j’ai découvert cet article publié par Libération grace à DesInfos. Quelles sont ces nouvelles mœurs ? Daniel, pseudonyme d’un haut fonctionnaire au ministère des Affaires étrangères... l’auteur se présente. Oui, c’est un peu long , mais ouvrir le bal des articles anonymes exige d’exhiber quelque titre. Il faut se différencier du vulgaire au moins dans la forme. Le fond lui n’a pas changé. Il semblerait que l’ami veuille vraiment du bien... au pire. Une page pour tenter de faire croire que les terroristes du Hamas sont des interlocuteurs commes les autres.

D’emblée le ton est donné : en une phrase Israël, l’Iran et le Hamas sont mis sur le même plan. Pour nous expliquer que chacun sur cette terre a ses raisons. Le Café du Commerce sous les lambris du quai. La négation des différences grace à deux points virgules. Plus chic que l’expression ’à mettre dans le même sac’. Démocratie, régime criminel, assassins barbares de civils, nous sommes priés de ne considérer que des gens motivés.

D’où ce silence sur les victimes des fanatiques ? Elles sont décidément embarrassantes, leurs motivations sont trop obscures j’imagine. Exclues du monde une seconde fois.

Laissons ces enfants, ces femmes et ces hommes qui troublent l’ordre des amalgames. Et cherchons les coupables, au présent comme au passé, dignes d’intérêt. Ils seront désignés sous le terme de responsables.

Après une présentation ou l’indifférentiation est de règle, voici l’exposé des erreurs. Danse macabre. Arafat y valse avec les Etats-Unis et l’Union Européenne.

L’orchestre joue le même air pour ceux qui ’ont laissé la situation s’envenimer’. Là encore, cherchez l’intrus. Que fait un Arafat qui participa activement à un conflit qu’il recherchait avec ceux qui ne sont qu’éléments extérieurs ? Un chef terroriste et les représentants d’états démocratiques -aussi imparfaits soient-ils- peuvent-ils être confondus ? Ou dénonce-t-on une complicité pour mieux en proposer une nouvelle ?

Curieux tour de passe-passe. Dans ce monde où détruire et construire, attaquer et se défendre ne sont plus considérés que comme des ’motivations’, un rappel discret. Insolite, c’est un semblant de valeur morale : « Certes le Hamas reste un mouvement coupable d’actes d’une barbarie insensée, en Israël hier, à Gaza aujourd’hui ». Certes, pour balayer d’un revers de main, le mot est commode. Pour balayer tout scrupule ? Pour relativiser l’ignominie ?

Celle qui consiste à mettre sur un même plan Israël et l’Iran qui a affirmé sa volonté de rayer l’Etat Hebreu de la carte. À mettre sur un même plan Israël et les terroristes qui appellent à sa destruction, l’inscrivant jusque dans leur charte.
Celle qui consiste à nous asseoir à côtés de criminels.

Mais la haine vue sous l’angle de la ’motivation’ est devenue argument comme un autre. Pour tenter de faire accepter un mouvement terroriste était-il besoin de faire tant de façons ? Sympathie ? L’auteur de l’article a choisi lui aussi d’avancer masqué.

Des différentes façon de porter cagoule. Paris capitale de la mode. Serait-ce le déguisement qui dicte la dernière réplique (annoncée déjà dans le titre de l’article) ? Ce sera bien sûr une menace, un chantage, dont les responsables réels sont d’emblée innocentés.

Tout au plus leur a-t-on reconnu au passage quelques petits défauts. Vont-ils s’en confesser pour tenter de s’améliorer ? Résipiscence : volonté de s’amender, repentir. Etonnante perspective de paix. Étonnant langage pour des criminels surarmés. Accusés de crimes de guerre. Et bien déterminés à continuer. Qu’importe. Rejoignons le rang des négociateurs qui se déshonorèrent et n’empêchèrent pas le pire d’advenir. À chacun ses motivations.

Question subsisiaire : lesquelles partageons-nous ?