Le Premier ministre Ehud Olmert a ouvert le mardi 10 avril une discussion sur la sécurité concernant la liste de prisonniers fournie à Israël dans le contexte des efforts égyptiens visant à aider la libération du soldat enlevé Gilad Shalit.

Etaient présents, notamment : le ministre de la Défense Amir Peretz, le directeur de la sécurité nationale Yuval Diskin, le directeur du Mossad Meïr Dagan, le coordonnateur spécial pour la libération des soldats enlevés, Ofer Dekel.

Ils ont exprimé leur déception et leurs réserves à propos de la liste de prisonniers que le Hamas aimerait voir sortir de prison. Israël poursuivra ses contacts avec l’Egypte sur la question.

Comme il l’a été clairement énoncé ces derniers jours, Israël voudrait souligner que bien qu’il y ait eu des progrès dans les négociations, celles-ci sont loin d’être achevées. Il convient donc de prendre avec précautions les divers rapports sur le sujet, afin de ne pas fonder de faux espoirs. Nous sommes de tout cœur avec la famille Shalit, qui a été ces derniers mois particulièrement digne notamment face aux récents rapports sur cette question, ce qui ne diminue pas sa longue souffrance.

Le Premier ministre Olmert a imposé de ne pas communiquer les détails de cette discussion de mardi soir.

Analyse

Zeev Schiff, spécialiste pour le journal Haaretz des questions de défense et de stratégie, analyse le dilemme israélien (Haaretz, 12 avril) : « Une fois encore dans l’histoire du conflit israélo-palestinien, Israël se heurte à la question de savoir s’il faut franchir la ligne rouge dans la difficile guerre contre le terrorisme. Le leadership politico-sécuritaire se demande si le fait de relâcher des centaines de prisonniers palestiniens en échange du soldat kidnappé Gilad Shalit n’encouragera pas d’autres enlèvements de soldats ou civils israéliens.

L’inquiétude de la famille Shalit pour leur fils est un élément important pesant dans les considérations, et il y a une obligation de faire du mieux possible pour ramener à la maison tout soldat emprisonné par l’ennemi. Mais il y a des voix discordantes : les familles dont les fils ont été tués durant une opération pour capturer ces terroristes qui pourraient être libérés, ou bien ceux qui ont perdu des membres de leur famille dans des attaques terroristes. On trouve maintenant ces coupables sur la liste des prisonniers que veut libérer le Hamas. »