurs victimes, mais ils vont continuer à attaquer, seul ou avec un comparse. »
De tels jihadistes solitaires ont déjà laissé des marques sanglantes aux Etats-Unis, a rappelé M. Thompson.
Un citoyen américain d’origine iranienne, qui disait détester les Américains, a foncé sur un groupe de piétons avec son VUS en 2006, supposément pour dénoncer le traitement des musulmans à travers le monde.
M. Thompson précise qu’il est difficile de surveiller les sites Web utilisés par ces extrémistes.
« L’Internet est un outil et il est impossible d’en connaître toutes les utilisations, a-t-il dit. C’est impossible de fermer ces sites. L’Internet est partout. »
Le co-président de la conférence, Martin Collacott, indique de son côté que la relation entre l’immigration et la menace terroriste est une question épineuse en Amérique du Nord dont on hésite à discuter librement au Canada.
« Nous avons une vision très positive de l’immigration, a-t-il dit. Mais il faut discuter de ces questions. C’est presque un sacrilège de relier l’immigration et les questions de sécurité dans la même phrase. »