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De la démocratie comme droit de mourir (et de donner la mort) ?
Shmuel Trigano
Article mis en ligne le 24 septembre 2020

L’imbroglio dans lequel Israël est embourbé a quelque chose de kafkaïen. Une question lancinante obsède les rédactions et la classe politique. Les mainfestations de dizaines de milliers de personnes hostiles à Natanyahaou peuvent-elles légitimement se dérouler alors que la pandémie atteint le plus haut sommet du monde ? Ne contribuent-elles pas à répandre le Corona ?
D’un côté on interdit tout rassemblement pour des causes sanitaires, de l’autre on autorise ces énormes rassemblements sans masques ni distanciation sociale.Tout simplement parce que la manifestation serait un droit sacré de la démocratie !

Le procureur de l’Etat, la Cour suprême sont même allés jusqu’à interdire de les interdire au ministre de l’Intérieur ! En somme la démocratie est plus forte que le coronavirus. On touche ici à la limite de la conscience moderne, de l’Etat moderne. Hier soir le Procureur a fini par accepter l’interdiction de ces manifestations mais à condition d’instaurer un confinement total, c’est à dire de plonger tout le pays dans une ruine économique dont Israël pourrait ne pas se relever. Mais, atttention, il s’agit de sauver la démocratie !

C’est alors que se lèvent les religieux. On leur ferme leurs synagogues, on les stigmatise parce que leur milieu est parmi les plus contaminés comme le sont aussi les milieux arabes du fait des rassemblements qui leur sont propres. Le droit de prier en communauté serait-il moins respectable que le droit de manifester en masse ? Ce qui est permis aux laïques haïssant Natanyahou serait-il interdit aux religieux aimant leur Dieu ? Discrimination disent les uns, fascisme crient les autres. Dictature nazie, ai-je entendu hier à la Télévision !

La faillite du gouvernement de coalition est totale mais les électeurs ont eu ce qu’ils méritent car ils n’ont pas sû faire la différence par deux fois. C’est tout un système médiatico-juridique qui, pendant des années, a sapé l’autorité d’un Etat dont on voit aujourd’hui les défaillances. Faut-il se résigner aux deux milles morts que les épidémiologistes nous annoncent pour les semaines à venir ? Après, nous aurons besoin d’un grand sursaut créatif, loin des sinistres drapeaux noirs qu’agitent les instigateurs des manifestations.

  • Chronique sur Radio J, le 23 septembre 2020


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