La réunion tripartite à laquelle participaient jeudi au Caire les chefs des diplomaties israélienne, égyptienne et jordanienne autour de l’initiative de paix arabe est « historique ». C’est ce qu’a affirmé la ministre israélienne des Affaires étrangères Tsipi Livni au sortir du sommet La réunion « n’est pas seulement une rencontre importante mais aussi historique », a-t-elle déclaré devant des journalistes à l’issue d’un entretien avec le président égyptien Hosni Moubarak.

« Il s’agit d’une rencontre préparatoire. Plus tard, nous rencontrerons le ministre égyptien des Affaires étrangères (Ahmed Aboul Gheit) et le ministre jordanien des Affaires étrangères (Abdel Ilah Khatib) en Israël dans le cadre du processus entre Israël et la Ligue arabe », a-t-elle tenu de préciser. Son entretien avec le Président égyptien a traité des relations bilatérales entre l’Etat hébreu et l’Egypte ainsi que de « la nécessité de promouvoir un processus entre Israël et les Palestiniens », a-t-elle conclu La visite de Tsipi Livni en Egypte s’articule autour d’un plan de paix arabe signé par l’Arabie Saoudite et qui a été tiré des tiroirs lors du sommet de Ryad en mars dernier.

Ce plan propose notamment une normalisation globale des relations avec Israël en échange d’un retrait total des territoires conquis à la suite de la guerre des Six jours en 1967, de la création d’un Etat palestinien indépendant et du retour problématique des réfugiés palestiniens. La Ligue arabe a mandaté Le Caire et Amman, les deux seules capitales arabes à entretenir des relations diplomatiques officielles avec Jérusalem, de tenter de convaincre les responsables israéliens d’accepter le plan de paix.

Cette rencontre tripartite intervient quelques jours après l’annulation d’une visite officielle en Israël de la secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice. Cette dernière aurait préféré annuler cette tournée, prévue de longue date, du fait de « l’instabilité politique qui règne en Israël » depuis la publication des conclusions préliminaires de la commission d’enquête sur les ratés de la seconde guerre du Liban cet été. En Israël, cette annulation a été perçue comme une véritable crise de confiance quant aux chances de parvenir à un règlement pacifique dans le conflit israélo-palestinien.

La rencontre du Caire serait-elle pour la région en général et pour Israël en particulier comme une tentative « historique » de regagner la confiance de l’Oncle Sam ?